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Paiement de compte à compte en proximité – Prérequis et intérêt

Paiement de compte à compte en proximité - Prérequis et intérêt

2 juin 2021

– 2 min de lecture

Ikbel Snoussi

Senior Manager Retail Payments

J’ai eu le plaisir d’introduire la table ronde « Le futur du paiement de proximité », organisée par le groupe de travail Perspectives & Innovations du France Payment Forum. J’ai présenté une synthèse des différents éléments qui pourraient favoriser la construction de nouveaux parcours utilisateurs en proximité, à commencer par l’émergence et le développement des schemes de Real Time Payment 

En effet, depuis le Zengin japonais lancé en 1973, les schemes de paiement en temps réel n’ont cessé de se développer et se généraliser avec une certaine accélération sur les dernières années. Les derniers en date étant le SCT Inst en Europe en 2017, la Malaisie et la Roumanie en 2019 et le Vietnam en 2020.

Un environnement favorable

Parmi ces initiatives, les transferts de compte à compte en proximité constituent une partie significative des cas d’usage. Une analyse comparative fait apparaître des similitudes en termes d’écosystème. En effet, au-delà de l’existence d’un scheme de real time payment, nous remarquons la présence de catalyseurs tels que :

Pour quels bénéfices ?

Toutefois, bien que ces catalyseurs favorisent indéniablement l’émergence de nouveaux usages, le véritable challenge reste celui de l’adhésion à la fois des consommateurs et des marchands. Pour cela, la nouvelle proposition de valeur devra résoudre un véritable pain point ou bien améliorer substantiellement un usage existant. Parmi les bénéfices attendus de la part des consommateurs, nous pouvons citer :

Du côté des commerçants il sera important de :

Comment s’y prendre ?

Face à cet objectif de fluidification de l’expérience utilisateur, plusieurs approches sont envisageables. A titre d’exemple, le tableau récapitulatif présenté ci-dessous fait le parallèle entre le modèle du consortium Bizum, fruit de la coopération de 31 banques espagnoles, et celui de la FinTech (AISP/PISP) Vibe Pay.

Bien que sensiblement différents en termes de scheme sous-jacent, de stratégie de couverture et de moyen, il est à noter que les deux modèles adressent les mêmes cas d’usage, à savoir le P2P, l’e-commerce et le paiement en proximité. De ce fait, le dernier challenge à relever, et non des moindres, sera de construire une expérience d’achat unifiée sans coutures

Pour atteindre cet objectif, il est essentiel d’intégrer le paiement bien en amont lors de la conception de l’expérience utilisateur afin qu’il se fonde dans le parcours d’achat et non pas être un nième moyen de paiement qui arriverait en bout de chaîne.

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Solutions de Paiement – 7 questions pour comparer les coûts

Solutions de Paiement - 7 questions pour comparer les coûts

18 mai 2021

– 3 min de lecture

Outre l’offre bancaire classique, la France compte plus de 600 FinTechs, dont pas moins de 150 PayTechs. Bonne nouvelle au niveau de l’offre, mais comment s’y retrouver au moment du choix de solution de paiement, que l’on soit commerçant, marketplace, fournisseur de service en ligne, association…

Les critères à prendre en compte sont multiples dans le choix de son PSP. Concentrons-nous ici sur le critère économique, autour de 7 questions visant à :

1. Quel est le positionnement du PSP ?

Derrière le check-out ou plus généralement l’ordre client, nombreux sont les intervenants dans la chaîne de paiement. Les stratégies fournisseurs varient largement :

Le couplage Acceptation / Acquisition illustre cette problématique de périmètre, avec ses conséquences directes sur l’analyse des coûts : 

2. Quelle est votre maîtrise de vos volumes d’opérations de paiement ? 

« La prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir… ». Au moment du choix d’une solution de paiement, il peut être difficile d’évaluer les volumes d’opérations, leur répartition par moyen de paiement

S’ils sont bien maîtrisés, les propositions plus détaillées (jusqu’à 25 paramètres recensés dans notre grille d’analyse) pourront permettre d’optimiser les coûts, au prix d’un engagement dans la durée, de minima de volumes, de conditions de modification et de sortie….

Dans l’autre cas, les propositions plus flexibles et plus intégrées seront plus adaptées à un modèle économique à prouver.

