gouvernance de données et innovation

Les brouettes chinoises : une bonne raison de faire de la gouvernance de la donnée 

Les brouettes chinoises : une bonne raison de faire de la gouvernance de la donnée 

18 octobre 2023

– 4 minutes de lecture

Julien Leverrier

Consultant Transformation Data

Dans un monde où l’innovation est un facteur clef de Création et de développement des entreprises, reviennent deux questions :  « Comment innover ? », et « Quelle sera la prochaine innovation ? ». Les sujets tels que le machine learning ou les plateformes data sont des incontournables de la décennie, mais des entreprises se lançant sur ces sujets sont parfois confrontées à des freins fondamentaux, faute de s’être posées la question suivante : « Quels sont les prérequis à l’innovation ? ».

Si l’innovation s’entend aujourd’hui quasi-exclusivement dans le cadre du numérique, il est important de se rappeler qu’elle existe depuis que l’humanité a commencé à développer des concepts technologiques, et ce, dans tous les domaines. Et dans ces 6000 ans d’Histoire, on peut trouver des exemples aux résonances contemporaines : des sociétés sont passées à côté d’innovations majeures pourtant à leur portée. Les freins innovatifs fondamentaux ne sont pas récents…

L’histoire de la brouette chinoise 

Quoi de plus banal qu’une brouette : ce n’est qu’une plateforme avec des roues, permettant de transporter des charges d’un point A à un point B. C’est encore utilisé de nos jours, que ce soit dans le BTP, ou pour faire son potager. L’évidence de son usage, et sa simplicité de conception nous feraient croire que les brouettes ont toujours existé. 

En Europe, les premières traces écrites relevant l’utilisation de brouettes datent d’il y a mille ans. Et, matériaux et détails de proportions mis à part, elles sont en tous points semblables à nos brouettes contemporaines. 

En Chine, les choses sont différentes. Les brouettes apparaissent bien plus tôt, et elles ont rapidement évoluées (IIIème siècle après JC) vers une conception différente, bien plus efficace : la roue est placée de manière centrale sous la plateforme de charge. 1

brouette chinoise
Brouette chinoise – © Julien Leverrier 2023

Le poids est bien mieux réparti, et à charge égale, l’opérateur dépense bien moins d’énergie. Compte tenu de la fréquence d’utilisation de cet objet, sur une période aussi longue qu’un millénaire, le gain collectif en productivité est incalculable mais doit être phénoménal. Mais ils ne se sont pas arrêtés là ! Dès le XVIème siècle, des explorateurs et marchands européens rapportent, stupéfaits, la description de brouettes à voile2. L’énergie éolienne est utilisée pour faciliter le transport terrestre, les Chinois sont donc capables de transporter, sur de longues distances et à faible effort, des charges importantes.  

Brouette chinoise vs Brouette européenne, pourquoi un tel écart d’innovation ?

Une question semble évidente : pourquoi les Européens, également en recherche d’efficacité, et par ailleurs capables théoriquement d’appréhender ce concept (comme les trébuchets, inventés au XIIème siècle, sont bien plus complexes que ces brouettes en termes de compréhension et d’application de la physique), ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions technologiques que les Chinois ? 

L’hypothèse seule de la force des habitudes semble trop générique et supporte mal l’effort du temps. Ce frein culturel est réel, mais des dizaines de générations successives auraient dû en venir à bout. On peut proposer, parmi d’autres (modèle agraire, rapport culturel aux déplacements…), une hypothèse portée par le concept de « Dette d’infrastructure« . 

L’innovation requiert autant l’intelligence et la capacité de réalisation que le contexte lui permettant d’exister. Cet exemple de la brouette chinoise met en lumière un défaut fondamental d’infrastructure de l’Europe médiévale par rapport à la Chine. Le gain en masse déplaçable (grâce à l’emplacement central de la roue), puis en distance parcourable (grâce à la voile) nécessite d’avoir des routes suffisamment solides pour accepter ce surplus de charge, et suffisamment longues pour que la volonté de parcourir de longues distances ait du sens. Or, jusqu’à la révolution industrielle, le point culminant du réseau routier européen a été atteint lors de l’Empire Romain. Réseau caractérisé par deux aspects : peu de dessertes “locales” et une infrastructure très lourde, potentiellement plus durable mais nécessitant des travaux d’entretiens massifs. Or, la chute de l’empire a marqué la fin des programmes d’entretiens, et de constructions de nouvelles routes. Le réseau chinois se basait, lui, sur un maillage local plus dense, et sur des infrastructures plus légères, et les dynasties continentales successives ont permis la pérennité d’une administration capable de garantir un entretien au long cours. 3  

