Les marchands (B2C ou B2B2C) non habitués aux systèmes de paiement pan-africains sont souvent perdus devant les offres Mobile Banking. Le premier challenge devient donc de savoir et de comprendre comment choisir la bonne offre et le bon prestataire. Mais aussi, de rapidement poser les bonnes questions.
Dans l’article relatif au choix du prestataire Mobile Money, nous explorions les contraintes entre opérateurs Mobile Money et utilisateurs de ces services. Il s’agissait là d’un parti pris car, comme rappelé plusieurs fois, le Mobile Banking est avant tout … un service financier orienté client. Mais, les problèmes des clients s’appliquent aussi aux marchands.
En effet, en Afrique Sub-saharienne, adopter un business model rentable devient rapidement clé de par la complexité de se faire payer la bonne somme en temps et en heure. A cela s’ajoutent la stratégie commerciale de l’entreprise et la tarification de l’offre de paiement pour le client final. En ce qui concerne ce dernier, un autre élément peut semer le trouble pour certains marchands : la bonne identification du payeur.
Ces différents éléments rappellent une notion connue de tous les comptables : la réconciliation. Qu’elle soit quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, c’est cette opération de rapprochement entre les ventes supposées et les ventes remises en banque qui aide une entreprise à vérifier que sa santé financière est sur le bon chemin (ou pas…).
Après les précédents articles – davantage orientés « théories » – je vous propose d’appuyer cet article d’exemples concrets. Ce, en espérant arriver à vous les présenter le mieux possible.
Mobile Money pour Marchand : Conditions d’accès, Utilisation et Spécificités
Nous avons abordé la création et l’utilisation d’un compte Mobile Money sous le prisme du client. Mais qu’en est il des entreprises ?
La taille de votre business n’influe pas sur le processus de création d’un compte Marchand B2B Mobile Money. En effet, en fonction de la géographie, un processus de Know Your Agent (KYA) ou de Know Your Business (KYB) vous sera demandé. Le bon accomplissement de cette procédure est crucial et critique avant de pouvoir commencer à encaisser quoique ce soit, de qui que ce soit.
Sous couvert de la régulation en vigueur (Banque centrale), l’opérateur Mobile Banking doit être capable de justifier pour le compte de qui il s’apprête à enregistrer des opérations de paiements électroniques. Qu’il s’agisse d’encaissements (Cash-in, Paiement marchand) ou de décaissements (Cash-out, Bulk Disbursment…).
Ainsi, pourront vous être demandés plusieurs documents administratifs tels que :
Pièce d’identité des investisseurs (Ultimate Beneficial Owner ou #UBO) et/ou du dirigeant de l’entreprise (obligatoire)
Certificat et numéro d’enregistrement de l’entreprise au registre du commerce et de l’industrie national (ou local) (obligatoire)
Descriptif de l’actionnariat (obligatoire)
Numéro de taxe et/ou d’imposition
Descriptif de votre business et de votre business model
Relevé d’Identité Bancaire (RIB – obligatoire)
…
Ces documents seront étudiés, validés et stockés par les équipes compliances de votre (ou de vos) opérateur Mobile Money. Les procédures peuvent varier d’un opérateur à l’autre au sein d’un même pays mais, restent généralement plutôt uniformes.
Une fois cette procédure validée, un numéro ou un code marchand vous sera attribué. A partir de là, vos opérations en monnaie électronique sont sur le point de débuter!
Note : il est ici question de « Marchand » mais il s’agit en vérité d’un terme générique utilisé par les opérateurs Mobile Money pour une activité d’entreprise. Ainsi, la même logique s’appliquera que vous soyez une ONG, une Association, un entrepreneur, une multi-nationale… Si vous exercez une activité dite professionnelle, ce statut est fait pour vous ! La réflexion autour de la structure de compte reste à décider.
Au cours de mes précédentes expériences, j’ai eu l’occasion de rencontrer des marchands qui recevaient des paiements Mobile Money sous le couvercle de « transfert d’argent de personne à personne » (#P2P). Cela est en effet une possibilité pour éviter d’avoir à passer une procédure KYA/KYB. Cependant, plusieurs limites et risques sont à prévoir :
KYC vs. KYA/KYB : l’utilisation d’un compte client Mobile Money classique est à restreindre voire exclure car le détenteur d’un compte Mobile Money est alors une personne physique et non plus une personne morale. Les mêmes garanties et protections ne s’appliquent donc pas ;
Limité vs. illimité : un compte Mobile Money « Marchand » n’a en général aucune limite en termes de solde. Si vous vous souvenez de mes précédents articles, vous savez qu’à l’inverse un compte client normal a une limite (définie par l’autorité de régulation en vigueur – Banque centrale etc.) ;
Téléphone vs. plateforme : avec un compte marchand, l’opérateur vous donnera accès (un ou plusieurs) à une plateforme de monitoring en ligne de vos opérations. #Cashin / #Cashout, tout est tracé instantanément. A l’inverse, avec un compte Mobile Money classique, votre seul outil de suivi sera votre téléphone mobile (peu pratique…) ;
Service P2P vs. Paiement Marchand : les deux services ne sont pas identiques. Outre la technicité de leur réalisation, ces opérations risquent de vous coûter cher à vous et surtout à vos clients ;
Un par Un vs. Bulk : un compte Mobile Money « professionnel » vous permettra d’envoyer de l’argent à plusieurs personnes à un prix contractuel fixé avec votre opérateur Mobile Money (ex: dons, remboursement par vague, paiement de salaires…). En revanche, un compte client classique ne vous permettra d’effectuer que des transferts unitaires à prix variables.
