12 décembre 2019
– 2 min de lecture
Grégoire Jahan
Avec la DSP2, le régulateur a voulu, d’une part renforcer la protection des consommateurs, et d’autre part, réguler les nouveaux entrants dans le monde des paiements, ces fameux TPP.
Pour cela il a renforcé ses exigences en matière de sécurité en obligeant les banques à :
- Consacrer un canal dédié sécurisé (CSC) pour l’accès aux comptes de paiement à l’usage de ces nouveaux acteurs : les API
- Mettre en place une authentification forte du client (SCA)
Ces API permettent non seulement la consultation des comptes de paiement, mais également l’initiation de paiements (SCT, SCTInst,..).
L’initiation de paiement par ce biais devient un nouveau moyen de payer qui peut quelque peu remuer le monde des moyens de paiements.
Grégoire vous propose une série de 3 épisodes, pour pénétrer le monde merveilleux de l’Initiation de Paiement, des cas d’usage aux méthodes Redirect, Decoupled, Embedded…
[Episode 1] Commençons par des exemples de cas d’usages: quelles sont les opportunités de l’initiation de paiement ?
Les cas d’usages de l’initiation de paiement comme alternative à la carte ou au chèque, dans quels cas cela fait réellement sens. Exploration de quelques cas d’usages.
Une opportunité pour les TPP
Les TPP peuvent utiliser les API mises en place par les banques pour initier des paiements sans aucun frais.
Actuellement, les TPP qui font de l’agrégation de compte et de la gestion de finance personnelle s’en servent essentiellement pour faire des virements entre les comptes des clients, faire de la micro épargne, du nivellement etc..
L’initiation de paiement pour régler un achat, ou une facture, aujourd’hui marginale peut rapidement se développer :
Les TPP peuvent proposer ce nouveau moyen de payer aux commerçants en complément des autres outils traditionnels.
- C’est facile à mettre en œuvre (pas de TPE, le téléphone du client suffit pour réaliser la transaction)
- Le client ne transmet aucune information (pas de numéro de carte à saisir, ni d’IBAN)
- C’est un service fourni gratuitement par la banque !
La guerre de la fluidité
Pour un commerçant, il faut que l’acte d’achat rencontre le moins d’obstacles possibles pour éviter l’abandon avant d’être finalisé.
La saisie d’un numéro de carte ou d’un IBAN peut se révéler rédhibitoire dans certains cas et l’initiation de paiement peut être une réelle alternative.
Les TPP s’emploieront donc à rendre le parcours client de paiement le plus simple possible.
Reste la problématique de l’authentification forte du client qui reste du ressort de la banque.
- Des solutions existent pour simplifier cet aspect, gageons qu’on les verra émerger rapidement.
Le syndrome « Kodack »
Les banques ont dépensé des sommes conséquentes pour mettre en place les API DSP2, et par là offrir GRATUITEMENT de l’initiation de paiement aux TPP.
L’initiation de paiement vient concurrencer directement leur offre déjà en place (TPE, et autres moyens de paiement) qui leur apporte un chiffre d’affaire important.
Ne pas s’y mettre risque de laisser le champ libre aux TPP.
Elles ont pourtant l’avantage énorme d’avoir déjà la clientèle.
Une facilité pour le client
Pour tous les cas où payer peut-être fastidieux (envoyer un chèque pour payer une facture, se connecter à sa banque en ligne pour faire un virement,..) ou risqué (renseigner son numéro de cartes sur un site de e-commerce inconnu), l’initiation de paiement peut être une alternative intéressante.
Cette série de publications propose d’explorer :
- Les cas d’usage où l’initiation de paiement se révèle particulièrement pertinent.
- Les enjeux de la fluidité à travers quelques exemples de parcours clients
- Les aspects de l’authentification forte entre contrainte et fluidité.
Retrouvez les épisodes suivant :