3. Quelle palette de moyens de paiement ?

couts des moyens de paiement

Les nouveaux PSP se sont d’abord développés sur le modèle de la carte, en tant que moyen de paiement privilégié des clients, en ligne et en magasin.

Les autres moyens de paiement (Virement, Prélèvement…) ont depuis commencé à percer, notamment pour des raisons de coût à la transaction.

Le Virement Instantané va contribuer à élargir cette palette, en concurrence directe avec la carte, à la fois au niveau des coûts, mais aussi pour des paiements supérieurs aux plafonds cartes.

Au niveau de la comparaison des coûts, les PSP proposant ces différents moyens de paiement bénéficieront de coûts moyens inférieurs aux pure-players de la carte.

4. Faut-il prévoir des coûts complémentaires pour les retries, rejets, chargebacks, reporting… ?

Au-delà du traitement nominal des opérations, il est important d’intégrer aussi les cas d’exception (trop nombreux d’ailleurs, pour être qualifiés d’exceptions…). 

Là encore, les PSP se distinguent entre :

5. Quel impact sur la fraude et les charges internes ?

La fraude intervient dans la comparaison économique des PSP à 2 niveaux :

Outre la fraude, d’autres postes de charge interne sont touchés par le choix du PSP :

6. Encaissement direct ou reversement ?

Au-delà des coûts de transaction, les offres des PSP peuvent aussi impacter la trésorerie. Deux modèles coexistent :

7. Quels coûts de mise en œuvre de la solution de paiement ?

cout mise en oeuvre solution de paiement

Au-delà des coûts de fonctionnement traités plus haut, les coûts de mise en œuvre peuvent aussi varier :

En conclusion, la multiplication des PSP a apporté une plus grande richesse des services de paiement. Elle a aussi rendu plus complexe la comparaison des offres, au moment du choix du Prestataire de Services de Paiement.

Rien que sur le critère des coûts, la comparaison nécessite de prendre en compte le modèle économique du PSP, sa position dans la chaîne de bout en bout, la palette de moyens de paiement supportés, la fraude, les optimisations possibles sur les charges internes et les opportunités des solutions de digitalisation dans l’entreprise…

En rappelant toutefois que l’équation économique repose avant tout sur le taux de transformation client et que la fluidité du parcours de paiement proposé par le PSP précède la question du coût !

Alors, rendez-vous sur nos prochains articles sur le choix des solutions de paiement pour éclairer l’ensemble de ces critères.

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15 questions à se poser pour choisir sa Solution de Paiements

15 questions à se poser pour choisir sa Solution de Paiements

11 mai 2021

– 1 minute de lecture

Ikbel Snoussi

Senior Manager Retail Payments

Peu importe votre secteur d’activité, votre taille ou encore vos canaux de distribution, le choix de votre solution de paiement n’est pas neutre.


Face à la complexité croissante de l’offre et l’explosion du nombre d’acteurs, il est plus que jamais essentiel de se poser les bonnes questions et comparer ce qui est comparable sur un domaine stratégique qui implique une décision collégiale, de la DSI au métier de la trésorerie et du digital.


Afin de guider vos réflexions, nous vous proposons une démarche en 15 questions :


Au sein notre expertise Retail Payments, nous mettons à votre disposition notre maîtrise de l’ensemble du cycle de vie ainsi que nos connaissances des différents acteurs, afin d’identifier la solution de paiement qui saura répondre au mieux à vos exigences et accompagner votre croissance.

Moyens de paiement : Le futur s’écrit en 2019

Moyens de paiement : Le futur s'écrit en 2019

13 janvier 2021

– 4 minutes de lecture

Romuald Bellier

Consultant Senior Financial to Financial

Dans l’univers des moyens de paiement, le mois de novembre annonce souvent les futures modifications. Les habitués du SEPA le savent ; la Release annuelle est maintenant devenue une routine.

Cette année, le millésime 2021 apporte quelques nouveautés, clarifications et surtout un avertissement : l’adoption en 2023 de la version dite « 2019 » du XML ISO 20022, rapprochant encore les virements SEPA et les virements internationaux.

