Les APIs sont omniprésentes. Les métiers en demandent car elles promettent les plus belles perspectives commerciales, des effets boules de neige et de la démultiplication de valeur. Les consultants ne jurent que par cette solution. Pas un schéma d’architecture sans que l’API Gateway ne règne en maitresse, ayant comblé le moindre interstice entre les applications et s‘érigeant en barrière impérieuse entre les deux mondes du Legacy et des frontaux Web, chantre et cœur de l’IT bi-modal.
Obnubilé par les promesses de l’API management, la réflexion sur le bien-fondé de l’utilisation d’un échange synchrone est morte née.
Votre direction a donc investi (cher) et la cellule d’architecture applique une stratégie d’API par défaut.
Mais obnubilé par les promesses bien connues de l’API Management, la réflexion sur le bien-fondé de l’utilisation d’un échange synchrone est passée au second plan. Tout comme la SOA avait imposé ses Web-Services pour des raisons de vitesse de propagation, l’API Management assoit sa domination sur sa supériorité technologique pour l’exposition à l’ensemble des partenaires.
Les échanges synchrones n’offrent aucun mécanisme efficient de reprise des erreurs.
On en oublie une caractéristique et une limite intrinsèque à ce type de flux. Les échanges synchrones ne se justifient en effet que quand une réponse (et donc un aller-retour) est nécessaire, et ils imposent en contrepartie un couplage fort entre l’appelant et l’appelé, l’échange ne pouvant pas aboutir si l’appelé n’est pas disponible au moment précis de l’appel. Les échanges synchrones n’offrent ainsi aucun mécanisme efficient de reprise des erreurs techniques (des retry toutes les 5 secondes ? Pendant 1 heure par exemple ? avec de plus en plus de services qui ne répondent plus… ? Autant sortir les arva® et attendre le Saint Bernard).
On tombe ainsi dans des cas où le rejeu devient très gênant et où la responsabilité de ce rejeu est déporté vers l’appelant alors que son message était correctement émis, correctement formaté et qu’il ne tire aucun bénéfice de l’acquittement HTTP qui lui reviendra. On rencontrera particulièrement ce cas sur des appels visant à créer ou modifier des données. Qui est responsable du rejeu d’une fonction POST ou PUT tombée en erreur ? Pour peu que le partenaire appelant soit une application SaaS, un logiciel propriétaire voire pire un partenaire B2B, on se retrouve dans une impasse.
Les échanges asynchrones et leur pattern publish-subscribe apportent par construction une extrême résilience à ce type d’incident en persistant les messages et en laissant les destinataires maitres de leur rythme de consommation. Ajouter à cela la grande facilité de paramétrage d’une nouvelle cible -là ou une plateforme d’API demandera une nouvelle règle de routage- et l’on retrouve pourquoi les solutions asynchrones sont des impératifs d’un SI bien structuré.
Il serait bien trop limitant de se passer d’un portail d’API et de l’accessibilité externe qu’il offre.
Favoriser l’asynchronisme est un bon principe de conception de flux.
Si l’échange est unidirectionnel, que la donnée peut être stockée chez le consommateur et que la fréquence de modification n’est pas trop importante, oubliez le synchronisme, rendez sa liberté au fournisseur d’information et appuyez-vous sur votre MOM ou EAI !
Pour autant il serait bien trop limitant de se passer d’un Portail d’API et de l’accessibilité externe qu’il offre. La facilité d’exposition offerte par ces solutions est sans pareil sur le marché actuel.
Appliquez-vous donc à construire un système hybride. Pensez l’API Gateway, et le package HTTP, REST et JSON comme un connecteur, une porte d’entrée sur votre SI, et débrayez immédiatement derrière sur une solution de bus de messages (MOM ou EAI) dès que cela est sensé.
En cassant la chaine du synchronisme on récupère la souplesse souhaitée, en maintenant la Gateway en frontal on conserve l’ouverture et la facilité d’utilisation.
Architecture d’entreprise et agilité – chap 4 : comment les architectes d’entreprise peuvent interagir avec l’agilité ?
En tant qu’architecte, quelle posture adopter face à un projet Agile ? Et dans le cadre plus global d’une entreprise Agile, comment est intégrée la notion d’architecture ? Quel rôle est dévolu à la fonction Architecture ?
Les principaux frameworks d’agilité à l’échelle intègrent l’architecture d’entreprise : DAD – Disciplined Agile Delivery-, SAFe – Scaled Agile Framework- et LeSS – Large Scaled Scrum.
Que nous manque-t-il alors pour vraiment travailler ensemble ?
Les architectes et l’agilité se connaissent !
D’un côté, les architectes ont travaillé à l’évolution de leurs pratiques et regardent l’agilité avec intérêt depuis plusieurs années déjà : article de 2008, article de 2010, conférence de l’Agile Tour en 2011, etc… Ils ont inventé la « Continuous Architecture »
La « Continuous Architecture » énonce des principes facilitant l’interaction avec les projets en agilité. Ces principes mettent en avant l’adaptation et l’intelligence qui doivent guider les travaux des architectes pour convenir au rythme et au fonctionnement des projets Agiles.
Voici quelques principes de « Continuous Architecture » qu’il est intéressant de noter : partager les décisions, partager l’information, être collaboratif, etc …
D’un autre côté, les framework d’agilité à l’échelle les plus connus (DAD, LeSS ou SAFe par exemple) ont pris en compte les architectes dans leurs modes opératoires. Des définitions de l’architecture sont proposées. Les livrables et interactions des architectes avec les projets / programmes agiles sont définis.