D’autres différences existent mais celles susmentionnées sont selon moi les principales à retenir. En gardant en tête l’expérience du client final, permettez moi également de vous inviter à bien challenger un prestataire (autre qu’un Opérateur) vous proposant des services Mobile Money. Certains vous proposeront des cinématiques clients B2C et non pas B2B. Résultat ? vous en paierez les frais
Mauvaise expérience client
Mauvaise tarification
…
Cas d’usage du Mobile Money, GSMA, SOTIR 2022
Votre business model, quelle importance ?
Comme évoqué précédemment, il est possible de distinguer deux grandes typologies de paiement client : l’achat ponctuel et la souscription. La toute première différence entre ces deux modèles réside, selon moi, dans la temporalité des encaissements pour un compte marchand.
Dans le cadre d’un business organisé autour de paiements ponctuels, les paiements sont ponctuels et plus ou moins réguliers (ex: supermarché). La collecte des paiements sera fonction du taux de fréquentation de l’établissement ;
A l’inverse, dans le cadre d’un business organisé autour de l’abonnement / de la souscription, la réception de paiement est attendue sur une période connue à l’avance (ex: Paiement de facture).
Cependant, là aussi, des différences sont notables entre modèle occidental et modèle continental.
Note: les opérateurs de MobileMoney et MobileBanking africains étant bien au fait des besoins marchands/professionnels autour de l’abonnement, des services de « Virement automatique » (à la main du client) ou de « débit automatique » (mandat) voient le jour. Ces innovations vont aider l’ensemble de l’écosystème à continuer d’avancer dans le sens qui est le sien.
Outre le QUAND de l’encaissement de paiements, les marchands sont aussi sujets à des frais contractuels avec leurs prestataires. Ces frais sont généralement négociés et définis lors de la signature du contrat. Ils ont bien évidemment un impact direct sur la structure de coûts et combien le paiement Mobile Money coûtera aux clients.
Ces propositions tarifaires dépendent de plusieurs facteurs qui dépassent parfois les objectifs commerciaux des opérateurs. En effet, en fonction de la stratégie numérique et économique du gouvernement en place, de la pertinence et de la puissance du partenaire, le Mobile Money peut voir sa mission devenir sociétale.
Quelques bons exemples seraient :
L’assainissement des finances publiques et le gain de points de PIB grâce à la digitalisation des paiements de vignettes automobiles – service souvent régalien ;
La digitalisation et la simplification du paiement de facture d’eau et d’électricité ;
Aide à la digitalisation de la chaîne de valeur des offres de panneaux solaire (paiement des installateurs, schéma économique de paiement à la demande ou de souscription)
…
En fonction du côté de la barrière où l’on se situe, les stratégies en matière de grille tarifaire ne sont pas les mêmes.
Côté client : On distingue principalement 4 grands types de modèle tarifaire proposés aux utilisateurs par les opérateurs Mobile Money et leurs partenaires. Comme présenté ci-dessous, l’aspect marketing n’est pas à négliger pour amener vos clients à digitaliser leurs paiements.
Pour rappel, l’enjeu autour du cash est important dans les pays en voie de développement. Selon la Banque Mondiale plus de 60% à 70% des emplois relèvent de l’économie informelle. L’adage anglais prend donc tout son sens : « Cash Is King! ». Sans la compréhension du contexte client et l’adaptation aux principales sensibilités marketing, un marchand ne saurait exploiter les bienfaits du Mobile Money.
Conditions tarifaires – Tarification Client – Mobile Money
Côté Marchand : Il existe principalement deux (2) modèles tarifaires Marchand en Mobile Money, tous deux très fiables !
Comme vu, le choix d’une politique tarifaire peut davantage impacter l’expérience client. Bien la penser s’inscrit dans une logique gagnant-gagnant pour l’opérateur Mobile Money et le Marchand.
Peu importe que l’opérateur soit le premier sur le marché ou non, l’important est de choisir le prestataire qui saura cerner au mieux ce qui amènera les clients à changer leurs habitudes de paiement.
