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L’IoT dans la production & distribution alimentaire, un allié précieux à cultiver

L’IoT dans la production & distribution alimentaire, un allié précieux à cultiver

23 juin 2021

– Lecture de 3 min

Clément Lefranc

Manager Architecture

Préparation des champs, culture, traitement, récolte, acheminement, tri, emballage, préparation, … la liste est encore très longue avant que vous ne puissiez déguster votre produit.

Ceci est bien souvent imperceptible du grand consommateur mais les challenges à relever sont innombrables entre le champ et l’assiette.

Challenges d’autant plus compliqués à résoudre avec les enjeux qui courent :

  1. Nourrir 7,7 Milliards d’humain sur Terre avec une tendance à la hausse de 1,2% par an,
  2. Mieux répartir les denrées alimentaires pour éviter les gâchis aberrant et les famines navrantes,
  3. Jongler avec un climat capricieux qui joue avec les extrêmes entre sécheresse et inondation,
  4. Mieux manger avec une exigence réglementaire de traçabilité mais également impulsé par les consommateurs soucieux d’inverser la tendance,

Pour être efficace il faut agir sur chacun des maillons de la chaîne Production – Supply Chain – Vente tout en ayant une approche holistique.

Plusieurs révolutions ont bouleversé ces champs d’activité ces dernières décennies, une autre est en marche il s’agit de l’Internet Of Things.

L’IoT dans le champ : Agriculture 4.0

La production de denrées alimentaires est un secteur critique répondant à notre besoin primaire de se nourrir. Vous, moi, nous sommes désormais tous quasi dépendants de cette production qu’elle soit agricole, piscicole, …

Il faut optimiser les productions tout en respectant dame nature et ses ressources mais également les consommateurs finaux en garantissant une nourriture saine et de qualité.

La culture intensive est toujours très utilisée de par le monde mais aux vues des dégâts engendrés, des méthodes plus respectueuses ont émergé : agriculture raisonnée, durable, biologique, mais elles ne sont pas forcément viables dans tous les contextes (la perte de production pouvant se traduire par une perte de rentabilité sur un secteur déjà difficile et malmené).

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C’est là que les nouvelles technologies et l’IoT entrent en jeu.

A bien des égards il peut être aberrant et contre nature de barder de capteurs cette dernière.

Et pourtant, quelques capteurs/actionneurs connectés …

  • GPS,
  • Drone, Robot,
  • Sondes : température, hygromètre, baromètre, ensoleillement, accéléromètre, gyroscope, ultrason, infrarouge, caméra spécifiques
  • Actionneurs : relais, vanne, …


… bien localisés avec une empreinte faible sur l’écosystème constituent un important levier d’optimisation pour :

La GreenTech rayonne de plus en plus avec des solutions innovantes et diversifiées, que ce soit sur les objets connectés eux mêmes mais également sur les plateformes IoT spécialisées (Sencrop, Libelium, Observant, Agrilab.io, pycno, arable, …).

En France, la valorisation des données Agricoles est lancée, la société API AGRO a créé une place de marché (AgDataHub) permettant aux éditeurs de services digitaux, notamment les start-up, de co-développer de nouvelles applications web et mobiles pour l’agriculture numérique.

Bien que ce paroxysme de la maîtrise de l’environnement et de la réutilisation des ressources en circuit fermé est parfaitement atteint dans les cultures hydroponiques, ces moyens technologiques peuvent trouver leur place dans tous types de production de par leur polyvalence d’emploi et leur facilité de mise en œuvre.

L’IoT dans la Supply Chain : Industrie 4.0

2 tonnes de poissons frais arrivent au port, 1 tonne de fraises sortent de l’exploitation, la course contre la montre démarre pour mettre ces denrées sensibles et périssables à disposition des consommateurs finaux.

La Supply Chain entre dans la danse avec son infrastructure (Entrepôts, chaînes mécanisées, poids lourds, camionnettes réfrigérées, …), ses processus très normés et son lot d’enjeux :

  • Comment garantir la chaîne du froid : pas uniquement au niveau du contenant (palette) mais également au niveau du contenu (poisson) lui-même ?
  • Comment géolocaliser mes flux d’entrées/sorties de marchandise ?
  • Comment optimiser le temps de transport et éviter les retards ?
  • Comment automatiser le rapprochement de données entre marchandises commandées et marchandises livrées ?
  • Comment garantir la qualité de mon aliment fragile à son arrivée à destination ?