brouette occidentale
Brouette occidentale – © Julien Leverrier 2023

On se rend alors compte, qu’avant même d’avoir l’idée nécessaire pour développer une brouette performante, il eut été nécessaire de maintenir l’infrastructure routière en bon état, et qu’une amélioration potentielle des brouettes seule ne peut être un motif raisonnable et suffisant pour remettre à niveau l’infrastructure. 

Les conclusions modernes liées à la gouvernance des données

Cet exemple historique peut sûrement être extrapolé par chacun dans son appréhension du secteur du numérique. Qu’il s’agisse d’infrastructure technique, logicielle, ou également de capital humain (Formation, culture d’entreprise), maintenir un haut niveau sur ce « fond » permet de saisir les progrès ponctuels que constituent les ruptures technologiques et innovantes.

Une entreprise peut rencontrer des difficultés à créer des modèles de machine learning pertinents, de la BI qualitative, ou encore une plateforme data ne se transformant pas en capharnaüm désorganisé, sans que cela soit du à des manques de compétences sur le projet, mais à cause des défauts structurels du patrimoine de données et d’une gouvernance défaillante ou inexistante. La temporalité longue de cet exemple nous renvoie aussi à l’approche de l’acquisition des compétences et des bonnes pratiques : préférer des formations et des acquis durables, réguliers, plutôt que des actions « coup de poing » permettant de répondre à un besoin dans la précipitation. Ou encore, privilégier l’agilité et la durabilité dans les infrastructures.

brouette chinoise a voile
Brouette chinoise à voile – © Julien Leverrier 2023

Plutôt que d’être réactive aux tendances, l’entreprise profondément innovante saura maintenir un haut niveau d’infrastructure, afin de pouvoir accueillir le plus facilement possible la prochaine brique innovante. Tout comme les brouettes, les applicatifs finaux que sont les modèles de ML, la BI, ne sont que des appendices portés par une infrastructure dont la qualité est déterminante, qu’il s’agisse d’un réseau routier, ou d’un patrimoine de données. Et pour garantir la vision stratégique de cette infrastructure, une autorité transverse durable est nécessaire, qu’il s’agisse d’un empire ou d’un Data Office.

1 Lewis, M. J. T. « The Origins of the Wheelbarrow. » Technology and Culture (1994): 453–75.

2 van Braam Houckgeest, A.E. (1797). Voyage de l’ambassade de la Compagnie des Indes Orientales hollandaises vers l’empereur de la Chine, dans les années 1794 et 1795.3 https://www.landesgeschichte.uni-goettingen.de/roads/viabundus/the-dark-ages-of-the-roman-roads/

sécurité, internet de confiance, chine, cloud souverain

Cloud Souverain & Internet de confiance – Comment copier le modèle chinois tout en garantissant les libertés individuelles ?

Cloud Souverain & Internet de confiance - Comment copier le modèle chinois tout en garantissant les libertés individuelles ?

25 septembre 2023

Thomas Jardinet

Manager Architecture

La question peut paraître saugrenue, car nous sommes habitués à dire que ce sont les chinois qui nous copient, et qu’en termes de libertés individuelles la Chine n’est pas nécessairement un modèle souhaité en France. Néanmoins, la Chine pense sur le temps long, avec une accumulation de plans quinquennaux qui au final peuvent s’étaler sur plus de 10 ans. Et le sujet de leur souveraineté numérique au sens large en fait clairement partie.

Pour revenir au sujet du cloud souverain, il est clairement d’actualité, avec l’amendement du député Philippe Latombe qui a été accepté, obligeant les opérateurs d’importance vitale pour la France à utiliser du cloud souverain plutôt que non souverain.

Mais avant de se comparer à la Chine, revenons aux basiques en retournant à l’étymologie du mot « souveraineté ».

souveraineté cloud et sécurité internet
Source : Pexels – Kevin Paster

La souveraineté, une proposition de définition.

