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Les 6 principales raisons d’avoir un référentiel Produit

Les 6 principales raisons d’avoir un référentiel Produit

21 avril 2021

– 15 minutes de lecture

Zied Ben Khalifa

Consultant Transformation Data

Les entreprises de tout secteur industriel cherchent à maîtriser et améliorer les processus de gestion des données de leurs produits. Ce sujet comporte de nombreux défis car les produits n’arrêtent pas d’évoluer pour satisfaire les besoins des clients d’une part et pour être conformes aux exigences réglementaires et normatives d’autre part.


Si l’on veut exploiter les données de ses produits, il s’agit là d’une difficulté supplémentaire qui ne peut être surmontée à l’aide d’un simple référentiel de données générique (un outil de Master Data Management par exemple).


Mais avant d’en arriver là, tachons déjà de définir ce qu’est un référentiel Produit et de faire un tour d’horizon des solutions existantes sur le marché.  Nous verrons ensuite ce qui fait la différence dans un référentiel produit.  

Référentiel de données produit

Qu’est-ce qu’un référentiel produit ? 

Le référentiel Produit constitue la base de données centrale dans laquelle est intégrée, stockée et liée toute l’information liée aux produits vendus par l’entreprise. Il est nourri à chaque étape du cycle de vie du produit par les différentes équipes qui travaillent dessus et permet de diffuser simplement une information qui a été qualifiée, unifiée et normée. Chaque intervenant peut ainsi travailler sur une base commune d’informations Produit fiable et complète.


Prenons l’exemple d’une enseigne de bricolage, elle propose à ses clients un catalogue de produits variés avec une grande différence entre eux (Boulon, Vis, Marteau, Clé à molette, Perceuse sans fil ou avec fil, Compresseur d’air, etc.). Dans son référentiel, chaque produit a sa propre nomenclature de composants qui peut être basique pour des produits comme les marteaux ou les clés à molette ou complexe comme dans le cas d’un compresseur d’air ou d’une perceuse et chaque composant de la nomenclature a ses propres caractéristiques. Grâce à son référentiel Produit, l’entreprise peut aussi gérer les multiples variantes associées à une perceuse par exemple (Perceuse rouge sans fil, Perceuse noire avec fil 2m, Perceuse jaune avec fil 4m, etc.). L’enseigne peut ainsi gérer les informations liées aux différentes étapes du cycle de vie de ses produits depuis leur conception jusqu’à leur retrait du marché. 

L’importance d’un référentiel produit 


Lorsqu’une entreprise possède un portefeuille produits étendu et/ou en constante évolution, la quantité de données liées aux produits ne cesse d’augmenter elle aussi. Il devient essentiel de les centraliser, les normer et finalement de les gérer plus simplement pour gagner en efficacité et en fiabilité.


Le référentiel Produit permet de réaliser cet objectif en concentrant dans un outil flexible et transversal toutes les données associées. Il permet de les unifier afin d’assurer leur cohérence et de les lier entre elles pour créer un maillage produit pertinent pour l’utilisateur et un produit fini de qualité et à temps pour le client final.

Exemple et types de référentiels produit

PIM : Abréviation anglaise de Product Information Management. Il permet de centraliser, d’organiser et de gérer les données produit. Le PIM est une sorte de catalogue des produits de l’entreprise et il est très orienté pour des utilisations marketing. En effet, il centralise les données destinées à être diffusées aux prospects / clients telles que les données marketing, les données commerciales, les données techniques.


PLM
 : Abréviation anglaise de Product Lifecycle Management. Il permet, comme son nom l’indique, de gérer le cycle de vie du produit depuis sa conception, jusqu’à sa fin de vie (fabrication, gestion des stocks, logistique et transport, vente, éventuellement recyclage). Il centralise ainsi toutes les données liées au produit, et permet ainsi de gérer d’une manière plus transversale les données du produit.

Qu’est-ce qui différencie un référentiel produit d’un référentiel générique de données ?  

Avec la capacité croissante d’enregistrement des données industrielles, plein de nouveaux concepts caractérisant la gestion des données produit ont vu le jour chez les entreprises. Contrairement aux référentiels génériques, les référentiels Produit ont été conçus pour maîtriser ces concepts et répondre aux enjeux des entreprises en proposant des fonctionnalités et des outils, spécialement, dédiés à la gestion des données Produit.

1. La gestion des cycles de vie des produits : 

Les cycles de vie diffèrent d’un produit à un autre. Chacun possède un cycle de vie qui caractérise son développement, sa production, sa commercialisation et sa fin de vie (Exemple ci-dessous)


Dans un référentiel de données Produit la notion de cycle de vie pour un produit fini est liée à la notion de la chaîne de valeur industrielle. Cette dernière permet de supporter les différentes phases de vie d’un produit depuis l’idéation jusqu’à son recyclage ou son retrait du marché. 


Le référentiel Produit permet de gérer ces phases sous mode projet avec des jalons et des livrables précis associés à chaque phase. 


Quant aux composants de la nomenclature du produit final, ils ont un cycle de vie qui leurs est associé et qui, à l’aide des boucles ou workflows de validation, permet le passage d’une version N à une version N-1 en cas de modifications appliquées à quelques éléments de la nomenclature comme le montre l’illustration basique ci-dessous. Il faut savoir que les cycles de vie des composants peuvent avoir plus de complexité en fonction du secteur d’activités de l’entreprise (Défense, Aérospatial, etc.) ou de l’utilisation finale du produit (Nucléaire, Sous-marin, etc.)

2. La favorisation du co-développement interne et externe :

Le co-développement interne est la collaboration entre les acteurs métiers impliqués dans le développement d’un nouveau produit.


Le co-développement externe est la collaboration d’une entreprise avec ses clients et fournisseurs pour développer de nouveaux produits et services. C’est un vecteur d’innovation et de performance dans un modèle gagnant pour les trois acteurs.


