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L’industrialisation des paiements européens : un long chemin déjà parcouru

L’industrialisation des paiements européens : un long chemin déjà parcouru

9 avril 2018

– Lecture de 5 mn

Ana Esteves

L’ambition de créer un espace unique de paiement en euros est venue s’ajouter aux nombreux défis du vaste projet qu’est la construction de l’Union Européenne. Elle s’insère entre la volonté d’un marché européen libre et concurrentiel – notamment dans le domaine des paiements – et la construction de la zone euro.

Les banques, sollicitées par la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne, ont été les maîtres d’œuvre des nouveaux moyens de paiements dont le cahier des charges était à construire sous la surveillance du régulateur européen.

Bien que certains aspects restent à améliorer, le SDD et le SCT sont harmonisés, automatisés, plus simples, plus rapides et moins chers.

Tout au long de cet article, nous reviendrons sur les différentes phases de construction des premiers paiements européens, ainsi que les défis à venir, à savoir :

historique

Les établissements bancaires ont créé un organe autorégulateur commun – l’EPC – composé de collaborateurs des différentes banques de l’Union Européenne, facilitant ainsi le travail collaboratif et la communication avec la Commission et le Parlement Européen.

Un des premiers livrables de l’EPC a été de spécifier les opérations bancaires et leurs règles homogènes à appliquer au sein de l’espace SEPA.

Les principales caractéristiques structurantes du SEPA qui en découlent sont:

Un cycle de vie des opérations avec un début et une fin

Jusque-là, en France, une opération pouvait faire l’objet de plusieurs échanges (effet ping-pong : émission, rejet, rejet du rejet, rejet du rejet du rejet, OCR/ODR voire AOCT). Cet aspect a d’ailleurs affecté les opérateurs français qui ont eu des difficultés à supprimer ces usages (ex. : rejet du rejet Minos sans R-Message équivalent).

La définition claire des rôles et périmètres des acteurs :  A titre d’exemple, dans le cas du SDD, ce n’est plus aux banquiers qu’incombe la responsabilité du débit au compte de son client. En effet, le client ne communique plus à sa banque les autorisations de débit par un tiers identifié par un NNE (numéro national d’émetteur), mais signe un mandat de prélèvement auprès de son créancier qui a ensuite l’obligation de le stocker et d’apporter la preuve en cas de contestation.

L’harmonisation des messages sur un standard ISO

Une fois le modèle SEPA construit, l’EPC a demandé à Swift de travailler sur l’adaptation du standard ISO 20022 pour supporter les échanges des messages de paiement de la zone euro. Cette norme s’appliquait déjà à d’autres domaines tels que titres et les fonds et le commerce international.

Le standard ISO 20022 a pu être adapté au cycle de vie défini pour les opérations SEPA, en raison de la méthode de modélisation des échanges de données à partir des processus métier.

Par ailleurs, il a été décidé d’adopter la syntaxe XML, notamment par SWIFT qui l’avait choisie dès 1999 puisque considérée plus souple, facile à maintenir.

Des nouveaux services proposés par les chambres de compensation

D’un point de vue macro, la solution retenue a été de capitaliser sur l’expérience ABE, chambre de compensation pan européenne, via l’ouverture d’un nouveau service (STEP2) pour les paiements de masse en euros échangés entre banques des différents pays de la zone SEPA ou à l’intérieur d’un même pays.

D’un point de vue micro, il a été nécessaire que chaque partie prenante (banques, éditeurs, gros remettants, chambres de compensation…) reconsidère ses infrastructures de paiements afin d’éliminer les différences nationales au niveau des technologies de l’information et des dispositions commerciales utilisées par les systèmes de paiement de chaque pays membre de la zone SEPA.

Dans le cas des CSM nationaux, comme CORE en France, des travaux d’adaptation ont été menés sur les systèmes d’information, dans l’objectif de permettre l’acquisition et la restitution des paiements SEPA entre banques du même pays uniquement.