Hier, l’influence de la DSP 2

L’application de la DSP 2 affecte le vocabulaire utilisé pour le SEPA. Dans tous les documents descriptifs, les termes changent. Parmi les plus importants, le mot « bank » est remplacé par « PSP » dont la définition est rappelée dans les Rulebooks par un renvoi vers la DSP 2 (« Any ‘Payment Service Provider’ as defined in PSD2 that is eligible to participate in the Scheme in accordance with Rulebook section 5.4. »). Ces changements affectent également des termes connexes et transforment « bank account » en « payment account ».

Il est important de noter que ces modifications ne concernent que le périmètre géographique d’application de la DSP 2. Ainsi, le terme « bank » reste utilisé dans les standards internationaux (comme l’ISO 20022) pour régir les relations bancaires entre les établissements financiers intra et extra-européens.

Demain, le SCT

Si les SDD Core et B2B sont uniquement concernés par les changements de vocabulaire induits par la DSP 2, les deux familles de SCT (le « classique » et l’instantané) évoluent avec de légères modifications dans l’utilisation des messages connexes.

Les usages du Recall et des Requests for Status Update on a Recall sont légèrement modifiés. À partir de novembre 2021, il sera désormais possible de demander une restitution des fonds (procédure de Recall) jusqu’à treize mois après le virement d’origine si ce dernier est jugé comme frauduleux. Ce dispositif évoque immédiatement la protection du débiteur offerte par le SDD. Si la contrepartie refuse (camt.029), elle pourra fournir plus d’informations à l’aide de dix nouvelles lignes de données mises à disposition dans ce but. Pour faciliter l’émission de rappel de Recall (Request) et surement pour en inciter l’utilisation, la nouvelle version des Rulebooks propose de regrouper plusieurs rappels de Recall dans un seul message.

À propos des Inquiries, cette famille d’opérations connexes activées en 2019 et utilisées uniquement par le SCT classique, les Rulebooks apportent clarté et diagrammes. Elle voit s’adjoindre un nouveau message bien connu des utilisateurs SEPA, le pacs.008 ! Ce dernier se voit officialiser dans le rôle de « Fees and interest compensation », car après la mise en place de cette Release, une contrepartie pourra exiger le paiement de frais et d’intérêts avant de satisfaire une requête de type Inquiry.

Dans le futur, en 2019

Cette Release prépare indéniablement le terrain pour les futurs moyens de payer. De nouvelles valorisations de données proposent de faire le lien avec la Request-to-Pay, dont le Rulebook a été publié le 30 novembre dernier.

Surtout, la suite est clairement annoncée : les descriptions xml évolueront en 2023 afin d’utiliser la version dite « 2019 » de l’ISO 20022 (https://www.europeanpaymentscouncil.eu/what-we-do/sepa-payment-scheme-management/evolution-schemes). Exceptionnellement, la publication définitive sera diffusée en avance au mois de mai 2022 au lieu du classique novembre afin d’offrir 18 mois supplémentaires de préparation aux établissements financiers ; la mise en œuvre restant planifiée le 19 novembre 2023. Ce déploiement limitera l’usage de mêmes messages sous des versions ISO 20022 différentes dans une famille de paiement (comme les camt.029 aujourd’hui) et favorisera l’émergence de nouvelles fonctionnalités.

Parmi les pistes évolutives potentielles, il est intéressant de noter les liens avec les messages MX de SWIFT. En effet, la version xml actuelle de ses messages emploie, dans le PMPG (Payments Market Practice Group), des formats ISO 20022 déjà en version « 2019 ». Demain, la même structure ISO 20022 pourra contenir un virement SEPA et un virement international.

Si l’EPI s’ajoute à la liste des probables futures fonctionnalités, alors le projet d’harmonisation à l’ISO 20022 est indubitablement en route…

Le mot du début

Si les changements touchant les SDD Core et B2B sont uniquement dus à la mise en conformité avec le vocabulaire de la DSP 2, en revanche, les modifications concernant le SCT Instantané et surtout le SCT classique sont un peu plus notables. L’ensemble est mitigé avec des mises à jour principalement centrées sur les dernières nées des familles, les Inquiries, dont l’usage est actuellement peu répandu en France.

Cette Release, qui rentrera en application le 21 novembre 2021 (à 8h00 pour le SCT Inst.) s’accompagne d’un avertissement ; d’une préparation pour l’avenir qui amènera surement les paiements à fusionner et à s’harmoniser pour devenir aussi flexibles que les exigences des temps modernes.