De plus, le cash-flow est un élément critique pour la survie d’un marchand. Si les achats ponctuels permettent d’assurer un fond de roulement, il n’en résulte pas moins que la fréquence de ces paiements définit la profondeur de ce fond.
Par exemple, un supermarché encaisse de manière quotidienne des paiements clients. En revanche, un service d’Eau et d’Électricité en Afrique Sub-saharienne verra une vague de fonds arriver plutôt en début de mois.
La profondeur, ou la volumétrie du cash-flow peut aussi impacter les délais de reversement par l’opérateur Mobile Money. Ces reversements sont principalement faits par virement bancaire et leurs coûts peuvent rapidement être importants (si trop fréquents, si montants élevés, etc.).
Conditions tarifaires – Contrat Marchand – Mobile Money
Le Mobile Money, un cercle vertueux ?
Oui, c’est un cercle vertueux tant sur le fond que sur la forme:
Si réaliser une opération/action financière est dangereux ou coûteux en temps et en énergie, le Mobile Money viendra s’inscrire comme une solution pragmatique et intéressante ;
Mais, si son coût financier est trop compliqué – aussi bien pour le client que pour le Marchand – alors la digitalisation de l’opération ne prendra pas ;
Un pan de l’économie qui peine à se digitaliser est potentiellement un pan qui restera aux mains de l’économie informelle et ainsi … une économie qui aura du mal à s’assainir dans le temps.
La politique tarifaire EST une composante essentielle de l’expérience client. Plus que ce que l’utilisateur voit comme écrans USSD sur son téléphone, si cela lui revient trop cher (à lui ou au bénéficiaire de l’opération) alors cela aura du mal à marcher.
Les marchands (B2C ou B2B2C) non habitués aux systèmes de paiement pan-africains sont souvent déconcertés devant les offres Mobile Money. Le premier challenge devient donc de savoir et de comprendre comment choisir la bonne offre et le bon prestataire, ou, de rapidement se poser les bonnes questions.
Ces articles sur le Mobile Money ont pour vocation de vous aider à comprendre les principes fondamentaux autour du Mobile Money en Afrique sub-Saharienne. Avec les bases posées dans les articles précédents, nous pouvons maintenant nous diriger petit à petit vers la question du choix.
Note : Je souhaite partager mes expériences, échanges et apprentissages. En espérant que cet article continue d’affûter votre regard sur ce continent dont nous, occidentaux, avons également beaucoup à apprendre.
Dans la plupart des pays aux systèmes de paiement “traditionnels”, il est possible de regrouper les actes de paiement en 2 grandes familles :
L’achat : acte d’achat ponctuel ou répété dans lequel le client est le seul initiateur et valideur de la transaction marchande
La souscription : acte de souscription (ou abonnement) à un service pour lequel le client donne une autorisation de débit de son moyen de paiement, à une fréquence définie
Là réside la première distinction à faire quant aux cas d’usages clients. Pour se faire, hors de question d’attaquer la question des freins d’un point de vue Marchand. Non ! Il faut d’abord l’aborder sous le prisme des utilisateurs du service Mobile Money.
Pourquoi ? Car, peu importe que votre client utilise un Nokia 3310 ou un iPhone14. Au bout du compte, c’est l’expérience client Mobile Money qui comptera. Toujours garder en tête l’utilisateur final.
En appliquant ce conseil, il semble crucial de revenir sur ce qui fait qu’un client peut utiliser le Mobile Money ou non. Si il ne peut pas, à quoi bon toutes & tous se donner du mal et engager des frais/négociations ?
Partie 1 : L’identité et le taux d’alphabétisation
Dans beaucoup de pays africains, le recensement auprès de l’état civil n’est pas chose simple à faire contrairement à beaucoup d’autres pays (Occidentaux ou pas). Plusieurs raisons à cela, mais 3 me semblent importantes à présenter :
Le manque de relais étatiques / bureaux de proximité : imaginez devoir rouler (ou prendre un taxi) 3H pour aller au bureau d’état civil le plus proche. Puis, considérez les heures d’ouverture à ne pas manquer… Déjà deux conditions relativement contraignantes, n’est-ce pas ?
Les coûts : faire ou refaire une carte d’identité, un passeport, un acte de naissance est une procédure coûteuse pour de nombreuses bourses. Le ratio « utilité / coût » ramenant souvent à la réalité…
Accès aux documents officiels : Malheureusement, tous les pays n’ont pas digitalisé leurs actes d’état civil. Le papier existe, certes, mais reste un support fragile à travers le temps. Comment faire si le temps a eu raison d’un document officiel ?
Or, pour ouvrir un compte et pouvoir profiter pleinement de ces services financiers, les Banques Centrales (ex: BCEAO…) demandent aux opérateurs Mobile Money de justifier de l’identité des détenteurs de compte.