Finalement, chaque participant direct est libre d’adhérer aux services (dès lors qu’ils sont proposés dans le pays où l’opération est échangée) et aux CSM de son choix. A partir du moment où ils y ont souscrit, leur BIC est atteignable pour un service donné.

Les organes de gouvernance

Le principe d’autorégulation qui caractérise la mise en place du SEPA par les banques n’a pas suffi et a nécessité une intervention normative par le législateur européen pour dynamiser l’avancement du projet.

Aussi, les règlements relatifs aux dates butoirs de 2012 ont permis de donner un caractère obligatoire à la migration des paiements nationaux vers le SEPA. De plus,  ils ont mis fin à la période de transition où les dispositifs de chaque Etat cohabitaient avec les nouveaux moyens de paiement.

Ensuite la création d’un organe de gouvernance pan-européen, le Conseil SEPA, est venu renforcer le mécanisme. Il a permis une implication plus formalisée des représentants de haut niveau. En effet, cet organe est coprésidé par des représentants de la Commission européenne et de la Banque Centrale Européenne. Depuis, le conseil SEPA a été remplacé par l’Euro Retail Payments Board, présidé par la BCE et composé des représentants du marché des moyens de paiement, du côté de l’offre et de la demande.

Au niveau national, chaque Etat s’est doté d’un comité national pour coordonner au niveau de chaque pays les différents acteurs. En France, le Comité national SEPA a coordonné la migration, conjointement avec la Banque de France et la Fédération Bancaire Française.

Les prochains défis à relever

Plusieurs sujets sont à l’ordre du jour, en commençant par la nécessité de réaliser des économies d’échelle pour rentabiliser les investissements.

A titre d’illustration, depuis 2013, STET, société française, est devenue l’opérateur de paiement de la communauté bancaire Belge, mutualisant l’infrastructure.

Au-delà, il convient à court terme de :

Sans parler des défis posés par la DSP2, de l’instant payment,et du Blockchain, à décrire dans un prochain article.



Glossaire :
ABE : Euro Banking Association
AOS : Additional Optional Services
BCE : Banque Centrale Européenne
BIC : Business Identifier Code
CORE : COmpensation REtail
CSM : Clearing and Settlement Mechanism
DSP : Directive des Services de Paiement
EPC: European Payments Council
ERPB : Euro Retail Payments Board
IBAN : International Bank Account Number
MINOS : Manuel Interbancaire des Normes d’Opérations
NNE : Numéro National D’Emetteur
ODR : Operation Débit Rédressement
OCR : Opération Crédit Redressement
SCT : SEPA Credit Transfer
SDD : SEPA Direct Debit
SEPA : Single Euro Payments Area
STEP2 : Système géré par l’ABE, permettant l’échange d’opérations de masse en euro
STET : Systèmes Technologiques d’Echange et de Traitement
SWIFT : Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
TIP : Titre Interbancaire de Paiement
UE : Union Européenne
XML : eXtensible Market Language

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Cultivez la valeur de votre fonction architecture !

Cultivez la valeur de votre fonction architecture !

8 avril 2018

– 4 min de lecture

Alain Saublet

La fonction Architecture évolue souvent de manière cyclique : animatrice des transformations de l’entreprise un jour, décriée et sans ressources le lendemain; tel le phœnix elle doit souvent renaître de ses cendres.  Ces cycles ne sont pas inéluctables, pour peu que l’architecte sache résoudre cette équation : se montrer indispensable et préserver son existence.

En matière de système d’information, le rôle de l’Architecte est régulièrement discuté, remis en cause et doit en permanence être justifié. Pourtant, dans le secteur du bâtiment, aucun promoteur sensé n’envisagerait de se passer d’un Architecte, garant à la fois de la bonne réponse de l’ouvrage à ses besoins, mais aussi de sa conformité et de son évolutivité.

Dans nombre d’entreprises, nous voyons naître une fonction d’Architecture soit à l’occasion d’un grand programme de transformation, soit parce que la complexité du SI ou simplement le déficit de connaissance de celui-ci rend son évolution difficile et coûteuse. Dès lors, l’Architecte est reconnu comme le messie qui va résoudre tous les problèmes et réaligner le SI avec les enjeux stratégiques de l’entreprise.