Un référentiel Produit permet de supporter le co-développement interne en mettant à disposition des outils de collaboration entre tous les métiers autour de la nomenclature du produit avec une vue dédiée pour chaque métier. Par exemple, le bureau d’étude veut voir le matériau, les dimensions et les contraintes mécaniques liés au produit alors que les bureaux des achats et des ventes veulent voir les coûts de production, de montage et de maintenance, etc. Le référentiel Produit permet d’avoir une appropriation du contenu et du discours de chaque produit et la création d’un vocabulaire commun. Les entreprises peuvent ainsi avoir des propositions de valeur concrètes répondant aux besoins évolutifs des clients.


Le référentiel Produit permet aussi de favoriser le co-développement externe entre une entreprise, ses clients et ses sous-traitants en donnant la possibilité de partager en toute sécurité les informations qu’elle souhaite avec ces acteurs via une plateforme dédiée. Cela permet d’avoir un gain considérable dans le temps de mise sur le marché des produits car la plateforme permet aux entreprises d’avoir des boucles d’itérations et d’échange avec ses clients et ses fournisseurs lors de la phase du développement du produit et non pas à sa fin comme le montre l’illustration ci-dessous. 


Grâce au co-développement les entreprises peuvent minimiser le temps de mise sur le marché des produits et donc réduire leur coût de développement.

3. La gestion des options/variantes et des bom 150% (bill of materials)

La BOM 150 % ou la nomenclature à 150 % n’est qu’un autre nom pour une structure à variantes, ou plus précisément, une nomenclature configurable. Les nomenclatures configurables comportent un ou plusieurs composants optionnels et/ou sous-ensembles modulaires qui, lorsqu’ils sont correctement configurés, définissent une variation spécifique d’un produit. En fait, une nomenclature configurable est constituée de plusieurs nomenclatures possibles chargées dans une seule structure de produit. Lorsqu’elle n’est pas configurée, la nomenclature contient plus de pièces et de sous-ensembles que nécessaire, c’est-à-dire plus de 100 %. D’où l’expression « nomenclature à 150 % ». Cette approche est un moyen pour les ingénieurs de gérer la complexité de la structure et de la variation des produits. 


La différence entre les options et les variantes dans un produit est que l’option est un système qui s’ajoute sans impact sur l’architecture du produit et les autres variantes et options choisies (Exemple : Climatisation dans une voiture) alors qu’une variante est un choix obligatoire et exclusif parmi des sous-ensembles et peut impacter l’architecture produit et même la structure de gamme d’assemblage (Exemple : Voiture 3 portes ou 5 portes)


Le référentiel Produit a la capacité de supporter toute la complexité liée à la gestion des BOMs 150 % en gérant non seulement les nomenclatures configurables associées à chaque produit mais aussi les règles de compatibilité entre toutes les options et les variantes possibles.


La gestion des nomenclatures configurables dans les référentiels Produit permet aux entreprises la possibilité de réutiliser les données de définition d’un produit et éviter d’avoir des doublons avec plusieurs numéros d’article pour un même composant.


L’illustration ci-dessous montre un exemple de déclinaison d’une BOM 150 % d’un stylo en deux nomenclatures du même produit mais avec des options et des variantes différentes.

4. Le support des différents types de processus de vente et de production

L’un des atouts majeurs d’un référentiel Produit est le fait qu’il puisse gérer la définition du produit pour les différents processus de vente et de production. Ces derniers varient entre les entreprises et peuvent même coexister pour différents produits au sein de la même entreprise, ce qui ajoute une couche de complexité à la gestion des données de ces produits.


Il existe divers processus de vente et de production dans le marché, on peut en citer : 

  1. Architecture produit : C’est le squelette générique du produit.
  2. Familles de diversité : à chaque élément de l’architecture est attachée une famille de diversité donnant le champ des choix possibles pour chaque composant. 
  3. Règles de configuration : Les règles de configuration sont un mélange de règles de compatibilité entre les éléments des familles de diversité et de règles de productions qui permettent de configurer une produit fini réalisable par l’entreprise. Elles doivent être définies dans le référentiel et elles sont exécutées lors de la configuration du produit final.


Avoir un outil capable de couvrir les différents processus, comme le référentiel Produit, permet aux entreprises d’optimiser et de centraliser la gestion des données de chaque produit. Par exemple, pour le processus CTO, le référentiel Produit aide les entreprises à éviter les retards de fabrication et les rejets des commandes en empêchant une mauvaise configuration du produit grâce aux règles de compatibilité entre les différents éléments. Chaque produit configuré dans un référentiel Produit est donc réalisable par l’entreprise.

5. La gestion de la conformité par rapport aux exigences

Les référentiels Produit permettent d’améliorer et d’optimiser la gestion de la conformité par rapport aux exigences. Il est possible de stocker, classifier et ordonner les métadonnées liées aux exigences (Client, Réglementaires, etc.) et cela permettra d’avoir une arborescence d’exigences (Requirements Breakdown Structure) qui est en lien direct avec la nomenclature du produit (BOM) comme le montre la figure ci-dessous. Chaque composant ou sous-ensemble est alors attaché aux exigences auxquelles il doit répondre et sa conformité est vérifiée en temps réel.


Cette méthode permet aux ingénieurs d’avoir une couverture totale des sous-ensembles et des exigences qui leurs sont associées. Le développement du produit devient ainsi plus efficace et sa commercialisation sera plus rapide. 

6. La gestion des processus de modifications

Dans les référentiels Produit, les boucles de modification sont constituées d’une séquence d’événements comme le montre le logigramme ci-dessous. Les étapes principales de cette boucle sont : 


Grâce aux référentiels Produit, les processus de modification sont automatisés en suivant une logique d’étapes qui garantit une efficacité et une rapidité dans la réalisation des changements sur un produit donné. L’outil permet de gérer les passages de versions majeures et mineures sur chaque composant de la nomenclature et peut même produire une matrice d’impact sur le reste de la structure du produit et proposer d’appliquer des modifications sur d’autres composants. 