Étymologiquement, et dans son sens premier, est souverain celui qui est au-dessus, qui est d’une autorité suprême.

Cela s’applique ainsi logiquement à un État, qui lui-même est chargé de défendre les intérêts français, que l’on parle de citoyens mais aussi d’entreprises. Citoyens, qui expriment leur souveraineté populaire (au sens rousseauiste du terme) dans le cadre d’élections.

Mais appliquons cela à ce qu’on entend alors par “cloud souverain”.

Ainsi, en déclinant cette idée de souveraineté au cloud, dont les clients potentiels sont l’état, les entreprises, les individus, il s’agit de placer l’état en garant des intérêts des citoyens et des entreprises, qui se mettent sous la coupe des lois françaises, lois assumés par tous par le mécanisme de souveraineté populaire.

cloud souverain
Source : Pixabay – The DigitalArtist

Le cloud souverain, une proposition de liste de principes.

Dis comme ça, cela reste flou. Alors soyons plus pratico-pratiques : 

Une réalité éloignée de ces principes

Or, un certain nombre de points ne correspondent pas avec les acteurs étrangers.

Alors quelle est la réponse de la Chine face à ces enjeux? 

Une utopie réaliste

Par rapport à cette liste à la Prévert, je n’invite pas à restreindre les libertés publiques mais à avoir une politique numérique très ambitieuse. Impossible n’est pas français comme je l’entendais dire dans ma jeunesse, et oui, un autre modèle est imaginable : 

Plus qu’un cloud souverain, un Internet de la confiance

Comme on peut le voir, je prends le contre pied de la Chine sur la vie privée et la confidentialité, et je cherche à démontrer que l’effort technologique n’est pas un mur infranchissable. 

L’effort pour les DSI, RSSI, architectes, consiste à sensibiliser, mais aussi à promouvoir l’usage de solutions et de clouders certifiés secNumCloud, qui soient bien de droit français. La liste est régulièrement mise à jour.

Et oui, il faut « franciser » son SI. Et/où l' »open-sourcer ». 

Sur le sujet de la sécurisation pour tous, être contre c’est être pour que n’importe qui dans la vie réelle puisse écouter ce que vous dites. On me rétorquera que la collecte d’adresse IP est nécessaire pour la lutte contre le harcèlement en ligne par exemple… Alors renforçons les pouvoirs et les moyens de la CNIL. Exigeons de nouvelles certifications plus sévères et plus contraignantes. Ce sujet de collecte d’ip pour des crimes graves (https://twitter.com/laquadrature/status/1658012087447085056) peut être la limite acceptable et contrôlable de notre vie privée et de notre sécurité. Car être contre notre sécurité et notre vie privée c’est être contre la protection de nos intérêts vitaux et économiques (https://twitter.com/amnestyfrance/status/1658449051296186369). La liberté individuelle et la liberté d’entreprendre sont ici parfaitement compatibles, elles vont même de pair. Croire l’inverse, c’est laisser la porte ouverte à tous vents, aux inconnus, aux belligérants. Et nous devons tous comprendre qu’il en va de l’intérêt général.

cloud souverain sécurité
Source : Pixabay – PixelCreatures

La souveraineté n’étant que l’exercice de la volonté générale ne peut jamais s’aliéner, et le [peuple] souverain, qui n’est qu’un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même ; le pouvoir peut bien se transmettre, mais non la volonté.” Jean-Jaques Rousseau

Le GraphQL : des usages qui s’étendent !

Le GraphQL : des usages qui s’étendent !

10 août 2023

– 5 minutes de lecture

Le GraphQL : des usages qui s’étendent !

Erik Zanga

Manager Architecture

Le GraphQL, technologie introduite il y a maintenant une dizaine d’années, permet de changer les paradigmes de l’API. Pour une présentation et une analyse plus précise, je vous invite à consulter notre précédent article écrit par Erik : https://www.rhapsodiesconseil.fr/api-graphql-on-casse-encore-tout-on-recommence/

Qu’en est-il aujourd’hui, le GraphQL est-il réellement une alternative concrète aux APIs standard ?

Mais déjà, qu’est-ce que le GraphQL ?