Pour autant, une fois ces tâches réalisées avec efficacité, son existence sera remise en cause et éventuellement sacrifiée sur l’autel des réductions budgétaires ou simplement de la volonté de réduire son influence.

Ainsi, selon un cycle plus ou moins long, les fonctions Architecture alternent des périodes de forte influence et d’autres de désintérêt. L’Architecte, comme nos amies les abeilles, doit composer avec ce paradoxe : être indispensable tout en luttant pour sa survie.

Certaines entreprises ont démontré que ces cycles ne sont pas inéluctables et la bonne nouvelle est que l’Architecte lui-même dispose des clés de son succès :

L’apport permanent de valeur ajoutée

Il en va en théorie de toute fonction de l’entreprise, mais c’est encore plus vrai de l’Architecte. Ses interventions doivent toujours apporter de la valeur aux projets ou à l’actualisation de la trajectoire au bénéfice de l’entreprise dans son entier. Pour cela, il faut choisir ses combats. Si l’Architecte doit tout voir de l’évolution du SI à un moment ou un autre, il ne doit en aucun cas apparaître comme un administratif qui appose son tampon sur tous les dossiers. Il doit savoir sélectionner les projets ou études sur lesquels il apportera de la valeur à l’entreprise, en regard des enjeux d’architecture qu’ils portent, eux-mêmes en lien avec les orientations stratégiques de l’entreprise.

Dans cette logique, la fonction Architecture ne pourra plus être vue comme un coût mais comme un investissement dont la rentabilité réside dans le rapport qualité/prix des solutions et les erreurs évitées.

L’ajustement du dispositif

L’activité des architectes varie en fonction des plans d’évolution du SI. Pourtant, les équipes d’architectes sont généralement très stables, ce qui se justifie souvent par la volonté de conserver les sachants qui seront précieux lors des futures sollicitations. Plutôt que de meubler les périodes de baisse d’activité par des travaux d’intérêts limités, le responsable de l’architecture doit construire un dispositif ajustable en fonction de la charge, par exemple avec un minimum de recours à la sous-traitance,  sans attendre qu’une directive budgétaire vienne s’en charger à sa place.

Le renouvellement des forces

La fonction Architecture doit faire preuve d’innovation, ou à minima de créativité afin de challenger en permanence la pertinence des choix et des règles établies. L’apport d’un regard neuf est indéniable et évite de reproduire par la routine les mêmes réflexes. Pour reprendre l’image du bâtiment, il n’est pas si fréquent de confier la réhabilitation d’un immeuble à l’Architecte qui l’a conçu. Ce renouvellement peut être obtenu grâce au pilotage de la mobilité des collaborateurs, ou encore par un apport régulier de conseil spécialisé pour les travaux les plus structurants. Pour permettre ce renouvellement dans la continuité, il faut bien entendu tenir à jour la documentation des plans du SI et de ses règles de construction.

L’influence plutôt que le pouvoir

Enfin, et c’est peut-être le point le plus essentiel, l’Architecte doit avoir pour rôle principal d’éclairer les décisions des décideurs de l’entreprise sans se substituer à eux. La tentation est grande pour l’architecte d’imposer ses points de vue, en particulier lors de grands plans de transformation. En effet, la vision globale et à long terme qu’il est souvent le seul à apporter peuvent le convaincre de posséder seul les solutions aux problèmes posés  et donc de les imposer aux différents acteurs sans que ceux-ci les comprennent vraiment.  Or, si l’Architecte se doit d’exercer une influence sur les décisions structurantes pour le SI de l’entreprise, il ne doit pas chercher à exercer un pouvoir sur celle-ci. A défaut, ceux qui possèdent réellement le pouvoir saurons le lui rappeler le moment venu, et ainsi réduire considérablement son potentiel voire son existence même.