Conclusion

Depuis son arrivée, le Digital a eu un impact de plus en plus important sur le monde de la Data avec un besoin croissant de garantir la consistance des données sur l’ensemble des canaux. Grâce à lui, le rythme ne cesse pas d’accélérer et il demande encore plus de rigueur dans la gestion des données Produit. Cette dernière, en plus de sa particularité, est devenue plus challengeante pour les entreprises avec des clients de plus en plus exigeants, des contraintes réglementaires en évolution continue et dans un marché de plus en plus compétitif. 


Contrairement aux référentiels génériques de données, les référentiels de données Produit permettent aux entreprises de surmonter ces défis en leurs offrant un panel étendu de fonctionnalités et en introduisant plusieurs concepts pour les aider à améliorer les processus de gestion des données produit et à maîtriser les étapes du cycle de vie.


Si vous avez des questions sur les référentiels produits ou souhaitez être accompagnés sur le sujet ? Contactez transfodata@rhapsodiesconseil.fr 


Découvrez-en davantage concernant l’expertise de Zied : Transformation Data.

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Transformation de l’entreprise : tout le monde doit être focalisé sur la réalisation des bénéfices

Transformation de l’entreprise : tout le monde doit être focalisé sur la réalisation des bénéfices

Historiquement les entreprises qui investissent dans des programmes et projets de transformation, définissent leurs réussites d’après leurs livrables et leurs tenues des engagements. Ce postulat centré sur la qualité des productions et des méthodes mises en œuvre ne correspond plus aux exigences de l’environnement actuel des entreprises.

19 janvier 2021

– 5 min

Karl Berard

Consultant Pilotage Projets & Produits

La transformation des organisations est d’abord une question d’obtention de bénéfices

Professionnels de la transformation des entreprises, nous sommes amenés à intervenir pour accompagner nos clients dans la définition, le pilotage et la réalisation de leurs plans de transformation. Nous nous proposons dans une série d’articles à venir de vous faire découvrir comment tous les acteurs, tout au long de la chaîne de transformation, sont des acteurs de leur création de valeur.

Dans un contexte incertain, se concentrer sur l’essentiel

Historiquement les entreprises qui investissent dans des programmes et projets de transformation, définissent leurs réussites d’après leurs livrables et leurs tenues des engagements. Ce postulat centré sur la qualité des productions et des méthodes mises en œuvre ne correspond plus aux exigences de l’environnement actuel des entreprises. Celui-ci est de plus en plus volatile, incertain, complexe et ambigu, on dit qu’il est VUCA. Le fait est que la pertinence de l’activité économique des entreprises tient encore plus qu’avant de la cohérence de leur offre de produits et services à satisfaire les attentes de leurs clients. Ce sont donc les propositions et réponses faites aux clients qui déterminent l’avenir des organisations.

En ce sens, les projets et programmes doivent se définir et être jugés sur le niveau de bénéfices qu’ils permettent de réaliser par l’entreprise. Si la notion de valeur est souvent citée lorsque l’on évoque les nouveaux modèles de gestion de projets et d’organisation, c’est justement qu’elle représente l’unité élémentaire de la réalisation des bénéfices.

Les bénéfices : tout le monde en a une définition, suivant l’étape de la transformation

Avant de poursuivre, arrêtons-nous sur la notion de bénéfice. Dans l’entreprise sa définition est aussi variable que la définition de la « qualité », qui n’a cessé d’évoluer ces dernières décennies. Pour comprendre la difficulté à définir ce qu’est un bénéfice, il faut reprendre la métaphore des aveugles et de l’éléphant reprise par Henry Mintzberg (Safari en pays stratégie) :

Nous sommes des aveugles et la définition de la stratégie est notre éléphant. Puisqu’aucun de nous n’a une vision complète de la bête, chacun en perçoit une partie ou une autre et reste dans l’ignorance du reste.

Nous n’obtiendrons pas un éléphant en ajoutant les différentes parties. Un éléphant est plus que ça. Pour appréhender la totalité nous devons en comprendre les composants. C’est pour cela que nous vous proposons de vous partager notre vision commune de la réalisation des bénéfices, par rapport à 4 grands domaines d’expertise significatifs pour réussir une transformation.

Cadrage de la transformation (1/4)

L’élaboration du budget annuel des SI, la planification des projets (plan annuel), voire le « schéma directeur du SI » conduisent régulièrement l’entreprise à s’interroger sur les transformations à opérer et les montants à leur octroyer. Ces dernières années, ces opérations ont gagné en réalisme et sont devenues plus pragmatiques, plus opérationnelles : des projets aux résultats tangibles, sur des engagements à horizons de temps plus courts, avec des ressources allouées sur une base trimestrielle dans certains cas. La crise sanitaire n’a fait qu’accentuer ce trait en rendant les décisions plus incertaines et les budgets plus minces.

Quels bénéfices rechercher dans la situation actuelle : privilégier les pistes pour s’adapter rapidement ? Investir sur le Legacy comme garant de la pérennité du fonctionnement de l’entreprise ? Poursuivre l’investissement en R&D pour préparer la sortie de crise ? et comment ? sur quelles hypothèses ?

Ce que l’on peut faire de plus lors de ces opérations pour rendre la démarche plus efficace :

transformation office

Project portfolio management (2/4)

L’activité PMO-PPM est devenue une charnière entre les différents niveaux de l’organisation. La gestion de portefeuille au plus haut de l’entreprise en lien avec la direction générale et les directions fonctionnelles, tend à évoluer en une fonction à part entière de l’organisation. Elle est mandatée pour assurer l’alignement du portefeuille des projets à la stratégie et optimiser la valeur apportée par les investissements engagés pour ses clients (« customer centric »). Du fait de ce nouveau positionnement, ses activités et son rôle changent : elle devient un pivot d’optimisation de la réalisation des bénéfices entre sponsors et projets (et programmes).

Ce changement entraîne toute une série de questions :

Maîtriser les transformations complexes (3/4)

Rapidité des évolutions technologiques, fort contexte concurrentiel et mondialisation s’imposent aux entreprises : des transformations de leur système d’information et de leurs organisations sont plus fréquentes et plus complexes. Pour développer ou conserver son leadership, il faut réussir à maximiser la réalisation des bénéfices attendus des projets quelle que soit leur taille, pour les clients internes et pour les clients finaux.