Attention, cela ne veut pas dire que sans document officiel il est impossible d’ouvrir un compte. En revanche, cela signifie que certaines conséquences sont à prévoir telles que des restrictions en termes…
De solde maximum qu’un compte peut détenir (ex : X centaines au lieu de Y Millions de XOF, XAF, GNF, CDF…)
De montant maximum à pouvoir #envoyer à ses proches (Person2person / #P2P)
D’accès à certains services financiers Mobile Money (ex: Solde positif oui mais aucun paiement marchand possible)
Si plus tôt, j’ai décidé d’associer l’identité au taux d’alphabétisation (LiteracyRate) c’est parce qu’à la maille client, sur le continent, ces deux éléments sont bien souvent liés.
Comment un client peut-il profiter d’un service Mobile Money s’ il ne peut pas l’utiliser sans limite? Pour l’utiliser pleinement, un client doit être capable de naviguer dans les menus présentés sur son téléphone.
Dans le State Of The Industry (#SOTIR) 2022, la GSMA révélait d’ailleurs les principaux obstacles à la détention (et non pas à l’utilisation) d’un porte-monnaie électronique en Afrique 🔍
A noter que :
Je ne détaille pas tous les freins, j’essaie ici de me concentrer sur ceux qui me semblent les plus pertinents. En fonction du contexte, d’autres freins peuvent davantage prévaloir ;
Dans les pays d’Asie ou d’Amérique Latine, les mêmes freins peuvent être observés.
Obstacles à la détention d’un compte de Mobile Money GSMA, State Of The Industry 2022
Partie 2 : Les cas d’usages et le réseau de distribution
En termes de cas d’usages, cette partie de la réponse est un petit peu plus simple : plus un service de Mobile Money propose des services à valeur ajoutée, plus ils sont susceptibles d’être utilisés par les populations locales.
Ici, les 2 principales typologies d’achat présentées ci-dessus prennent leur importance. Pendant longtemps – voire encore aujourd’hui – il n’était pas possible pour un marchand d’initier de manière récurrente un débit sur un compte Mobile Money. Ainsi, il revient à l’utilisateur (ie. au client) deux actions :
Choisir quel service il souhaite utiliser
Confirmer, avec un code secret, son achat
Pour pallier ces deux complexités, les opérateurs de Mobile Money peuvent compter sur leurs réseaux de distributions. Premiers points de contact et de support client.
Définition (simplifiée et appliquée) : Réseau d’agences ou de distributeurs agréés (exclusifs ou non) organisés autour
De l’enrôlement : ouverture de nouveaux comptes Mobile Money en milieu urbain ou rural ;
De l’accompagnement : dépôt et retrait d’argent, déblocage de comptes, déblocage de plafonds… ;
Du développement d’un parc client : mise à disposition de promoteurs nomades, relais de campagnes marketing…
Pour ces opérateurs, le bon développement de leurs réseaux de distribution est LA clé de voûte de tout le reste. Vous allez sans doute répondre « mais … tu disais qu’il faut toujours penser client non? et pourtant, tu nous parles des opérateurs… »
Oui, je parle des opérateurs car la notion de cercle vertueux prend ici un autre sens. Sans distribution rien n’est possible.
Permettez-moi également d’insister sur l’importance du réseau de distribution pour tout ce qui est Dépôt et Retrait d’argent (Cashin / Cashout). La puissance d’une agence (ou d’un agent) Mobile Money réside en 2 points
Pour le dépôt d’argent : la disponibilité d’Unité de Valeur (UV) (ie. l’argent une fois converti en Mobile Money > 1 FCFA = 1 UV)
Pour le retrait d’argent : la disponibilité d’espèce
Il est ici question d’un indice de performance commercial propre à l’industrie du Mobile Money appelé « Taux de rupture ».
Ce taux représente la capacité d’un point de vente Mobile Money à réaliser rapidement une opération Mobile Money. Soit de dépôt, soit de retrait. C’est important car déposer de l’argent est la première action à faire à l’ouverture d’un compte ! Donc un agent incapacle d’approvisionner n’est pas un agent utile pour l’utilisateur final
D’ailleurs, il y a peu, M. Jordan GRAISON me partageait l’article mettant en perspective le nombre de clients d’un point de vente Mobile Money avec son rayon d’action (ie. distance lieu de vie > point de vente à pied). La dimension à retenir? Le nombre de transactions qui en découle !
# de Transactions Mobile Money vs. Distance à pied Tech Safari
Partie 3 : La couverture géographique et les tarifs
Nous venons d’aborder l’importance de trouver un partenaire avec un bon réseau de distribution. Pour aller encore plus loin, il faut revenir à une autre notion basique du Mobile Money : la couverture réseau. Le réseau téléphonique a son importance car sans réseau de téléphonie il devient impossible d’utiliser un service Mobile Money.