Au final, il est bien normal que les architectes soient challengés en permanence et c’est aussi ce qui rend ce métier passionnant. L’application de ces quelques règles conduit à apporter la valeur, l’agilité, l’innovation et l’influence de nature à répondre à ce challenge.

Planifier évolution SI d’entreprise architecture

Planifier l’évolution du SI: un projet d’entreprise

Planifier l’évolution du SI: un projet d’entreprise

6 avril 2018

– 4 min de lecture

David Couillard

Directeur Transformation Office Management

Le plan de transformation pluriannuel du SI est un outil pour aligner le SI sur les ambitions de l’entreprise. Il est constitué d’une une feuille de route pertinente et adaptable aux imprévus qui surviendront à court et à long terme. Son élaboration implique et mobilise tous les acteurs sur lesquels repose sa réussite, c’est un projet managérial pour rendre l’entreprise plus performante.

L’alignement stratégique a remplacé le schéma directeur

Nul doute que les démarches de schémas directeurs que nous connaissions auparavant ont changé. Elles étaient souvent ponctuelles et très longues, voire peu opérationnelles. Le rythme croissant du changement les a finalement disqualifiées.

Pour autant les entreprises restent confrontées peu ou prou aux mêmes grandes questions, suivant leur situation :

Pour y répondre, les managers et les dirigeants -pas seulement la DSI- sont amenés à imaginer le SI de leur entreprise telle qu’elle devrait être demain, soutenu par une trajectoire d’évolution réaliste. Sans cette trajectoire, adossée au présent et ancrée dans la réalité, l’accroissement de performance attendu n’aura pas lieu.

Une fois les réponses trouvées, la réussite de la mise en œuvre tournera en définitive autour d’une seule question « Comment les acteurs feront-ils faire grandir l’entreprise, en intégrant leurs priorités d’évolution définies et leurs propres capacity plannings ? ».

C’est à ces questions de management qu’aboutissent toujours les travaux et qui conduisent à rechercher la mobilisation des parties prenantes dès la phase de conception. En effet chacun s’investira d’autant mieux dans la transformation qu’il aura participé à l’élaboration de la solution et qu’il s’y identifiera.

Mais que doit-on faire pour mobiliser les équipes ? Nous rappelons trois grands principes que l’on ne devrait jamais oublier.

Prendre de la hauteur ensemble

Quotidiennement, les Directions Opérationnelles sont habituées à fonctionner au présent, « au quarter », à engager des projets à court terme. Lors de l’élaboration d’un plan de transformation elles sont appelées à se projeter et à penser le long terme : il ne s’agit pas seulement de traiter des demandes d’évolution en souffrance, mais d’énoncer des enjeux d’évolution, des objectifs à moyen terme,  de repenser des processus, voire d’oser un nouveau « business model ».

C’est pour cela que le sponsor de la transformation doit impulser et maintenir un niveau d’ambition suffisant aux travaux, ménager un délai pour la réflexion, inciter et aider les directions à ajuster leur niveau d’engagement et leurs contributions.

Compte-tenu de la rapidité du cycle de transformation actuel (cf. l’évolution des applications des outils digitaux ou encore des réglementations), la mécanique des travaux doit être rapide, de l’ordre de 3 à 6 mois. Les travaux débouchent sur l’élaboration d’une cible, d’une trajectoire réaliste et d’un portefeuille de projets et d’initiatives transverses qui feront l’objet de révisions régulières. Cette révision sera l’occasion de prendre en compte des inflexions ou des nouveautés dans la stratégie, ou d’approfondir des sujets laissés de côté lors des cycles précédents.

La planification de la transformation, ponctuelle et orientée IT, devient collective et régulière, voire permanente.

Travailler (enfin) en équipe

Tous les acteurs de la transformation doivent être associés : Opérations, SI, Marketing, RH, finance, etc. Un  climat de confiance doit être installé : la transversalité, réclamée à cor et à cri pour construire une entreprise plus performante, repose sur l’interdépendance entre acteurs qui ne peut s’envisager que dans un climat de concertation.