L’accessibilité, l’autonomie et la performance des capteurs IoT couplés à un réseau 0G (LPWAN) peuvent faire des miracles …

… en intégrant cet écosystème IoT au Système d’Information Supply (Warehouse Management System, Warehouse Control System, Manufacturing Execution System), l’ensemble devient connecté, plus efficient et proactif face aux défis et aléas à relever.

L’IoT en point de vente

Malgré la forte progression de l’e-commerce, 90% des ventes sont toujours réalisées dans les points de vente (PDV) physiques.

Ces derniers, en passant leurs commandes de marchandises, se positionnent en clients des deux précédents maillons (Production et Supply Chain). 

Ils ont donc une responsabilité certaine sur :

Mais également des exigences fortes sur la performance et l’agilité des deux précédents maillons pour obtenir de la marchandise de qualité en temps et en heure convenus.

Les points de vente ont finalement trois enjeux fondamentaux :

Là encore les acteurs de l’IoT ont su cerner ces cas d’usage et proposer des solutions aux Retailers pour optimiser les processus clés de leur métier :

L’IoT sur chacun des maillons de la chaîne (Production, Supply, Retail) a su s’adapter et décliner des solutions efficaces pour répondre à leurs enjeux propres. Le challenge à relever pour atteindre l’efficience de l’ensemble, réside dans la capacité de chacun des maillons à s’intégrer (partage de données IoT/métier) avec les autres pour créer un écosystème connecté et intelligent au service du “mieux manger” et d’un environnement durable.

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La chaîne de support à l’épreuve du télétravail généralisé

La chaîne de support à l'épreuve du télétravail généralisé

6 mai 2020

– Lecture de 3 mn

Michaël Servotte

Comment continuer à garantir une qualité de service à vos collaborateurs ?

Téléconférence, hébergement dans le Cloud, outils collaboratifs, prise en main à distance et autres solutions technologiques existent et permettent à vos collaborateurs de continuer leur mission, même en cas de mise en télétravail massive et forcée.

Mais une fois les solutions déployées pour vos utilisateurs, qu’en est-il du support de ces nouvelles pratiques, des procédures maîtrisées par vos équipes et des modes opératoires éprouvés ?

Si la transformation numérique a été menée tambour battant afin de répondre à une urgence spécifique, les modes de fonctionnement des équipes IT ont eux aussi besoin de muer.

Restez visibles auprès de vos utilisateurs

On ne le répètera jamais assez, il est primordial dans ce genre de situation de garder le contact avec ses équipes (et nous vous partageons 8 conseils pour tirer parti du confinement), en revanche, il est important de ne pas délaisser vos utilisateurs.

Profitez de cette situation complexe pour aller à leur rencontre avec une communication adaptée et répondant à leurs questions avant que celles-ci ne vous arrivent par les canaux habituels. 

Que ce soit un nouveau lien à créer, ou une communication à réactualiser, prenez le temps et le soin de vous adresser à vos utilisateurs pour qui les repères ont également été chamboulés.

Contrôlez la satisfaction de vos collaborateurs

La chaîne de support se doit d’assurer à vos collaborateurs un accès aux moyens et informations de l’entreprise, mais également supporter les canaux de communication avec leurs collègues. Cette chaine est souvent sous tension, mais l’aura rarement été autant qu’en cette période de télétravail massif, ce nouveau niveau de stress a-t-il des répercussions sur la qualité du service rendu à vos utilisateurs ? 

Assurez une bonne analyse des enquêtes de satisfaction à disposition, mais mettez également bien l’accent sur les problèmes remontés par vos utilisateurs. Tentez d’identifier au plus vite le ou les petits changements qui peuvent apporter un grand plus à l’ensemble de votre population.

Adaptez vos indicateurs

Les taux de décrochés, nombre d’escalades, la taille de votre backlog restent certes importants à surveiller, contrôler et commenter, mais le temps est aussi à remettre en perspective ceux-ci, et d’aller chercher de nouveaux indicateurs clefs qui peuvent bénéficier à vos équipes, votre entreprise, et surtout vos collaborateurs. 