Le GraphQL se définit par la mise à disposition d’une interface de “requêtage” qui s’appuie sur les mêmes technologies d’intégration / les mêmes protocoles utilisée par les API REST.

Ici, nous restons sur le protocole HTTP et par un payload de retour (préférablement au format JSON) mais la différence principale du GraphQL, pour le client, repose sur le contrat d’interface.

Le contrat d’interface façon GraphQL devient variable, tout comme la réponse. En effet, dans la requête nous pouvons spécifier ce que nous souhaitons recevoir exactement dans la réponse.

Nous mettons ainsi le doigt sur un gros avantage de cette interface GraphQL qui, par essence, va grandement diminuer le “overfetching et le “underfetching” (comprendre ici le fait de récupérer trop peu ou au contraire trop d’informations jugées inutiles dans le contexte) d’API

Autre avantage, ce besoin en données spécifiques pourra être différent à chaque appel et donc permettre une grande flexibilité d’usages à moindre effort.

Le GraphQL s’est fait sa place !

A l’époque de l’écriture de notre premier article, le GraphQL commençait à s’introduire dans certains cas d’usage, très souvent en mode POC et découverte, avec un concept attrayant mais sans preuve réelle de plus value.

Aujourd’hui nous observons une vraie adhésion à ce nouveau mode d’interfaçage, bien que nous en constatons encore des points d’amélioration.

Ce qui est intéressant à remarquer est qu’il se développe sur des métiers très variés. Non seulement au niveau des éditeurs de logiciels mais également dans le cadre de développements spécifiques, de plateformes dédiées.

Les usages à date : quelques exemples

Netflix, qui utilise le GraphQL pour unifier les accès aux différentes APIs.Dans le retail, Zalando, pour récupérer les informations sur les différents produits et pour gérer les consentements.MonEspaceSanté, le service lancé par l’ANS en début d’année, et qui effectue de requêtes GraphQL à partir du navigateur.

Le GraphQL comme réponse à un besoin d’uniformisation ?

Avant la naissance du GraphQL, le besoin d’uniformisation de ce type d’interaction était dans la ligne de mire de certains acteurs. Aujourd’hui le GraphQL peut apporter une réponse concrète et standardisée à ces problématiques.

Deux exemples d’envergure : 

Microsoft : Microsoft a par le passé essayé de fournir des APIs “flexibles” pour adresser certains cas d’usage. Cette tentative s’est matérialisée par la création de l’OData et de l’API Microsoft Graph. 

Ne vous trompez pas, l’objectif reste similaire mais l’approche est, à ce stade, différente. Dans une logique d’uniformisation et standardisation, nous voyons difficilement Microsoft s’affranchir d’une réflexion autour du GraphQL pour atteindre ces objectifs.

Salesforce : Salesforce propose également depuis plusieurs années, une API bas niveau qui pourrait, par ses caractéristiques et son besoin de flexibilité, être adaptée à la technologie GraphQL.

Constat actuel sur les usages du GraphQL

Quand nous regardons les cas d’utilisation de GraphQL, nous pouvons constater qu’il est majoritairement utilisé côté Front-end. 

En lien avec ce cas d’utilisation, nous observons également que le GraphQL est souvent vu comme un agrégateur d’API, et pas comme un moyen de requêtage directement lié à une vision pure données. 

Mais pourquoi ce type d’usage ?

Nous listons trois arguments principaux pour expliquer la prédominance de ce type de cas d’usage.

  1. La restitution de format est très adaptée au monde du web : une réponse simple, toujours vraie et personnalisable ; le protocole HTTP et des concepts proches des APIs REST, le GraphQL s’adapte très bien aux couches front.
  1. Chaque API derrière GraphQL gère son propre périmètre, si nous faisons la correspondance avec les architectures DDD (Domain-Driven Design), nous pouvons affirmer que l’API bas niveau adresse un domaine particulier, alors que le GraphQL est là pour pouvoir “mixer” ces différents concepts et donner une vision un peu plus flexible et adaptée à chaque cas d’usage. Dans ce cas nous allons faire de l’overfetching sur les couches bas niveaux, et faire un focus utilisation au niveau de la partie frontale.
  1. Le cache, éternelle question autour du GraphQL. Dans ce cas d’usage le cache reste possible au niveau des APIs de bas niveau, qui iront donc moins solliciter les bases de données, alors que sur la couche GraphQL, de par sa variabilité de réponse, nous en avons peut-être moins besoin. Pour rappel, le cache sur une requête GraphQL, bien que possible, devient naturellement plus complexe à gérer et donc perd un peu de son intérêt. 