Chacun doit être amené à un état de « dialogue constructif », quelle que soit la situation de départ : pour les uns, abandonner l’obéissance passive, pour les autres, laisser tomber les résistances, pour d’autres encore, apprendre à écouter. Il faut battre en brèche l’idée que l’on va faire un état des lieux et pointer du doigt les fautifs et promouvoir la  coopération.

Il revient au sponsor du plan de transformation, de prévoir un dispositif d’étude favorisant un mode de management bienveillant où les liens de subordination, les conflits trop appuyés, laissent place à plus de solidarité, plus d’échanges mais aussi plus de créativité. Chacun apporte ainsi sa valeur ajoutée à l’édifice commun et en retire plus de motivation en retour.

Faire évoluer le rôle de la DSI et des équipes IT

Enfin, le plan de transformation SI a pour destinataires l’ensemble des directions métiers. L’intrication croissante des prérogatives métiers et de celles de l’IT, notamment avec les démarches de digitalisation, conduit toute l’entreprise à fonctionner en partenariat avec sa DSI.

Pour les entreprises, où la DSI est encore vue comme un fournisseur de moyens, c’est un premier gros changement de culture à engager. Cela ne va pas forcément de soi quand les métiers ont pris d’autres habitudes et que la DSI se comporte comme une Direction Technique. En tout cas, la DSI peut profiter de l’opportunité de la démarche pour poser sur elle-même un autre regard. Bref, faire son marketing.

Finalement, l’élaboration du plan de transformation SI ne serait-il pas la seule occasion d’expérimenter de nouveaux modes de fonctionnement sollicitant toute l’entreprise ? La démarche ne pourrait-elle pas porter un projet d’entreprise à l’heure ou la performance de l’IT est une condition de survie ?

Ce serait alors une opération qui tirerait vers le haut toute l’entreprise et permettrait de se tourner vers le futur avec plein de bonnes intentions managériales : communiquer, faire confiance, responsabiliser, orchestrer, soigner l’ambiance, … dont on sait depuis longtemps qu’elles sont la clé de la motivation, de la performance et d’une bonne adaptation au changement.

Les projets et la trajectoire de transformation en seraient les premiers bénéficiaires. On commence quand ?

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Le CDO (ou Directeur du numérique), avenir de l’architecture ou nouvel allié dans la transformation ?

Le CDO (ou Directeur du numérique), avenir de l’architecture ou nouvel allié dans la transformation ?

4 avril 2018

– Lecture de 4 min

Olivier Constant

Senior Manager Architecture

Voilà un nouveau métier qui fait parler de lui. Le CDO serait-il le nouvel architecte « Digital » ? Par certains côtés, il s’en rapproche et peut même le concurrencer. Ce serait dommage : chacun doit mener à bien sa mission, dans un esprit collaboratif. Nous montrerons ici comment l’architecte peut aider le CDO dans ses fonctions pour mener à bien la transformation digitale.

En se retournant rapidement sur le passé, il est facile de constater combien nos métiers ont évolué. Hier urbaniste, aujourd’hui architecte SI ou architecte d’entreprise suivant les appellations. Chacun a maintenant son architecte : architecte métier, architecte de solution / technique, etc.

Quels seront les architectes de demain ? Le CDO (Chief Digital Officer) est-il l’avenir de l’architecte ? Ou un nouvel allié de la transformation digitale ? Mais d’ailleurs quel est son rôle ?

Le CDO travaille sur la chaîne de valeur dixit Les Echos. Il a donc un rôle d’architecte métier, un lien vers les processus et les pilotes de processus.

Il a la vision la plus large de l’entreprise ou comme le dit « l’usine digitale » « Leur job consiste au contraire à casser tous les silos de l’entreprise et de ses métiers ». L’architecte métier ou le pilote de processus avaient ce rôle-là. Faire coopérer l’ensemble des parties prenantes pour trouver des solutions nouvelles est aussi une partie du rôle de l’architecte d’entreprise.