Cette période de télétravail massif peut devenir une opportunité de mesurer le taux de pénétration véritable de la transformation numérique au sein de votre structure. Cette période peut être, avec les opérations quotidiennes sous contrôle, un laboratoire vivant qui vous permettra de constater l’efficacité des moyens mis à disposition : 

Pour une équipe IT – quelle que soit son importance – le temps de crise arrive avant même celle-ci, l’équipe se doit de pouvoir répondre à la demande de mise au télétravail massif et préparer le bon environnement numérique de l’entreprise pour les utilisateurs.

Les équipes IT ont pu répondre à ce défi et il est désormais possible de profiter des circonstances exceptionnelles en travaillant la relation de confiance avec les collaborateurs, et en mesurant les impacts réels des moyens à disposition dans votre environnement. 

Une fois le retour à la normale entamé, vos métriques de service classiques redeviendront les indicateurs de base, mais les nouveaux indicateurs de satisfaction et de  pénétration de la transformation numérique vous permettront d’aller plus loin. Une fois cette période difficile passée, le focus sur l’amélioration continue et la transformation numérique de l’ensemble de l’organisation pourront profiter de cette expérience et des actions lancées.

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Objets Connectés : prochain défi de l’architecture d’entreprise ?

Objets Connectés : prochain défi de l’architecture d’entreprise ?

14 janvier 2020

– Lecture de 2 mn

Samaila Ibrahim

Avec 30 milliards en 2020 alors qu’ils n’étaient encore que 5 milliards hier, les objets connectés deviennent omniprésents dans les entreprises. Ils impactent la relation client, permettent de créer de nouveaux usages et introduisent de nouveaux modèles de business. 


Cependant, de nombreuses organisations se trouvent mal préparées pour faire face à la profondeur et à l’ampleur d’un tel changement. Heureusement, ces mêmes entreprises disposent déjà en interne d’une expertise pouvant faciliter la transformation à plusieurs niveaux : l’architecture d’entreprise.

Quelles sont les grands familles d’architectures autour de l’IoT ?

Avant de parler du rôle des facilitateurs, intéressons-nous aux types d’architectures autour des objets connectés que nous pouvons regrouper synthétiquement en 4 grandes familles : 

L’architecture d’entreprise comme vecteur de la transformation…

Aujourd’hui et plus que jamais, il devient impératif pour les entreprises de briser les cloisonnements organisationnels afin de maximiser la valeur produite de bout en bout dans l’ensemble de l’entreprise et le service rendu aux clients. 

Dans cette optique, l’architecture d’entreprise a pour rôle d’aider les entreprises à tirer bénéfice de la transformation induite par le déploiement des objets connectés. Réussir cet accompagnement passera, pour l’architecture d’entreprise et les parties prenantes, par des réflexions autour de (liste non exhaustive) : 

Sans oublier de renforcer la gestion des risques technologiques…

Face à la diversité des objets connectés et à l’interconnexion avec le legacy, la gestion des risques est devenue un sujet majeur pour l’architecture d’entreprise. En partenariat avec des spécialistes de l’intégration, des experts fonctionnels et des fournisseurs, l’architecture d’entreprise aura à planifier et à participer à la mise en œuvre d’une gestion des risques des plus rigoureuses. Une liste des risques à gérer couvrant notamment : 

Avec pour seul but de réussir sa transformation…

Pour conclure, en combinant des technologies innovantes (notamment les objets connectés), des modèles de business innovants et une volonté forte de toutes les parties prenantes, Il est possible de créer un effet « disruptif » dans le modèle organisationnel et dans le business de l’entreprise. Dans cette dynamique, l’architecture d’entreprise doit être au centre de la stratégie de l’entreprise et être un des principaux accélérateurs (et moteurs !) de la transformation.

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IoT – Une gouvernance à double niveau semée d’embûches

IoT - Une gouvernance à double niveau semée d'embûches

16 décembre 2019

– Lecture de 3 mn

Clément Lefranc

Manager Architecture

Qui n’a jamais tremblé lorsque le post-it “Définir le Target Operating Model (TOM)”, alias Gouvernance, lui a été attribué ?