Les projets de transformation constituent des leviers essentiels pour délivrer les capacités nécessaires à cette réalisation des bénéfices (ex. un upgrade d’un outil de CRM qui permet de renforcer le lien avec les clients, un nouveau parcours client et de nouveaux modes de fonctionnement qui permettent d’augmenter la compétitivité, etc.). Ils reprennent à leur charge les espoirs de bénéfices identifiés dans le plan stratégique, pour les concrétiser.

La 1ère étape de la concrétisation des bénéfices passe par la production d’un Business Case qui permet principalement de valider la « rentabilité » du projet en se projetant sur ses conditions de réussite :

Accompagner le changement (4/4)

La conduite du changement pour sa part, adresse les facteurs humains qui conditionnent les capacités organisationnelles en œuvrant sur le niveau de mobilisation, les relations et les conduites collaboratives, les compétences, le type de management et les pratiques professionnelles, voire la culture de l’entreprise.

À tout moment d’une transformation, elle permet d’identifier les impacts, d’évaluer et d’anticiper les « hauteurs de marche » que devront franchir les collaborateurs et leurs entités. C’est-à-dire qu’elle permet d’évaluer les efforts individuels et collectifs pour réaliser les bénéfices attendus des parties prenantes du changement tant internes qu’externes.

La conduite du changement partage, par des actions de communication « passive » auprès des collaborateurs, les bénéfices du projet et la vision cible, afin de les préparer aux changements. Ensuite par des outils de transformation « actifs », elle cherchera à les rendre acteurs des changements.

Plus qu’une activité de fin de projet, la conduite du changement est une préoccupation constante pour qu’un projet réussisse :

Comme on vient de l’évoquer, la notion de bénéfices est présente tout au long du cycle des transformations, car c’est autour de cette finalité que l’on peut mobiliser toutes les parties prenantes d’une transformation. C’est pourquoi chez Rhapsodies Conseil nous considérons comme essentiel de piloter les bénéfices comme moyen de maîtriser et d’optimiser les transformations. Nous vous retrouverons dans les prochaines publications pour développer tous les aspects de ce sujet.



Chez Rhapsodies, nous sommes tous focalisés sur la réalisation des bénéfices lorsque nous intervenons chez nos clients.

Découvrez-en plus concernant l’expertise de Karl : Transformation Office Management.

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TOGAF IRL (In Real Life)

TOGAF IRL (In Real Life)

16 janvier 2021

– 5 minutes de lecture

Olivier Constant

Senior Manager Architecture

TOGAF est le Framework de l’architecture. Sa roue ADM est un classique. Le nombre de certifiés a explosé en France et dans le monde. Le but de cette série d’article est de voir avec vous, en se basant sur mon expérience de 13 années en tant qu’architecte, si ce framework doit être appliqué ou non, et sans renier la certification, réfléchir à comment l’appliquer et avec quel niveau d’investissement.


Nous allons donc commencer par explorer, dans cet article, les 2 premières phases, puis nous aborderons les autres phases dans de prochains articles.

Enfin certifié

Imaginons un plan de transformation du système d’information, vous êtes architecte et

on vous propose une formation. Comme vous êtes curieux, vous acceptez, et comme vous êtes travailleur vous réussissez l’examen final. Une fois la certification obtenue, et la satisfaction qui va avec, chacun s’est posé cette question : Qu’est-ce que je fais maintenant ? Et trop souvent, le résultat obtenu est décevant.


Il est décevant pour les certifiés qui ne savent pas comment mettre en œuvre ce qu’ils ont appris, mais aussi pour ceux qui ont financé cette certification et tout le monde a déjà entendu « TOGAF est trop loin de la réalité, cela ne sert à rien ». Alors, comment faire pour ne pas en arriver là ?

La phase préliminaire

Une phase primordiale

La première des phases de la roue ADM est celle qui, justement, est en dehors de la fameuse roue. C’est pourtant une phase vitale pour la suite de vos travaux. Elle sert à préparer l’entreprise aux travaux d’architecture (et pas uniquement la DSI). Les questions que l’on doit se poser sont « Où allons-nous faire de l’architecture ? avec Qui et Comment ? », mais également « Pourquoi ? ». L’odbjectif principal de cette phase est donc de construire une vue succincte des besoins, pour ensuite définir les capacités d’architecture que l’on pense nécessaire. Nous sommes en train de cadrer la mise en œuvre de l’architecture.

Capitaliser sur le sponsor

Lors de la formation, nous avons appris qu’il fallait commencer par définir la structure de l’entreprise puis les éléments métiers qui poussent au lancement de ce projet, de formuler la demande de travaux, de définir les principes d’architecture s’appliquant au projet, le référentiel à utiliser et les relations avec les autres référentiels de pilotage. Mais c’est également à ce moment qu’il faut évaluer la maturité de l’entreprise sur les notions d’architecture et que l’on peut adapter la méthodologie et l’ADM au projet.


Les « entrées », informations censées être collectées avant le projet, seraient : le modèle de l’organisation de l’entreprise, le référentiel méthodologique d’architecture, les outils, les principes d’architecture, le continuum d’entreprise, le référentiel d’architecture et le cadre de capacité… mais dans les faits, ces « entrées » sont rarement présentes.


Et pourtant, TOGAF préconise une première réunion avec le sponsor / commanditaire lors de cette phase et celle-ci est obligatoire. Lors de cette première réunion, les points cruciaux sont les entités / fonctions de l’entreprise pour définir le périmètre de l’étude, la gouvernance du projet d’architecture et bien sûr, le driver de la transformation. Sans cette réunion, il n’est pas utile d’aller plus loin, et si cela est difficile à organiser, vous avez déjà votre évaluation de la maturité.