« En général, ils commencent par faire un état des lieux pour identifier les projets déjà lancés par l’entreprise, ses besoins et les personnes impliquées. ». Qui a la connaissance de tous les projets ? leur périmètre ? les outils ? L’architecte d’entreprise a ce rôle dans les entreprises et doit donc être un point d’entrée pour notre CDO.

Côté constat, cet article nous dit : « un tiers des CDO interrogés regrettent « que leur niveau hiérarchique et leur pouvoir sont inadaptés aux enjeux de leur fonction. » » C’était bien le constat des architectes d’entreprise pendant des années et cela l’est encore fortement aujourd’hui. Le besoin de transversalité, de convaincre est encore bien présent dans les entreprises. L’architecte d’entreprise qui a été confronté à ces problématiques doit pouvoir aider ce nouvel arrivant.

Le CDO apporte de nouvelles dimensions dans l’entreprise en tant que champion de la transformation, il a plusieurs cordes à son arc, comme le précise l’Express :

« Il faut qu’il ait un très bon vécu marketing pour comprendre comment cette transformation doit servir l’activité. ». Le CDO doit comprendre le monde qui l’entoure pour en faire profiter son entreprise et la faire avancer dans sa transformation digitale. C’est un peu la « voix du client » comme on l’appelait avant. Le rôle de l’architecte d’entreprise est pour l’instant plus tourné vers l’intérieur de l’entreprise, en ce sens, où il n’est pas l’instigateur des nouveaux projets de transformation digitale.

« Il doit, aussi, bien maîtriser la gestion des talents : comment les recruter, les fidéliser ». Pour réussir sa transformation, le CDO doit savoir s’entourer, un bon architecte d’entreprise qui saura transmettre vers les DSI tout en intégrant les contraintes de l’existant et en respectant les coûts est un atout important pour un CDO.

Le CDO est le nouveau « champion de la transformation », il incarne la volonté d’un comité exécutif de transformer l’entreprise vers le Digital et le numérique. Il est un nouveau rôle à part entière qui s’appuie sur des rôles déjà existants dans l’entreprise (métier, marketing, DSI etc.). L’architecte d’entreprise se doit d’être au premier rang de la transformation digitale. Il doit être une courroie de transmission à l’intérieur de l’entreprise dont le CDO serait le moteur ! Il parle déjà avec les métiers et avec la DSI. Il est à même de proposer des solutions afin d’intégrer correctement tous les nouveaux usages et outils du Digital dans le SI de l’entreprise tout en augmentant la qualité du SI (rationalisation de l’existant, intégration de nouveaux outils en remplacement des anciens et non en doublon etc.). Architecte d’entreprise et CDO sont des rôles complémentaires dans l’entreprise.

Il semble donc naturel que le CDO et l’architecte d’entreprise s’allient pour faire basculer les entreprises vers un SI toujours plus puissant et au service des clients tout en restant le plus évolutif et le moins cher possible, d’ici la prochaine (r)évolution…

Le CDO est un profil récent dans les entreprises et il doit encore trouver sa place (lire aussi cet excellent article). Je pense que nous n’avons pas fini de parler de l’évolution et des interactions entre les profils (anciens, nouveaux et à venir, éphémères ou durable…) intervenant dans la Transformation Digitale.

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L’architecte d’Entreprise : un architecte comme les autres !

L’architecte d’Entreprise : un architecte comme les autres !

2 avril 2018

– Lecture de 3 min

Olivier Constant

Senior Manager Architecture

Il doit faire une architecture de son temps avec les techniques de son temps

Pour expliquer aux non-initiés l’architecture du SI, on la compare toujours à l’architecture des villes, à l’urbanisation. Une interview récente de Catherine Jacquot (présidente du Conseil national de l’ordre des architectes) montre que les 2 pratiques ont toujours les mêmes points communs. Aussi bien pour montrer l’intérêt qu’elles apportent pour la société tant du point de vue qualitatif que monétaire, que dans l’évolution des pratiques et des outils.