Il s’agit là d’une activité complexe mais pourtant au combien nécessaire pour l’efficacité et la pérennité d’une offre ou d’un service.

La Gouvernance IoT n’échappe pas à ce constat général, la difficulté en est même démultipliée : 

Quelle part de responsabilité attribuer aux Métiers / à l’IT ? Comment définir une structure commune transverse à l’échelle de l’Entreprise ? Comment fédérer les initiatives locales pour les encadrer et démultiplier les bénéfices ? Quel RACI peut être mis en place ?

IoT, flagrant délit de franchissement de ligne, de l’Information Technology (IT) vers les Operational Technology (Métier)

Comme nous l’avons évoqué dans notre précédent article, les technologies IoT s’immiscent sur des cas d’usages purement métier assurés jusque là par des Operational Technology.

Les Métiers étaient et sont toujours les sachants sur :

L’IT apporte son expertise sur les différentes couches technologiques :

De facto, nous identifions rapidement les risques à adopter une Gouvernance portée de façon unilatérale par :

Il y a donc une vraie dualité Métier / IT à mettre en oeuvre au niveau de la Gouvernance.

Une Gouvernance mixte, N approches

Personne aujourd’hui ne saura en mesure de vous conseiller de procéder comme-ceci ou comme celà sans avoir sondé votre existant :

Comment renseigneriez-vous les quelques éléments ci-dessous ?


Néanmoins quelques modèles de gouvernance  IoT émergent. Ci-dessous une illustration non-exhaustive :

Et vous, vers quel modèle vous projetez-vous ?

Les victoires collectives sont les plus belles

La définition d’une Gouvernance est toujours complexe.

L’instruction d’un sujet IoT de bout en bout n’est pas une mince affaire. Cela requiert énormément de compétences technologiques (électronique, hardware, software, en passant par les télécoms…), tout en devant constamment s’assurer de l’adéquation avec la réalité terrain (contraintes mécaniques, etc.). 

De là à dire que définir une Gouvernance IoT est impossible, il n’y a qu’un pas.

Métier et IT doivent travailler main dans la main, le fossé les séparant devant être définitivement comblé.

Adopter une démarche d’Open Innovation (ateliers d’idéation, fablabs, pizza teams…) permettra de casser les silos, de cadrer et d’affiner le “Qui fait Quoi ?” dans cet écosystème en constante évolution.

#Teasing : dans un prochain article nous vous parlerons des différentes stratégies, des positionnements possibles pour mettre sur le marché une Offre IoT.

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Les 5 mythes associés à une stratégie Cloud First

Les 5 mythes associés à une stratégie Cloud First

6 décembre 2019

– Lecture de 3 mn

Sébastien Grenier-Fontaine

L’adoption du Cloud Public par les entreprises est une réalité et plusieurs d’entre elles ont fait le choix d’adopter cette stratégie dans le cadre de leur transformation digitale. Avoir une stratégie Cloud First pour une entreprise consiste à utiliser des services ou infrastructures Cloud par défaut pour répondre à toute nouvelle application, processus ou fonction. Mais l’adoption d’une stratégie Cloud First est-elle une bonne idée? Répond-elle aux promesses de réduction des coûts ou de gain en agilité? Faut-il foncer tête baissée avec une approche jusqu’au-boutiste? Cloud First, mythe ou réalité ?

Nous allons essayer de répondre à ses différentes questions en vous présentant les 5 mythes les plus répandus lors du cadrage d’une stratégie Cloud First !

Mythe #1 : Le cloud vous permettra de réduire vos coûts liés à l’infrastructure

Faux ! Ne pensez surtout pas que par défaut vous réaliserez des économies en migrant votre application sur le Cloud. Établissez très vite une grille de critères et un arbre de décision pour opter pour la meilleure stratégie de migration pour chaque socle applicatif et n’hésitez pas à décommissionner lorsque vous le pouvez.