Qu’il s’agisse d’un opérateur Mobile Money new age comme Wave (Sénégal, Côte d’Ivoire…) dont le business model s’appuie sur une application mobile ou, d’un opérateur plus classique comme MTN (ou Airtel, Orange…) avec un socle davantage USSD, la qualité d’un service Mobile Money est intrinsèquement liée aux réseaux téléphoniques.
Pas de réseau téléphonique ou, un réseau insuffisant résulte en :
L’indisponibilité d’une application mobile (3G minimum)
L’indisponibilité ou l’instabilité d’un menu USSD
Et, le plus dramatique : le potentiel découragement de vos clients. Soit, la perte sèche de revenus proprement tracés et réconciliables.
Toujours dans le SOTIR 2022, la GSMA rappelle quelques KPIs intéressants pour 2021
GSMA, State Of The Industry 2022
Par la diversité des géographies, des acteurs (ie. de leur maturité) et des cas d’usages clients, il est compliqué de couvrir et d’expliquer dans le détail toutes les facettes du Mobile Money.
En fonction de votre business model, vous (Marchand) devrez être capable de challenger votre prestataire. Ci-dessous, quelques exemples de questions auxquelles il vous faudra absolument répondre avant de signer un contrat Mobile Money :
➡️ A propos de votre offre
Quelle est ma population cible : Urbaine ? Rurale ? Mixte ?
Combien coûte mon produit / service ?
Est-ce que cela colle avec les limites Mobile Money ?
➡️ A propos de votre partenaire Mobile Money
Quel est le classement national des opérateurs de Mobile Money ? (sur une géographie donnée)
Quel est le taux de couverture réseau national ?
Quel est le parc client téléphonique ? et Mobile Money ?
Comme présenté dans la 1ère partie de la genèse du Mobile Money, depuis plus d’une décennie (voire 15 ans !), les populations africaines diversifient l’utilisation du téléphone portable en le faisant passer d’un outil de communication classique a un moyen de paiement digital.
Comme me l’a rappelé une collègue à la suite de mon premier article, nous continuons sans cesse d’assister à de véritables bonds technologiques sur le continent. Pourquoi ? Car les innovations apportent des réponses pragmatiques et orientées utilisateurs finaux dès leurs conceptions.
L’accès aux comptes bancaires n’étant pas aussi simple qu’en Occident, l’adage « Cash Is King » prend une autre dimension sur le continent Africain. A votre avis, comment un(e) client(e) paie son Attiéké sur le marché de Dantokpa (Cotonou, Benin) ?
Certainement pas en carte bancaire ! En cash… ou en Mobile Money !
Mais…
Comment ouvrir un compte ?
Comment faire une transaction ?
Quels types de services sont disponibles ?
STORY TIME – Asseyez-vous confortablement !
Pour mieux comprendre la suite, je vais vous demander de vous mettre dans les chaussures d’un Burkinabé (par exemple) vivant dans un village à plus de deux heures de Ouagadougou. Nous sommes en 2015…
Note : Je vous demande de penser ainsi pour vous faire changer votre point de vue et comprendre les enjeux auxquels les populations rurales (et urbaines) peuvent faire face. Sans ce changement de perspective, comprendre les besoins et les solutions innovantes africaines restera vain…
Chapitre 1 : Comment ouvrir un compte Mobile Money ?
Nombre de Comptes Mobile Money enregistrésGSMA, State Of The Industry 2022
Un compte Mobile Money est le plus souvent lié à un opérateur de téléphonie mobile (Orange, MTN, Airtel, Vodacom…). Ce dernier doit avoir obtenu un statut d’Opérateur de Mobile Money ou d’Émetteur de Monnaie Électronique (EME).
En tant que détenteur d’une ligne téléphonique, c’est grâce à mon numéro de téléphone que je deviens éligible à l’ouverture d’un (ou plusieurs) compte. En Afrique sub-saharienne, ce sont 605 millions de comptes enregistrés en 2022, soit +17% par rapport à 2021. Mais le plus incroyable, c’est que ces comptes représentent près de la moitié de ceux enregistrés dans le monde !
Pour l’ouverture de mon compte, je devrai remplir un formulaire papier ou, suivre une procédure plus digitale :
Dans une agence de mon opérateur téléphonique,
Auprès d’un promoteur terrain de mon opérateur,
Chez un distributeur agréé.
Arrêtons-nous là deux secondes. Un formulaire digital ? OUI ! Car pour ouvrir des comptes plus rapidement, une procédure dématérialisée existe. Soit par USSD, soit par application mobile (avec quelqu’un ou en totale autonomie). Nous parlions de bonds technologiques n’est ce pas ?
L’enregistrement est une étape clé dans la création d’un compte Mobile Money car durant cette phase, une procédure d’identification est réalisée (Know Your Customer ou, KYC). Or, qui dit moyen de paiement, dit identification client. Une identification obligatoire, suivie et contrôlée par la banque centrale du pays (ou de l’union monétaire et/ou économique dont le pays fait partie).