Pourquoi ne faut-il pas limiter le GraphQL à ces usages ?

Pour nous, c’est notre conviction, le GraphQL a de nombreux atouts et doit se développer sur ces usages de prédilection, mais pas que !

UN ARGUMENTAIRE FORT : L’ACCÉLÉRATION DE LA CONCEPTION !

Un des grands atouts de la mise en place d’une API GraphQL reste le côté, si vous m’autorisez le terme, “parfois pénible” de la définition des API Rest : des discussions infinies entre le métier et l’informatique pour définir ce dont nous avons besoin, le découpage, etc.

Une API GraphQL par définition n’a pas une structure ou un périmètre de données définis, mais s’adapte à son utilisateur.

Le GraphQL comme moyen d’accélérer les développements ? 

UNE DISTINCTION CLAIRE : ATTENTION AUX CAS D’USAGE !

Nous ne visons certainement pas tous les cas d’usages, mais l’objectif ici est de casser un peu certains mythes.

Si utiliser des mutations (en gros l’équivalent de l’écriture) intriquées, nous l’avouons, peut être très complexe, dans les cas de requêtage de bases de données ayant comme objectif principal l’exposition en consultation, nous disons “pourquoi pas !”. 

Vous auriez probablement reconnu le pattern CQRS, avec, par exemple, une Vision 360 Client qui expose les informations avec une API GraphQL.

CÔTÉ TECHNIQUE

Les améliorations dans la gestion des caches, ces dernières années, permettent de gérer ce sujet, tout en restant plus complexe qu’avec une API REST standard. 

Attention aux autorisations

Nous n’allons pas nous attarder sur ce sujet, que nous avons déjà traité dans notre précédent article (que nous vous invitons à parcourir ici), mais nous souhaitons le rappeler car il est crucial et extrêmement critique. 

Si nous souhaitons traiter les sujets d’accès à la donnée avec une API GraphQL, une logique RBAC avec rôles et droits définis au niveau de la donnée (matrice d’habilitations rôles / droits proche de la donnée elle même) nous semble à ce stade la meilleure solution : N’AUTORISONS PAS L’ACCÈS UNIQUEMENT AU NIVEAU DE L’API, MAIS ALLONS AU NIVEAU DATA !

Conclusion

La technologie continue de s’affirmer, un standard semble se définir et s’étoffe de plus en plus. Dans un monde API qui se complexifie de jour en jour, les enjeux autour de la rationalisation et de l’optimisation des usages API restent au cœur des débats sans pour autant trouver de solution directe et efficace via la technologie REST. Et c’est encore plus vrai quand le besoin de base n’est pas clairement défini…

Le dynamisme apporté par le GraphQL, dans certains cas de figure, permet de simplifier ces discussions en apportant des réponses cohérentes avec le besoin.

Ce n’est pas une solution magique faite pour tous les usages, mais une réelle alternative à considérer dans les conceptions API.

Et vous ? Avez-vous pris en considération cette alternative pour vos réflexions API ?

Ne vous en faites pas, il n’est pas trop tard, parlons-en, ce qui ressortira de nos discussions pourrait vous surprendre.

Architecture-Entreprise-Agilite-Les-formations-Architecte-Agile

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour l’architecte solution?

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour l’architecte solution?

25 juillet 2023

– 4 minutes de lecture

Architecture

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Salomé Culis

Consultante Architecture

Cet article est le deuxième d’une série présentant les évolutions des rôles des différents architectes dans la nouvelle version du framework SAFe. 

Après avoir étudié le System Architect, nous allons donc voir en détail les différences pour le Solution Architect avec la précédente version de SAFe.

Une position de “pivot” de l’architecture 

Le Solution Architect, positionné entre l’Entreprise Architect et le System Architect, a cela de de particulier qu’il est un réel pivot d’architecture : 

Il n’est pas pour autant un simple passe-plat, et encore moins une boîte mail générique, mais un acteur qui doit insuffler une direction technologique à l’ensemble du SI.