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Exemple d’arbre de décision “Go to Cloud”

Mythe #2 : Toute application est éligible au cloud public

Faux ! Il ne convient pas également de supposer que toutes vos applications ou processus métiers devraient s’exécuter sur le Cloud Public. Ce sera adapté dans certains cas et pour d’autres il faudra convenir du bon scénario (Cloud Privé, Serveurs physiques) en prenant le temps d’évaluer les bénéfices et les risques.

cloud public

Mythe #3 : Il vous faut choisir un fournisseur cloud privilégié qui deviendra l’option par défaut

Faux ! Une stratégie Cloud First ne signifie pas pour autant se lier à un seul ou deux fournisseurs avec un catalogue de services le plus important possible. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que AWS, Azure et GCP sur le marché. D’ailleurs en terme de sourcing, il sera préférable d’éviter d’être complètement dépendant d’un fournisseur unique. Il existe pléthore de fournisseurs cloud, notamment SaaS, qui sont souvent plus adaptés pour certaines catégories d’applications pour des fonctions support ou de back-office (messagerie, outils de collaboration, crm, erp, etc.). Dans ce cas précis, une stratégie “Best-of-breed” où vous retenez la solution répondant au mieux dans l’état de l’art en service SaaS puis dans un deuxième temps la meilleure architecture solution via le catalogue de service de votre fournisseur Cloud Public privilégié peut être une meilleur stratégie. Si vous choisissez cette option, nous vous conseillons de déployer une Hybrid Integration Platform (HIP) pour gérer vos échanges de données.

Mythe #4 : Migrer votre application vers le cloud la rendra automatiquement plus résiliente

Faux ! Le SLA ou engagement de service pour un service Cloud sur Azure par exemple est de 99,95%. Bien que ce chiffre puisse paraître important et suffisant, cela signifie tout de même qu’il sera toléré par le fournisseur que le service soit arrêté ou en panne pendant 4 heures par mois, soit 2 jours par an en cumulés ! Or, plusieurs fonctions ou applications métier ou techniques nécessitent des engagements de service plus élevés. Afin de bénéficier d’une meilleure résilience de vos services sur le Cloud public, il sera nécessaire de revoir la conception de votre application et de choisir des principes d’architecture haute disponibilité distribuée adaptés à cet environnement pour rendre vos applications « Cloud Native » : «event-driven », fonctions isolées et indépendantes, « data centric », « stateless », etc.

Mythe #5 : une fois dans le cloud, la fonction d’architecture technique ne sera plus nécessaire

Faux ! Il vous sera toujours nécessaire d’avoir des architectes techniques pour supporter les besoins suivants :

Il sera donc primordial de nommer un Lead Cloud Architect et d’avoir votre centre d’expertise d’architecture technique Cloud pour assurer ces tâches. Evitez le piège d’énoncer uniquement des principes théoriques à suivre par les projets et prenez le temps d’expérimenter les modèles ou tester vos hypothèses.

Conclusion et recommandations

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Location de matériel informatique : bonne ou mauvaise idée ?

Location de matériel informatique : bonne ou mauvaise idée ?

22 juillet 2019

– Lecture de 3 min

Agnès Alamo-Bensaïd

Le leasing, ou location de matériel informatique représente un marché de près de trois milliards d’euros en France. La location est-elle bien la solution souple et idéale décrite dans de nombreux articles de presse ou un engagement économique à long terme avec des coûts cachés difficiles à tracer ? Tout dépend des objectifs de l’entreprise et d’une bonne négociation du contrat avec le leaser.

A première vue la location de matériel semble une solution souple pour renouveler son matériel informatique. Les entreprises françaises y recourent d’ailleurs massivement puisqu’elles ont consacré plus de 3 milliards d’euros en 2018 dans la location de serveurs, de machines bureautiques, de smartphones…  (Source ASF : Association Française des Sociétés Financières). L’idée est de disposer rapidement de matériel sans investissements financiers importants et avec des coûts maîtrisés. 

Mais est-ce toujours le bon calcul ? Tout dépend…

Il faut comprendre que le matériel est d’abord acheté par le loueur. Il transforme alors son achat en location et dans le package du leasing, le loueur inclut des services complémentaires comme la reprise du matériel en fin de location, son suivi, son recyclage… Pendant la période de location, il devra donc à la fois se rembourser du coût du matériel et se rémunérer pour les services ajoutés.