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L’Instant Payment à l’usage…

L'Instant Payment à l'usage...

11 novembre 2020

– 3 min de lecture

Eric Richard

Directeur Paiements & Cash Management

L’Instant Payment, parallèlement à la DSP2, a projeté les paiements dans un nouveau monde, ouvert à la créativité et à la compétition. Cette ouverture vise à offrir de nouveaux services, dans une économie digitale, en réponse aux attentes des utilisateurs : instantanéité, mobilité, accessibilité, fluidité et simplicité.

Il est dès lors naturel de citer en priorité les usages de l’Instant Payment correspondant à des services qu’aucun autre moyen de paiement n’offre jusqu’ici ; l’exemple le plus courant est le dépannage d’un proche à distance (à l’autre bout de l’Europe, dans un aéroport pour ajouter à l’urgence de la situation…).

L’absence d’alternative confère alors à l’Instant Payment sa vraie valeur d’innovation. L’examen de ces cas d’usage, tant côté particuliers qu’entreprises, montre bien les caractéristiques les plus disruptives de l’Instant Payment :

Au-delà du dépannage d’un proche, le règlement d’un sinistre (assurance), le remboursement d’un vol annulé, illustrent bien ces nouveaux services rendus possibles par l’Instant Payment, souvent dans des situations d’urgence. Côté Entreprises, l’urgence aussi peut exister quand il faut régler tardivement une facture (relance fournisseur ou échéance sociale à ne pas manquer).

Pour autant, les enjeux de développement de l’Instant Payment ne peuvent se limiter aux situations d’urgence. Il doit s’imposer aussi sur des cas d’usage déjà couverts par d’autres moyens de paiement. Les premiers retours d’expérience (sur les paiements instantanés au sens large, au-delà du SCT Inst) montrent bien que les attentes des utilisateurs pour une large adoption de l’Instant Payment portent essentiellement sur :

Le point de vue des Entreprises mérite un complément, notamment au regard des volumes qu’elles représentent :

A en juger par la dynamique des acteurs dans les différents états membres, l’ambition du régulateur européen est bien en train de se concrétiser : l’élargissement de l’offre de services aux clients, particuliers et entreprises…

Et la réglementation ne date que de quelques mois : nous n’en sommes qu’au début !

Etat des lieux de l’implémentation des APIs : solutions & perspectives

Etat des lieux de l'implémentation des APIs : solutions & perspectives

10 novembre 2020

– 2 minutes de lecture

Eric Richard

Directeur Paiements & Cash Management

À l’occasion des Rencontres Annuelles du France Payments Forum le 3 mars, vous trouverez ci-après la conclusion de la table ronde – Etat des lieux de l’implémentation des API : Solutions et perspectives

https://www.slideshare.net/slideshow/embed_code/key/HXfbQbttb5sbsU

La keynote d’introduction (par Ghela BOSKOVICH, Head of Europe, FDATA GLOBAL) avait pour but de tirer parti de l’expérience du Royaume-Uni dans le domaine de l’OpenBanking.

L’expérience Open-banking au Royaume-Uni

18 mois d’avance : premiers déploiements en test dès Janvier 2018

Les difficultés rencontrées :

La situation en France

La Table Ronde a été constituée de manière à rassembler les différents points de vue :

Depuis Décembre (cf. Table Ronde que nous avions organisée sur le même sujet), les participants constatent un net progrès sur l’accès / agrégation de comptes :

Quant à l’Initiation de Paiement, elle subit le retard au niveau de l’Agrégation : elle progresse à partir d’expérimentations locales, comme le pilote entre BPCE / Natixis Payment Solutions et System U.

Duo gagnant : initiation de paiement + instant payment

La voix des commerçants, portée par Jean-Michel CHANAVAS, déplace l’enjeu, au-delà de l’Initiation de Paiement vers l’instantanéité, rendue possible par sa combinaison avec l’Instant Payment : « on veut que se développe le Paiement Instantané ! ».

Pour avancer …

Les prochaines étapes à franchir :

Et plus particulièrement pour l’Initiation de Paiement : 

Tout cela sous la menace d’une concurrence internationale et d’acteurs majeurs, qui sauront exploiter leur position pour apporter des expériences utilisateurs fluides dans un modèle simplifié de « closed loop »…