Capitaliser sur ce qui existe pour ne pas consommer trop de temps

D’après TOGAF, il est possible, lors de cette phase, de modifier la roue ADM pour répondre au mieux aux besoins du projet de l’entreprise. Attention toutefois, il peut être dangereux de remettre en cause la roue ADM à chaque itération, et il faut absolument en garder le principe (l’enchainement des phases et les liens entre elles). Il est préférable d’avoir une roue stable sur un segment fonctionnel donné.


Nous allons donc commencer par la phase préliminaire elle-même : Le but est de de capitaliser sur ce qui a déjà été fait. Lors de la réunion avec le sponsor, vous avez identifié les grandes fonctions impactées. Pour identifier la capacité d’architecture nécessaire à votre projet, 3 situations peuvent se présenter à vous :

Savoir comment valider ses propositions

Pour finir cette phase, il reste à définir comment faire valider vos travaux. Pour cela rien de plus facile : Si un processus de validation existe déjà, demandez-le ainsi que le temps moyen de validation.  S’il vous semble imparfait, n’essayer pas de le faire modifier. Vous allez perdre du temps qui serait utile à votre projet. Si aucun processus n’existe, faites valider vos propositions par le sponsor et les parties prenantes, comme cela est préconisé par TOGAF.

Tout le monde sur la ligne de départ

A la fin de cette phase, vous aurez la structure de votre équipe d’architecture, qui valide les étapes et les résultats de l’étude, prête à démarrer votre projet.

La phase a : la vision de l’architecture

Les choses sérieuses commencent

La phase de vision de l’architecture permet de définir les impacts du projet sur le système d’information ainsi que les chantiers d’architecture à mettre en place. Elle est précédée de la phase préliminaire ou de la roue ADM précédente (en plus clair, la précédente phase du projet).

D’après TOGAF, a liste des étapes pour construire la vision d’architecture sont : identifier les parties prenantes et leurs exigences, les enjeux métiers (les bénéfices attendus par le métier), confirmer les objectifs, évaluer le niveau de motivation et de préparation des métiers, ainsi que les capacités des dits métiers, confirmer les principes d’architecture, définir les KPI pour mesurer les bénéfices d’architecture, les risques… Bien sûr, tout cela est logique dans un monde sans contrainte, mais cela arrive peu, pour ne pas dire jamais :

Se concentrer sur l’essentiel

En fait, tout cela s’ajuste au fur et à mesure de l’avancée de l’étude, car cela permet au métier de reprendre le contrôle sur ses outils et ses processus. Cependant, on peut rapidement réaliser quelques étapes de cette phase :

L’état des lieux est terminé

Au final, cela permet à chacun de faire une évaluation plus fine de l’étude à réaliser et de compléter la note de cadrage. Comme dans toutes les épreuves, tous ces éléments vont s’affiner avec le temps et il est bon de garder le document pour le confronter au réel.

La suite

La grande force de la roue TOGAF est qu’elle traite toutes les problématiques liées à l’architecture et apporte une réponse, ou au moins un Framework pour répondre, à ces problématiques. Et comme tout framework, il est important de l’appliquer à un contexte. Suivre TOGAF c’est bien, savoir le faire sans oublier pourquoi, c’est mieux. Il n’est pas utile de tout faire exactement comme cela est préconisé – tous les acteurs du projet n’en saisissent pas forcement les bénéfices – mais il est tout à fait possible d’en extraire l’essentiel.  Apres avoir traité les deux premières phases, nous continuerons, dans les prochains articles, à parcourir les autres phases la roue ADM et explorer ensemble TOGAF IN REAL LIFE.

L’intelligence artificielle au service de l’architecture d’entreprise

L’intelligence artificielle au service de l'architecture d'entreprise

12 janvier 2021

– 3 minutes de lecture

Samaila Ibrahim

Des bâtiments aux systèmes d’information en passant par la santé, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans la transformation de l’entreprise en ouvrant de nouvelles potentialités, mais aussi de nouvelles innovations. D’autre part, l’architecture d’entreprise (AE), historiquement au cœur des transformations de l’entreprise, est particulièrement concernée par les opportunités offertes par ces nouvelles capacités, notamment pour améliorer le fonctionnement interne de l’AE. L’hybridation entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle (IA) sera la clé de voûte dans la mise en œuvre des capacités de l’IA, notamment au service de la transformation de l’AE et plus globalement au service de l’entreprise.

Cette hybridation se traduit notamment par…

Cartographie et contrôles de conformité

Avec les algorithmes de Machine Learning (ML), les architectes d’entreprise ont à leur disposition une nouvelle approche de cartographie des systèmes d’information au sein de l’entreprise. En effet, ces nouvelles capacités permettent à l’architecture d’entreprise d’automatiser (via un processus d’audit automatique) la cartographie des systèmes d’information en reliant les acteurs, l’organisation, les processus métier et les données. Cette cartographie automatique a le double avantage de permettre une accélération de l’ouverture du SI via une APIsation.

Dans le même sillage, les nouvelles capacités offertes par les algorithmes de l’IA permettront d’accélérer et de simplifier l’analyse des données dans le cadre règlementaire (RGPD par exemple) mais aussi pour les dictionnaires des données. Étant donné les nouvelles méthodes de travail (plus de collaboration, méthodes agiles, …), l’architecture d’entreprise aura à évoluer vers un modèle lui permettant de s’adapter rapidement aux changements continus. Elle aura aussi pour effet de libérer les architectes des tâches chronophages liées à la création et mise à jour des référentiels.

Proposer des modèles d’architecture en utilisant l’IA

Un des fondements des algorithmes de ML est de permettre de générer des solutions imitant la distribution statistique des données qui lui sont soumises pendant la phase d’apprentissage et de se soustraire des modèles statiques. Cette capacité permettra à l’AE de pouvoir présenter plus rapidement et plus efficacement des modèles d’architecture proche des besoins et des contraintes propres à l’entreprise. Certaines entreprises sont déjà dans le secteur.