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans l’Afrique de l’Ouest
Central Bank of Nigeria (CBN) au Nigeria…
Le détenteur d’un compte se doit de justifier autant que possible son identité. Sans quoi, il ne pourra pas bénéficier pleinement des fonctionnalités du service.
Quelques exemples de restrictions :
Plafond sur le solde du compte (ex. impossible de détenir plus de X milliers de F CFA)
Restriction quant aux transferts de type personne-à-personne (#P2P ou #A2A)
Autre conséquence potentielle: la clôture du compte…
Une fois un compte ouvert, deux éléments seront demandées :
Définir un code secret pour sécuriser TOUTES les opérations Mobile Money;
Approvisionner le compte (ie. Avoir un solde me permettant de réaliser des opérations / transactions)
Nous pourrions parler longtemps de l’ouverture d’un compte Mobile Money. Mais, afin de ne pas vous perdre, je reviendrai dessus dans un article annexe. J’y aborderai les différents enjeux pour l’opérateur, pour le client et pour les marchands.
Chapitre 2 : comment faire une transaction mobile Money ?
Réponse : Depuis le menu USSD ou depuis mon application Mobile Money.
Le principe est simple, si vous n’avez pas d’argent sur votre compte (solde = 0) alors la transaction ne passera pas. C’est un point extrêmement important : la maison ne fait pas (ou peu) crédit.
Petit aparté en parlant “Crédit” : De plus en plus d’opérateurs de Mobile Money proposent des services de crédit mais ce n’est pas encore une norme. Cela demande un agrément bancaire particulier (type Établissement Bancaire (EB) ou encore Établissement de Crédit (EC)) plutôt long et coûteux à obtenir ! Sans évoquer les nombreux contrôles à réaliser une fois en activité. C’est d’ailleurs pour cela que les opérateurs préfèrent se lancer dans des partenariats plutôt que d’obtenir les agréments pour !
Revenons en aux transactions Mobile Money:
Si je n’ai pas de smartphone mais un FeaturePhone, cela signifie que je ne peux pas avoir accès à internet et donc pas d’application mobile. La transaction pourra donc être réalisée via un menu USSD et la validation de ma transaction se fera par code secret ;
Si j’ai un smartphone, j’aurai le choix d’utiliser le canal USSD ou une application mobile. La validation de ma transaction pourra se faire soit par code secret, soit par biométrie si mon téléphone propose ce type de fonctionnalités.
Les transactions Mobile Money sont comme des transactions bancaires : TOUTES ET TOUJOURS sécurisées ! Le débit du compte est quant à lui instantané.
Quels sont les différents types de transactions ?
Vous êtes toujours là ? A moitié n’est ce pas … mais continuons ensemble encore un petit peu. Aucune géographie ne voit ses services Mobile Money exploser de la même manière. Pourquoi ? Car « One size does not fit all » vous vous souvenez ?
Par exemple, en Guinée Conakry, c’est notamment la digitalisation du système de paiement des vignettes automobiles qui a aidé. Sur d’autres géographies, cela a pu être le paiement de facture d’électricité ou celui des certificats de naissance / mariage.
Opérations Mobile Money traitées en 2022 GSMA, State Of The Industry 2022
Mais, un bloc de services « clés » se distingue tout de même !
Le transfert d’argent de personne à personne (P2P ou A2A) > National et/ou Inter-régional
Le Dépôt et le Retrait d’argent (#CashIn / #CashOut)
L’Achat de crédit de communication pour soi ou pour un tiers (Crédit téléphonique ou data internet)
Ces trois types de service sont souvent considérés comme les « CoreServices » du Mobile Money car ils viennent répondre à des besoins de tous les jours. Enjeux qui reprennent 3 notions clés : Valeur Ajoutée, Facilité vs. Pénibilité & Gain de temps.
Plus besoin de donner de l’argent à un taxi ou à mon voisin qui repart à la capital > Je peux envoyer de l’argent ;
Je ne veux pas dormir sur mon argent (littéralement) > Je peux le déposer sur mon compte Mobile Money ;
Il est 2H du matin et tout est fermé autour de chez moi > Je peux payer mon abonnement Canal+ depuis mon canapé.
Vous êtes désormais au courant de comment les utilisateurs finaux peuvent ouvrir et utiliser leurs comptes Mobile Money. Il est temps pour nous de fermer cette – brève – genèse et de nous concentrer sur comment le Mobile Money peut aider les marchands nationaux et internationaux.
Il y a quelques jours de cela, nous avons abordé le préambule du Mobile Money en Afrique. Dans ce nouvel article, nous allons désormais nous consacrer au second volet: la genèse de ce moyen de paiement très répandu en Afrique Sub-saharienne.
Un cercle vertueux pourrait se définir comme « une boucle de rétroaction positive dont l’effet est jugé souhaitable ».