Comment s’effectue le calcul du coefficient de location ? Qui détermine les versements ?

D’abord le loueur doit se rembourser.

Les entreprises sont redevables de l’ensemble des loyers prévus pour arriver à un équilibre. Quoiqu’il arrive au matériel, obsolète ou opérationnel, utilisé ou en dépannage, gardé ou rendu, … : l’entreprise paiera la totalité des mensualités.

Le coût de location mensuel = coefficient de location mensuel (indiqué dans le contrat et fixe sur la durée contrat) * coût d’acquisition

Le coefficient de location dépend des taux d’emprunt sur les marchés financiers au moment où le matériel est acheté, et en ce moment les taux sont très bas. Dans ce cas, certains leasers n’hésitent pas à annoncer que la location coûte le même prix que l’acquisition en fonds propres : la somme des loyers est quasi égale au coût d’acquisition.

Evidemment, il y a d’autres paramètres…

Redevance de mise à disposition

Il semble aussi intéressant de s’arrêter sur « l’avant » et « l’après » contrat, où se cachent parfois quelques surprises.

Le contrat de location démarre à une date précise, et il peut s’écouler plusieurs semaines avant que le contrat ne prenne effet, les besoins de matériel n’attendant pas. Dans, ce cas, le loueur met à disposition les machines qui entreront dans le contrat de location par la suite.

Attention, le loueur applique alors une « redevance de mise à disposition ». Cette redevance peut être complètement différente du « coefficient de location » annoncé lors du contrat, car le leaser fera payer des intérêts supplémentaires pour la mise à disposition du matériel avant le démarrage du leasing.

Gérer la fin de contrat

A l’issue de la période de leasing, comme le matériel appartient au loueur et non à l’entreprise, celui-ci doit le récupérer. C’est lui et lui seul, qui revendra le matériel à un « broker » sur la base d’une côte du matériel d’occasion. Sa valeur peut varier selon de multiples critères et oscille entre 10 et 20% de la valeur du neuf et constitue une bonne partie de la marge du loueur.

Pour un matériel coûtant 100 euros, le loueur encaissera 100 euros de loyer plus 10 à 20 euros liés à la revente du matériel au broker.

Si l’entreprise décide de garder le matériel au-delà de la période initiale prévue par le contrat, le loueur devra compenser la perte de la revente en facturant des loyers supplémentaires selon des conditions particulières. Pour l’entreprise, il faut donc vérifier que la location de la machine ne coûtera pas beaucoup plus chère que sa valeur d’achat, le « coût de prolongation » s’additionnant bien entendu au montant de la location initiale.

Bien négocier son taux de non-restitution

Dans toutes les grandes entreprises, une partie du matériel loué est « perdu » remisé dans des placards, cassé, donné à des collaborateurs au moment de leur départ… Or, les machines n’appartiennent pas à l’entreprise et doivent être rendues au loueur à la fin du contrat.  Il est donc important de négocier, dès le début du contrat, un « taux de non-restitution ». pour couvrir les cas de matériel cassé, perdu, etc…

Les grands comptes, par exemple, ne gèrent pas les écrans, les claviers ou les souris, qui constituent une part significative des coûts des matériels. Leur non-restitution au-delà du taux prévu dans le contrat peut entraîner des frais supplémentaires non négligeables.

Conclusion

Il est donc courant à l’issue du contrat de constater un taux de location annuel plus proche des 6% que des 0% annoncés.

Finalement, la location de matériel informatique peut avoir des avantages parce qu’elle est plus facile à obtenir que les emprunts, qu’elle offre des services de recyclage de matériel, et que les coûts mensuels sont faciles à suivre et à maîtriser.

Il faut cependant retenir que le matériel n’appartiendra jamais à l’entreprise même à l’issue du contrat, que les services se paient et que les coûts peuvent vite augmenter si le parc locatif n’est pas bien géré.

Dans tous les cas, il vaut mieux prendre le temps pour négocier l’ensemble des éléments du contrat et donc pas seulement le taux de location en tenant compte des besoins, des processus de l’entreprise, de la maturité et de la rigueur de la gestion de parc afin d’éviter les mauvaises surprises.

Et vous, quel regard portez-vous sur le leasing ?

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