Proposer des modèles de mise en oeuvre

Reconnaissances biométriques, recommandations personnalisées, Chatbots, autant de modèles de ML largement utilisés dans différentes entreprises dans le monde, dans ce contexte hautement disruptif. L’utilisation de ces fonctionnalités a un impact majeur sur les processus standards des entreprises allant du métier à la technique. A ce titre, l’architecture d’entreprise, garante de l’harmonisation des processus et des SI, se doit de prendre en compte les impacts de l’intégration de ces technologies. De par son rôle, l’architecture d’entreprise anticipe la mise en place de ces technologies via des recommandations stratégiques.

L’architecture d’entreprise soutient les initiatives d’IA

Les initiatives IA ne sont pas simplement un ensemble d’initiatives complexes et coûteuses dans un environnement complexe, ce sont aussi des accélérateurs de la transformation des processus métiers. Du fait de sa fonction première, l’architecture d’entreprise est une alliée des initiatives IA sur ce domaine. L’architecture d’entreprise apporte la structure et la transparence nécessaires à la planification et à l’exécution de changements complexes dans un domaine aussi vaste et diversifié qu’une entreprise moderne. Une méthode pouvant servir à la mise en place d’une IA :

Conclusion

L’architecture d’entreprise a un rôle central à jouer dans l’expérimentation de futurs scénarios impliquant les algorithmes de ML. La connaissance transversale des flux de valeur, des processus, des technologies et des données de l’entreprise est un puissant vecteur de transformation et une opportunité pour toutes les entreprises. Adopter l’IA, c’est permettre à son entreprise de rester dans la course à l’innovation et pour délivrer un maximum de valeur.

Et si Indiana Jones déployait un outil d’AE …

Et si Indiana Jones déployait un outil d'AE ...

4 janvier 2021

– 6 minutes de lecture

Marie Gazal

Responsable d’application

Je n’ai rien contre vous, mais ça va prendre trop de temps de référencer et de compléter nos applis… Vous avez une ligne d’imputation ?

Chef de projet

C’est surtout un énième référentiel qui ne sera pas tenu à jour : beaucoup d’efforts d’initialisation au départ et pas de récompense à l’arrivée !

Directeur d’un domaine applicatif

Je monterai à bord seulement si on me prouve que ça marche et que les autres ont déjà complété leur part.

Indiana Jones

Damn…

En entendant ces retours, Indiana réalise à quel point le déploiement d’un référentiel d’architecture pour son entreprise d’archéologie ne va pas être chose facile… Surtout auprès des parties prenantes qui devront se charger de compléter les informations sur leurs applications.

L’arrivée d’un référentiel des applications, quel que soit l’usage qui en est fait (Application Portfolio Management, gestion de l’obsolescence, transformation du SI…), est majoritairement vu par les équipes opérationnelles comme une contrainte, en termes de temps, et donc de budget.

Armé de son chapeau fedora d’explorateur intrépide, Indiana se lance sur les eaux sinueuses de la mise en place d’un référentiel d’architecture et de la conduite du changement auprès de ses équipes.

Nous retracerons ses péripéties à travers ce retour d’expérience : que pouvons-nous faire concrètement pour lever les freins et faciliter ainsi le changement et l’acceptation de l’outil ?

Enfilez votre meilleur pantalon cargo et chaussez des boots en cuir confortables (nota bene : vous pouvez exclure le fouet de votre attirail) et… Action !

Pour bien se dérouler, l’expédition doit être bien organisée

Première étape, Indiana part à la recherche de recrues sur lesquelles il pourra compter pour mener à bien sa quête.

La mise en place d’un référentiel d’architecture ne s’effectue pas sans un fort sponsoring de la part de la direction. Ces sponsors seront les plus pertinents pour répondre au « pourquoi » (Simon SINEK, « How great leaders inspire action »), ce fameux adverbe qui, à défaut de nous laisser coi, doit au contraire éclairer les lanternes et permettre aux intéressés comme aux sceptiques de rallier la cause. Ainsi, le directeur du Système d’Information, de l’architecture, des études, voire de la sécurité et des différents pôles applicatifs, semblent tous désignés pour accomplir ce rôle de « parrain » (sorte d’Al Pacino corporate) du projet.

Si nos sponsors semblent désignés d’office, nous aurons besoin d’aventuriers au sein de notre organisation projet, de personnes qui promeuvent la démarche et qui veulent utiliser l’outil. Ils seront de préférence opérationnels ou auront une bonne connaissance des équipes, de leurs besoins et contraintes. Ces aventuriers devront également être capables d’aller vaincre les démons de la réticence et de prendre du recul sur la situation. Ce seront des ambassadeurs du projet : des responsables d’applications, des responsables de pôles, des PMO ou autres fonctions transverses, ou même des personnes qui connaissent peut-être l’entreprise et son SI depuis plus de 20 ans… En bref, ces opérationnels seront nos yeux et nos oreilles pour les remontées terrain, afin de permettre à l’équipe projet référentiel d’architecture de répondre aux attendus et de lever le plus tôt possible les principaux freins au changement.

Armé de cette équipe solide, Indiana est prêt à débuter son expédition auprès des responsables d’applications !

Équipement approprié + capacité d’adaptation = le kit du bon aventurier

indiana jones équipement

Qui dit déploiement d’un nouvel outil dit nécessairement conduite du changement auprès des populations concernées. En l’occurrence, si nous arrivons avec un outil qui est vu comme une contrainte, il sera important d’adapter nos leviers à notre public. (Mettons momentanément de côté la méthode Indiana : le fouet n’EST PAS une solution adaptée à la conduite du changement. Est-ce bien clair ?)

En revanche, il conviendra de s’équiper d’un attirail adéquat en fonction de la situation. Qui sont mes utilisateurs ? Quels sont les canaux de communication les plus adaptés ?  Qu’est-ce qui fonctionne bien dans l’entreprise ? Sur quelles ressources puis-je m’appuyer ? sont autant de questions qui aideront à constituer l’équipement de l’aventurier.