Il définit ainsi une vision technique, qu’il définit, cadre, met en place et partage. C’est par exemple à lui d’identifier les futures technologies à mettre en place, et à les instancier en les industrialisant.

Mais revenons un peu à ce rôle de pivot. Il est en effet extrêmement marquant pour moi de voir une citation du livre de Donella H. Meadows “Thinking in Systems”: 

“You think that because you understand ‘one’ that you must therefore understand ‘two’ because one and one make two. But you forget that you must also understand ‘and.’ “

Cela ne vous parle peut-être pas, mais cette phrase est une très bonne synthèse (certes très raccourcie) de la théorie des Systèmes développée par l’autrice et son mari. Pensée systémique qui influença l’émergence de l’agilité, en expliquant que la complexité des systèmes se mesure dans le nombre d’acteurs et de leurs interactions.

Théorie des systèmes qui m’est personnellement très chère, considérant à titre personnel comme faisant partie de ma liste de livres à lire absolument. Cette théorie apporte en effet une grille de lecture très intéressante de l’environnement qui nous entoure, en cela qu’elle explique que nous sommes tous liés à ce qui nous entoure, et que nous réagissons par rapport à ce qui nous entoure. N’ayant pas toute la sagacité de ses penseurs, je vous laisserais creuser vous-même cette théorie qui inspire fortement entre autres les travaux du GIEC.

Et cerise sur le gâteau pour moi, certe déjà présente dans la version 5 du framework Safe, nous retrouvons l’idée de “démarche inverse de Conway”, qui consiste à calquer l’organisation sur l’architecture souhaitée, et non l’inverse. Démarche qui ferait de l’Architecte Solution un Architecte d’Entreprise qui s’ignore? Néanmoins, on retiendra que cette démarche inverse de conway fonctionne de manière plus fluide dans une organisation réellement agile et se voulant fluide, comme le recherche le framework Safe.

Et comme cette position d’architecte pivot de solution mais aussi de l’organisation ne provient pas non plus de nulle part, nous allons nous entâcher d’abord à réexpliciter son rôle.

Les responsabilités clés de l’architecte solution

Si nous devions chercher à être synthétique, nous pourrions dire que l’architecte solution est l’architecte “support” de l’Entreprise Architect en définissant avec lui la roadmap solution. 

Roadmap solution qui est aussi défini en support avec le System Architect, mais lui en apportant des facilitations, des enablers, et le déchargeant des contingences techniques transverses.

Ainsi les différentes responsabilités du Solution Architect sont les suivantes : 

Les nouvelles relations du Solution Architect

Le rôle du Solution Architect dans la version 5 était peut-être réductrice. En effet il était auparavant quasiment aggloméré avec les architectes systèmes (vision assez réductrice à mes yeux, comme si un architecte solution ou un architecte system était la même chose). Il n’avait ainsi que des échanges avec l’équipe de Solution Management.

De cette modélisation bi-latérale du rôle du solution architect, la version 6 du framework Safe jette cela par la fenêtre pour le remplacer par un rôle de pivot de 4 équipes distinctes : 

,

Le tout bien évidemment dans une logique de collaboration, et non d’une simple logique purement top-down ou bottom-up.

Si ces sujets vous intéressent…

Pour plus d’informations sur ces sujets et sur le rôle d’architecte dans un environnement agile, n’hésitez pas à aller voir notre série d’articles sur l’architecture et l’agilité.

Les articles 1 et 2 peuvent en particulier se révéler utiles : 

Et évidemment, je ne peux que vous conseiller la lecture du livre mis en référence par le framework safe 6

auto-ml data scientist

Les étapes pour réussir son projet de Data Visualisation

Les étapes pour réussir son projet de Data Visualisation

24 juillet 2023

– 3 minutes de lecture

Armand-Julien Bitalika

Consultant Senior Transformation Data

Les 5 étapes pour réussir son projet de Data Visualisation 

Vous êtes en charge d’un projet de Data Visualisation mais vous ne savez pas par où commencer ?