En des termes plus simples : un opérateur Mobile Money à pour objectif de
Développer des services financiers,
Rendre accessible ces services depuis un téléphone portable,
Et, simplifier les opérations quotidiennes d’achat et de paiement des utilisateurs finaux.
Bill Price & David Jaffe, abordent la notion clé de la « Valeur Ajoutée » finale dans leur ouvrage « Objectif Client » (2015). Et si vous ne l’avez pas déjà lu, permettez-moi de vous conseiller de vous attarder sur le concept du #Me2B.
En Occident, l’ère du « penser client à chaque étape de la conception d’un produit ou d’un service » continue de gagner en importance.
Sur le continent africain, les réalités économiques, technologiques et business demandent des actions pragmatiques depuis toujours. Sacré challenge, n’est-ce-pas ?
Pour l’image, si vous cherchez à vous documenter sur l’adoption des NTIC en Afrique Sub Saharienne, vous tomberez sans doute sur des anecdotes autour du téléphone portable, des taxi-phones, des fraudes au crédit de communication …
Mais comment le Mobile Money a-t-il trouvé sa place dans tout cela ?
Premièrement, il est clé de souligner qu’en SSA, le Mobile Money repose sur un triptyque qui me semble crucial. C’est un service accessible depuis un téléphone portable développé
Pour les populations africaines (principales rurales mais aussi urbaines),
Par des entreprises africaines,
Sur le continent africain.
Pour le comprendre, il faut donc changer d’optique et plutôt essayer de comprendre les codes de ce continent.
Deuxièmement, le terreau du Mobile Money se trouvait dans ce qu’était les quotidiens de beaucoup de populations africaines :
L’absence de confiance dans le système bancaire : où va mon argent ? Comment le récupérer ?…
Le manque d’explication de la valeur ajoutée amenée par le système bancaire : épargner ? Pour quoi faire si j’ai besoin de mon argent chaque jour et à chaque instant sur le marché ? Pour payer mon gardien ? Pour payer mon taxi-moto ?
La qualité de l’éducation financière : l’accès à l’éducation scolaire tend à se démocratiser mais n’est malheureusement pas encore généralisée. Alors comment l’éducation financière pourrait-elle l’être ?
Le maillage terrain des établissements bancaires : savez vous combien cela coûte de construire, administrer et entretenir une agence ? Cher ! Alors comment ouvrir un compte sans agence bancaire de proximité à moins de 3h de route de chez moi ?
La complexité des formalités administratives : savez vous combien il était cher et compliqué d’obtenir des papiers d’identité ?
Mobile Money, une opportunité ?
Face à tout cela, une opportunité s’est créée : le Mobile Money. Finie la paperasse administrative et bonjour une procédure simplifiée d’ouverture de compte. Un formulaire rempli et signé + une pièce d’identité + un numéro de téléphone donnent désormais accès à une galaxie de services financiers.
⚠️ Pour info : #MonKalpé au Sénégal ou #mPesa au Kenya sont les dénominations marketing et/ou commerciales données aux services de Mobile Money. Ce, pour parler aux populations, leur expliquer et les rassurer ! Depuis un #FeaturePhone (ex: #Nokia 3310 ou #Tecno) ou, via les premiers #Smartphones (#iPhone, #Infinix…), tant que le terminal capte un réseau téléphonique en EDGE, le Mobile Money est accessible, utilisable et sécurisé.
EDGE ? Cela veut dire qu’internet n’est pas nécessaire ! Si vous pouvez appeler et/ou envoyer un SMS, alors le service Mobile Money est accessible ! Pas besoin de #3G ni de #4G ou de #9G.
Pourquoi le réseau téléphonique ? Car pour accéder à son porte-monnaie électronique, un utilisateur devra saisir sur son clavier de téléphone une séquence. Un menu s’affiche alors sur son écran : il s’agit d’un menu #USSD (Unstructured Supplementary Service Data).
Pour les plus de 30 ans arrivés jusqu’ici, je vous demanderai de vous rappeler l’époque de la Mobicarte Orange ! Vous vous souvenez de ce que vous deviez faire après avoir gratté votre carte ? Appeler un numéro ou taper un code USSD !
ET OUI : en occident aussi nous utilisions (et utilisons parfois encore !) la technologie USSD.
Deux éléments ont aidé (et aident encore !) le Mobile Money à se développer :
Le réseau téléphonique : sa qualité et la couverture d’une géographie étant les composantes nécessaires au bon fonctionnement de l’USSD
Le réseau de distribution : à la différence des comptes bancaires, ouvrir un compte Mobile Money peut se faire n’importe où (via une agence ou un point de vente agréé – via formulaire papier ou depuis un téléphone portable!). Un processus qui prend moins de 3 minutes !
Une technologie fascinante et pragmatique au service des besoins quotidiens. Outre la perception de ce système, des chiffres concrets viennent appuyer son développement et son importance dans la sous région.