Prenons l’exemple d’un kit qui a fonctionné :

L’une des composantes principales de la conduite du changement est la communication. L’enjeu sera d’apporter, avec pédagogie, toute la connaissance nécessaire à nos populations concernées, afin de les rendre autonomes et de les convaincre de l’utilité de la démarche. Pour cela, des formations adaptées, couplées à une communication régulière et orientée en fonction du public, seront nécessaires. 

La réussite du succès : itérer

Inutile d’arriver avec un schéma de déploiement trop préconçu : avoir des principes, oui, mais rigides, non ! Ce serait le meilleur moyen pour que les utilisateurs n’adhèrent pas. Il nous faudra faire preuve de souplesse et d’agilité pour éviter les écueils et nous emparer des idoles aztèques conservées dans les temples maudits sans se faire transpercer par les flèches piégées.

Plus encore, il faudra également donner la parole à ces parties prenantes de tout horizon et les inclure dans les décisions prises autour du référentiel (nomenclatures, règles de modélisation d’une application, ses instances, ses interfaces, ses composants techniques et les informations complémentaires utiles à renseigner).

Pour faciliter l’acceptation, nous prendrons en compte les points de vue et adapterons l’expédition en fonction des imprévus, qui ne manqueront pas d’arriver (cf. Indy dans « Les Aventuriers de l’arche perdue »), mais qui permettront à coup sûr d’enrichir la portée du référentiel ! 

indina jones itérer

Après avoir recueilli les doléances, il sera important de trouver des solutions, de les documenter et de les généraliser auprès de tous les utilisateurs. Les équipes se sentiront plus ainsi engagées et responsabilisées, d’autant plus qu’on aura itéré avec elles sur leurs besoins. 

indina jones

Bien entendu, il faut savoir dire non à certaines demandes, afin de ne pas se retrouver avec une liste au Père Noël qui diluerait les objectifs premiers du référentiel.

père noël

Conclusion 

Intérieur – une deuxième salle de réunion dans une Université

Responsable d’application

Ça m’a pris du temps, mais j’ai mieux compris à quoi le référentiel allait me servir : partager la carte d’identité de mon application, visualiser ses flux d’échange, anticiper l’évolution de son état de santé technique, pour faciliter les études d’impacts.

Chef de projet

Je peux dorénavant avertir les autres responsables d’application de l’arrivée d’une nouvelle application dans la cartographie et afficher les impacts sur le système d’information. Associé au travail des architectes sur la vision future de l’entreprise, le référentiel prend une vraie valeur.

Directeur d’un domaine applicatif

Je dispose à présent d’une vue exhaustive de mon périmètre et d’informations de qualité sur les applications. Je me porte garant pour assurer la maintenance dans le temps de cette cartographie afin d’en faire bénéficier toutes les parties prenantes de la direction informatique.

Indiana Jones

Is this the real life? Is this just fantasy?

The end

Comme nous le constatons en cette fin de scénario, Indiana a pu lever les réticences majeures à l’aide de sponsors investis, de cas d’usage ciblés et d’une conduite du changement adaptée aux besoins des équipes opérationnelles. L’apport d’un tiers dans la démarche, neutre et indépendant, facilite cette conduite du changement.

Un exemple de la réussite de cette phase de déploiement est d’avoir fait entrer le référentiel d’architecture en tant que « réflexe » dans les mœurs de la direction du système d’information : « As-tu vérifié ce que dit le référentiel à ce sujet ? As-tu capitalisé ton étude SI dans le référentiel ? » Une fois que c’est fait, nous pouvons entrer dans une phase de mise à jour récurrente des informations, à l’aide d’un processus adapté et de KPI pour évaluer la qualité globale du référentiel dans le temps.

De votre côté, comment vous êtes-vous frayés un chemin à travers la végétation luxuriante de l’inventaire applicatif ? Comment avez-vous organisé l’expédition et quel kit du bon aventurier vous a le plus aidé ?

Sources images :

https://www.franceinter.fr/emissions/blockbusters/blockbusters-11-aout-2020

https://www.jones-jr.com/rotla_mo06_e_tournage.html

Image 2 Indiana Jones

https://fr.freepik.com/photos-gratuite/pere-noel-sac-montrant-pouce-vers-haut_9378888.htm#page=1&query=p%C3%A8re%20noel&position=4

Survivre grâce à son SI

Survivre grâce à son SI

15 décembre 2020

15 décembre 2020

– 5 minutes de lecture

Architecture inno

Lionel Martin

Consultant Senior Architecture

Les données sont partout et nulle part et sont bien souvent intangibles. Notre quotidien devient petit à petit un flot permanent de données générées, collectées et traitées. Elles sont cependant un moyen pour atteindre des objectifs et non une finalité. 

Les entreprises doivent donc avoir la capacité à naviguer vers leurs objectifs business, sur une rivière qui deviendra vite un océan de données. L’important maintenant est donc de savoir si elles ont les moyens de braver les éléments.

Les ‘éléments’ auxquels il faut faire face

1. L’obligation de la donnée

La donnée est omniprésente. Données personnelles, confidentielles, de navigation, de consentement, data science, data platform, data visualization, chief data officer font partie d’une longue liste de termes qui font le quotidien des experts mais aussi du client consommateur. Les données sont aujourd’hui un asset reconnu et à forte valeur ajoutée (1). Elles sont aussi un asset pérenne du fait des usages numériques et des opportunités business qui se réinventent tous les jours. 

Premier constat donc, l’obligation de la donnée. Elle est un passage obligatoire pour mieux connaître les consommateurs, répondre à leurs nouveaux besoins et être innovant.

2. La surabondance

La digitalisation croissante dans tous les secteurs, les réseaux sociaux, l’IOT, la mobilité, l’utilisation croissante des smartphones sont des exemples qui provoquent une forte augmentation de la génération de données. Les sources se multiplient, les besoins en stockage également (2). Par conséquent, nous sommes vite confrontés à une problématique grandissante : comment maîtriser toutes ces données ? Comment faire face à ce flot surabondant ? Et comment en tirer des informations utiles sans être noyé ? 