Dans cette interview, les questions du journaliste sont aussi révélatrices que les réponses de l’intéressée. Ce sont les mêmes sujets qui reviennent et que l’on entend dans toutes nos missions : Quelle est votre valeur ajoutée ? N’êtes-vous pas trop cher ? etc.

Quelques phrases sont particulièrement marquantes.

Le phénomène […] empile des strates d’erreurs de différentes époques.

C’est la base même du constat que nous faisons sur les SI de nos entreprises. Toutes ces strates empilées depuis des années et qu’il est très difficile de remettre à plat. Les grands projets de transformation sont difficiles à justifier par les temps qui courent. Il faut être opportuniste et profiter des effets d’aubaine (le digital par exemple) pour proposer des évolutions qui vont dans le sens de la simplification et de la rationalisation et non pas faire que ce soit une couche de plus dans l’empilement.

Ces professionnels sont formés pour mener à bien un projet, y apporter des qualités de construction, d’usage et de confort tout en sachant l’insérer dans l’environnement.

C’est bien là le travail de l’architecte. Proposer des solutions en respectant les normes existantes. Savoir innover quand il le faut. Mettre en avant les usages. Les architectes du SI sont des professionnels et ils doivent faire en sorte d’attirer le respect de leurs clients grâce à la valeur ajoutée apportée par leur travail.

Pour un budget donné, un architecte fera toujours mieux qu’un non-architecte

Cela parait évident, et pourtant, il fait bon le dire ! Oui, l’architecte a un savoir-faire, et les solutions qu’il propose ont de la valeur. Cela ne coûte pas forcément plus cher, car l’architecte sait prendre en compte les contraintes qui s’imposent à lui, et proposer les meilleures solutions.

Son intervention apporte des qualités sans surcoût, « juste avec de la marge en moins pour les constructeurs »

L’architecte saura négocier les aménagements qui optimisent les coûts et les délais tout en respectant au mieux le cahier des charges. Il saura distinguer ce qui est indispensable de ce qui ne l’est pas. Il saura négocier et faire respecter les engagements de coûts et de délais de réalisation du projet. Totalement neutre, l’architecte est indépendant des solutions qu’il préconise : il peut ainsi mettre en concurrence les maîtrises d’œuvre, les challenger et en tirer le meilleur parti. C’est à ce titre que l’architecte saura montrer que sa prestation n’est pas une source de coût mais un gage de qualité.

Il faut faire une architecture de son temps avec les techniques de son temps.

L’architecte doit évoluer avec son temps. D’urbaniste, il est devenu architecte d’entreprise. Les entreprises vont continuer à évoluer, les SI seront de plus en plus inter connectés, de plus en plus complexes. Afin de continuer à apporter les meilleures solutions pour les SI des entreprises, les outils et techniques de l’architectes doivent évoluer. Les architectes sont à même de réfléchir à l’avenir de leur métier pour proposer les solutions les plus adaptées au monde digital, à l’internet des objets, à l’uberisation des entreprises…

L’architecture d’entreprise est un métier jeune et qui évolue rapidement. L’architecte d’entreprise reste le maillon indispensable dans la maîtrise de l’évolution et de la transformation au sein des entreprises. Les entreprises doivent continuer à s’appuyer sur les compétences des architectes d’entreprise et leur donner la place qui leur revient, car l’architecte d’entreprise assure une maîtrise de la transformation vers des SI toujours plus efficaces, évolutifs et économes…

recrutement

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30 mars 2018

– 1 min de lecture

Graziella Pibiri

Directrice Ressources Humaines

Le groupe Rhapsodies Conseil recrute 20 nouveaux collaborateurs en 2016.

Nous recherchons des Consultants, Managers et Senior Managers avec des expertises technologiques et métier autour de la Transformation Digitale, l’Architecture des Données, l’Architecture SI et Technique, l’Architecture Métier, la Gestion des Risques, les Moyens de Paiement, la Monétique, le Pilotage de la Transformation, le Sourcing et la Performance Economique.

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