Nous avons formalisé pour vous les 5 étapes clés à suivre  :

Poser le problème et les besoins métiers
Maquetter les Data Visualisations
Concevoir la solution technique Data
Déployer, industrialiser
Améliorer en continu

Ces différentes étapes sont décrites et accompagnées de fiches pratiques dans notre livre blanc
Principes et Méthodes pour maîtriser vos projets de data visualisation

 

Projet-data-visualisation
besoins-métiers
maquette-data-visualisation
solution-data
déployez-industrialisez
amélioration-continue-transformation
Projet-data-visualisation
besoins-métiers
maquette-data-visualisation
solution-data
déployez-industrialisez
amélioration-continue-transformation

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour le système architecte ?

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour le système architecte ?

11 juillet 2023

– 5 minutes de lecture

Salomé Culis

Consultante Architecture

Cet article est le premier d’une série présentant les évolutions des rôles des différents architectes dans la nouvelle version du framework SAFe.

Nous allons donc voir en détail les différences pour le System Architect, en particulier sur les sujets d’interactions avec les autres parties prenantes et les responsabilités du System Architect.

Changement de nom pour un nouvel architecte

Un premier point qu’il est important de souligner est le changement de nom de cet acteur lors du passage à la version 6 du framework. Celui-ci passe de “System Architect / Engineering” à “System Architect”, tout simplement. 

Cela permet d’éviter une éventuelle confusion avec le Release Train Engineer ou même avec certains concepteurs fonctionnels qui sont plus proches d’un rôle de PO.

Mais ce changement de nom cache un changement beaucoup plus profond du rôle et de la posture de l’architecte système.

La compétence clé de l’architecte système, la collaboration

Dans cette nouvelle version du framework, la notion de collaboration est mise en exergue comme une compétence clé de l’architecte. 

En effet, l’architecte système collabore avec différents groupes de parties prenantes : 

Ainsi, l’architecte système doit être capable de travailler avec des acteurs très variés, de les aider à remplir leur rôle et de partager sa vision de l’architecture afin que le Train avance dans la bonne direction. 

Nous voyons ici apparaître une notion de base de l’agilité, présente dans le manifeste agile (que vous avez tous sur votre table de nuit ou encadré au-dessus de votre bureau, j’en suis certaine !). 

Cette nouvelle version du framework positionne très clairement l’architecte système comme un acteur qui sort de la tour de verre de l’architecture et va s’intégrer au quotidien dans les équipes. 

La proximité favorise la collaboration

A titre personnel, en tant qu’architecte sur un programme de refonte de la relation client, j’avais fait le choix d’aller m’installer dans l’open space avec les équipes agiles. Cela permettait de :

Au-delà des aspects cités précédemment, je me suis ainsi sentie comme faisant partie du projet à part entière. Je m’étais bien sûr assurée de garder une proximité forte avec mes collègues architectes (nécessaire pour s’aligner aux différents niveaux si vous avez bien suivi !).

Les responsabilités clés de l’architecte système

Vous vous dites peut-être que l’architecte système échange avec beaucoup d’acteurs. Et vous vous demandez peut-être en quoi consiste véritablement son rôle. 

En effet, son rôle évolue pour assumer les responsabilités ci-dessous : 

Les deux derniers points notamment impliquent un véritable changement d’état d’esprit. Le travail de l’architecte ne s’arrête pas au moment de la présentation de la Vision d’Architecture, il doit continuer à accompagner le Train opérationnellement au quotidien pour pouvoir remplir l’ensemble de ces responsabilités. 

Auparavant définies sous la forme d’une liste à la prévert, les tâches du System Architect deviennent à présent un nombre limité de responsabilités clés. 

C’est un vrai shift pour la position de System Architect. 

D’un architecte système qui s’assoit sur les “fauteuils pré-positionnés” par ceux qui ont défini le cadre de gouvernance SAFe, nous passons à un vrai acteur et “modeleur” de l’itération locale du framework SAFe. 

Il n’est pas cantonné à des tâches définies de manière top-down, mais devient un acteur/décideur/influenceur du système.

Si ces sujets vous intéressent…

Pour plus d’informations sur ces sujets et sur le rôle d’architecte dans un environnement agile, n’hésitez pas à aller voir notre série d’articles sur l’architecture et l’agilité.

Les articles 1 et 4 peuvent en particulier se révéler utiles :