Les prévisions (3) tablent en effet sur une multiplication par trois ou quatre du volume annuel de données créées tous les cinq ans. Les chiffres sont implacables. 

Le deuxième constat est donc la surabondance. Un océan numérique déferle et chaque entreprise, peu importe sa taille, devra y faire face.

3. L’éphémère

Le numérique génère de nouvelles habitudes chez le consommateur : l’instantanéité, le choix abondant et la rapidité de changement. (offre, prix, produit, etc.). Ces habitudes se traduisent par des besoins de plus en plus éphémères. Elles raccourcissent les durées de vie des produits et des services, ou imposent de continuellement se renouveler pour se différencier. Les opportunités marchés sont nombreuses et il faut aller vite pour les saisir le premier. Être le premier est ainsi souvent synonyme de leadership sur le marché. (exemple : Tesla, Airbnb, Uber) L’éphémérité des besoins impose donc d’accélérer en permanence tous les processus internes, métier et SI. 

Le troisième constat est donc l’éphémère (besoin, produits, services) qui devient de plus en plus présent. Il est ainsi nécessaire d’être de plus en plus réactif pour s’adapter et évoluer rapidement face à ces changements permanents.

4. L’innovation permanente

Le numérique engendre aussi une accélération de l’innovation. Il rend accessible au plus grand nombre la possibilité de réinventer son quotidien. Cette accélération permanente rend plus rapidement obsolète l’invention d’hier. 

Qui aurait en effet pensé que nous allions pouvoir partager nos appartements il y a 10 ans ? Qui aurait pensé que payer sa place de parking se ferait sur son téléphone ? Et surtout qui aurait pensé qu’un téléphone deviendrait l’accès privilégié à toutes nos innovations de demain ?

Le dernier constat est donc l’innovation permanente. Comme pour l’instantanéité, cela génère un besoin de flexibilité et de rapidité fort pour pouvoir suivre le rythme d’innovations imposé par le monde digital.

5. La capillarité de la donnée

Quel est le point commun aux constats précédents ? La donnée. La donnée est présente dans tous les processus et tous les usages en contact ou non avec le client. Ainsi la donnée, par nature, telle la propagation d’un liquide sur une surface, oblige à s’interroger sur les briques du SI qui l’utilisent pendant ces processus et ces usages : c’est la capillarité des données. 

Ensuite avec de l’expertise et de la méthodologie, tout s’enchaîne! La définition des besoins et la conception fonctionnelle au travers du prisme “donnée” dans une vision d’ensemble, feront que naturellement par capillarité, vous adresserez le cycle de vie de la donnée, sa valeur et l’architecture de votre SI pour répondre à ces besoins.

Survivre grâce au SI Data Centric

Dans ce contexte de surabondance, d’éphémérité et d’innovation permanente, comment alors maîtriser son patrimoine de données ? Il s’agit de raisonner données et non plus SI. L’objectif devient la gestion de la donnée. Se poser la question de comment gérer des données permet en effet d’adresser ces changements détaillés précédemment et par capillarité, le SI. Un SI centré sur les données est donc le moyen d’adresser ces vagues de changements et de résister aux éléments.
En effet, gérer les données impliquent des notions d’unicité, de qualité, de volumétrie, de performance, de confidentialité, d’échanges, de réglementations. L’amélioration de la conception du SI pour faire face à ce nouveau contexte est donc immédiate.

Les fonctions à adresser par le SI, qu’elles soient métiers ou techniques, et la gouvernance nécessaire à la gestion des données vont soulever des questions qui permettront d’adresser ce nouveau contexte d’éphémérité et de surabondance.
L’innovation permanente oblige, elle, à industrialiser la livraison des nouvelles fonctionnalités de ce SI centré sur les données.
Le SI se construit ainsi autour de la donnée : flexible, modulaire, et industrialisé. Par exemple des référentiels (produits, clients, fournisseurs, etc.) sont mis en place, garantissant la qualité et la mise à jour des données utilisées par toute l’entreprise. Un autre exemple est que les données collectées sont conservées à un seul endroit brutes puis standardisées pour identifier les relations entre elles. Ou encore des outils permettant d’avoir la définition, le cycle de vie et le propriétaire de chaque donnée sont déployés. Le SI devient ainsi un SI centré sur les données. (“Data Centric”). 

Il s’adaptera donc naturellement aux futurs changements du marché grâce à tout ce qu’implique la donnée. Il devient un socle solide adressant différents usages sans forcément avoir besoin de transformation en profondeur, longue et coûteuse.
Pourquoi ? Car encore une fois, gérer une donnée et faire en sorte qu’elle soit collectée, de qualité, sous contrôle, disponible partout en temps réel et en unitaire ou en masse, intégrées aux processus cœur de métier de l’entreprise, est universel et adaptable à tout usage.

Intrinsèquement la donnée est agnostique de l’usage qu’elle sert. C’est le SI Data Centric qui garantit cette fonction, et assure la survie de l’entreprise dans la jungle digitale.

Conclusion

S’impliquer fortement dans l’évolution du SI est donc nécessaire. L’objectif est de commencer petit mais de commencer Data Centric. Usage après usage, votre SI se construit toujours plus résilient aux différentes vagues de cet océan de données. Un autre bénéfice, et non des moindres : l’innovation des équipes n’étant plus ralentie par le SI, elle s’en trouve ainsi décuplée.

Construire un SI Data Centric, c’est la garantie d’avoir un SI modulaire et adaptable qui répond aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Il est ainsi une base solide sur laquelle construire la pérennité de l’entreprise dans ce nouveau contexte.

Découvrez-en davantage concernant l’expertise de Lionel : Architectures Innovantes.

(1) Comment valoriser vos données ? Le livre blanc ‘Augmentez la valeur de vos données’ Rhapsodies Conseil est là pour répondre à vos interrogations

(2) Quels sont les principaux inducteurs pour choisir le bon stockage de données ? Rhapsodies Conseil vous donne son point de vue.

(3) Estimations publiées dans le Digital Economy Compass 2019