Dans le prochain article (Part 2 de la Genèse Mobile Money) nous reviendrons sur quelques-uns de ces KPIs et commencerons à étalonner les services clés !
Le Mobile Money Pan-africain est un exemple en matière d’expérience client et une référence dans l’industrie du paiement. Mais… Écrire dessus demande tout de même une rapide introduction – que vous soyez aficionados du paiement ou pas !
Cette technologie et lesservices financiers qu’elle apporte mettent en exergue combien l’adaptabilité et la réactivité sont importantes.
Je souhaite donc profiter de ces mots pour préciser quelques points qui me semblent essentiels :
📚 Le continent Africain est source d’apprentissages car il demande à chacun, chaque jour, d’apprendre à désapprendre ;
🔍 « One size does not fit all » et cela n’arrivera jamais car le continent d’hier n’est pas le continent de demain !
Mobile Money, de quoi s’agit-il ?
Mais… qu’est ce que le Mobile Money ? Réponse compliquée car service aux multiples facettes. Essayons d’en faire une équation simple :
Concrètement : oubliez votrecarte bancaire ou les virements bancaires.
Maintenant, imaginez 2 secondes pouvoir utiliser votre numéro de téléphone, et votre téléphone portable (#Nokia3310 ou #iPhone14) comme un compte épargne non rémunéré (à date) et comme un moyen de paiement. Un rêve ? Non ! Une réalité.
C’est le quotidien d’au-moins 1.35 Milliards d’utilisateurs enregistrés (oui oui, vous avez bien lu) dont 605 Millions uniquement en Afrique Sub-saharienne (GSMA – SOTIR, 2022).
Le Mobile Money, service pour les populations avant tout
Grâce à leurs téléphones portables, les populations africaines peuvent
Déposer et Retirer de l’argent à toute heure du jour et de la nuit – 24/7 ;
Transférer instantanément de l’argent à leurs proches (de manière domestique, inter-régionale et internationale) ;
Acheter du crédit de communication et de la data internet (oubliez vos forfaits payés tous les mois chez Orange (France) ou AT&T (US)) ;
Régler un achat en supermarché ou en ligne ;
Payer une taxe administrative ou gouvernementale…
Savez-vous où réside la beauté de ces services selon moi ? Dans leur approche pragmatique et orientée client. Ils apportent, autant que possible et toujours dans une démarche orientée utilisateur, une véritable valeur ajoutée. Chaque type de service a son importance et sa définition propre :
Approvisionner son compte Mobile Money est un dépôt (#CashIn) ;
L’envoi d’argent sur un compte utilisateur tiers est un transfert d’argent (#P2P) ;
Un transfert se distingue d’un paiement marchand (#MerchantPayment) ;
Un paiement marchand est à ne pas confondre avec un paiement administratif (#G2C , #C2G ou #G2B).
Un petit dernier ? Le paiement en masse (#Bulkpayment). KESAKO ?!
Ensemble, nous allons découvrir un monde que beaucoup de personnes n’ont pas encore eu la chance de voir. Le Mobile Money est la conjugaison de questions ethnologiques, sociologiques, marketing, financières et réglementaires.
Que vous soyez simplement curieux(se) ou intéressé(e), j’espère qu’à la fin de cette série de 5 articles vous serez convaincu(e) du côté alternatif aux systèmes traditionnels de paiement que représente le Mobile Money pour les acteurs locaux: utilisateurs, marchands…
Un petit indice sur le prochain article ? Genèse.
A propos de l’expertise Retail Payment chez Rhapsodies Conseil : nous accompagnons nos partenaires marchands locaux et globaux à construire et à optimiser leur(s) infrastructure(s) de paiement. De la gestion de leurs opérations quotidiennes à la définition de leurs stratégies de paiement globales (omnicanal, multi-PSP, lutte contre la fraude, orchestration, etc.), les compétences de nos experts paiements sont là pour vous aider à optimiser vos processus de paiement et à améliorer l’expérience de vos clients finaux.
Rhapsodies Conseil a participé à la table ronde FPF organisée par France Payments Forum le 8 avril 2021. Lors de cet événement, Hervé de France Payments Forum, Damien de Galitt, Sami de Hipay, Jean-Michel de Mercatel, Aude de Market Pay, Hervé de Arkea, Régis de Worldline et Ikbel, notre Senior Manager et expert Digital Payment Experience ont échangé sur les nouveaux modes de paiement en point de vente.
Ce sujet, bien que les événements liés à la pandémie de COVID-19 soient d’actualité, a été choisi étant donné que la Commission Européenne a établi une nouvelle stratégie de paiement.
Le débat présenté a permis de montrer les scénarios potentiels d’évolutiondes paiements au point de vente et les préalables qu’il faudrait lever pour les réaliser.
Vous souhaitez (re)voir la table ronde en partie ou en intégralité? Cliquez sur le bouton play situé ci-dessous.