Quelles questions restent donc à traiter pour que les 2 travaillent en symbiose ?
Une bonne définition de l’architecture d’entreprise dans l’agilité
Les définitions proposées par les frameworks d’agilité à l’échelle reprennent les éléments essentiels de l’Architecture d’Entreprise :
Vision long terme et à haut niveau de la transformation de l’entreprise,
Réutilisation,
Interaction avec les projets,
etc…
Des exemples concrets mettent en avant les apports de l’architecture dans le cycle de vie d’un produit Agile. DAD a un chapitre « Pourquoi l’Architecture d’Entreprise » qui décrit les apports essentiels de l’architecture d’Entreprise pour les projets comme de pouvoir se concentrer sur la valeur ajoutée et une plus grande cohérence dans les solutions.
L’architecture devient agile – forcément
Les frameworks mettent en avant des principes d’agilité que les architectes se doivent de respecter. Ainsi SAFe recommande aux architectes de bien rester en contact avec les activités journalières de développement et les équipes projets. De ce rapprochement, un gain mutuel de confiance est espéré : les architectes auront plus confiance dans les équipes projet pour suivre les cadres d’architecture, les équipes projet auront plus confiance dans les solutions proposées par les architectes.
Pour être en conformité avec les principes agiles, on remarquera que dans DAD, tous les livrables de l’Architecture sont sujets à des feedbacks (retours d’expérience). Il n’y a pas de décision unilatérale. L’architecture est dans un processus permanent de discussion et d’évolution.
Continous architecture – l’architecture agile
Pour se mettre en accord avec les concepts de l’agilité, l’architecture d’entreprise a énoncé un certain nombre de recommandations. L’une d’elles est justement de donner des principes d’architecture et non des règles !
Une autre de ces recommandations consiste à prendre les décisions le plus tard possible, laissant aux projets la possibilité d’étudier plusieurs solutions avant de trancher quand vraiment il le faut.
Une autre recommandation consiste à dire « il faut partager de l’information et non de la documentation », nous rappelle la discussion du chapitre 2 de cette série d’article. En d’autres termes et pour citer le manifeste Agile : les individus et leurs interactions plutôt que les processus et les outils.
Mais parfois l’Architecture semble quand même trop éloignée des préoccupations des projets…
Less et les architectes powerpoint vs les master programmers
Le framework LeSS, dans son chapitre sur Architecture & design, consacre son introduction à préciser que l’architecture de l’informatique est dans le code : ceux qui font sont ceux qui savent. Les architectes qui ne font plus du code mais font de l’architecture pour les managers ou de l’architecture pour de l’architecture finissent par se couper du monde et ne plus être entendus par les projets. Ils deviennent des « Architectes PowerPoint dans leur tour d’ivoire ».
Même si tous les architectes, qui plus est dans les grandes entreprises, ne peuvent pas rester au contact du code (qui plus en est quand la politique d’entreprise est centrée sur l’intégration de progiciels plutôt que la conception d’applications), il est de leur devoir d’interagir avec les architectes plus opérationnels et de veiller à ce que leurs travaux restent compréhensibles par tous. Et bien sûr applicables !
LeSS rappelle que le principal intérêt d’un modèle est la discussion que l’on a en faisant ce modèle. Le modèle n’est pas la solution et ne doit pas rester figé dans le temps.
Ces images illustrent la différence entre ce qui a été proposé (chemin goudronné) et les usages (chemin tracé par le passage des piétons)
Coaching et agilité ?
La transformation vers l’entreprise agile se fait beaucoup à partir de coaching des équipes et des managers. Ils sont accompagnés dans une réelle évolution de leurs pratiques afin de développer des modes de travail plus collaboratifs et les conditions d’une meilleure coopération.
En général, des coachs agiles interviennent pour faire évoluer ces pratiques et accélérer la transformation. Il faut alors qu’un mode de fonctionnement soit établi et les parties prenantes (comme les architectes) impliquées dans ces transformations.
Les architectes doivent donc être inclus dans ces transformations afin de bien mettre en place les modes de fonctionnement adaptés à chaque entreprise.
Les architectes doivent-ils être certifiés SCRUM Master ou Product Owner ? Doivent-ils être formés aux frameworks d’agilité à l’échelle comme DAD, LeSS ou SAFe ? Doivent-ils être accompagnés de coachs agiles ?
Suivant la transformation en cours, chaque entreprise devra apporter sa réponse. Que cela soit pour les architectes ou d’autres fonctions d’ailleurs !
Pour que l’architecture d’entreprise et l’agilité puissent travailler ensemble, il faut que l’entreprise s’approprie l’un et l’autre et pense bien à les faire travailler ensemble. La communication est un élément clé de cette réussite.
L’architecture d’Entreprise doit être un facteur facilitateur de l’agilité car elle apporte une vision partagée de la stratégie d’évolution du SI et doit donc servir à guider l’ensemble des travaux de l’entreprise sur son SI.
Dans le chapitre suivant, nous parlerons de l’évolution d’un des travaux majeurs des Architectes, le Schéma Directeur du SI.
Coach Professionnelle, Team Leader Transformation Agile des Organisations
Des projets qui vont de plus en plus vite, des technologies qui évoluent chaque jour, des rôles qui se transforment sans cesse. Ce sont les raisons pour lesquelles le Change Management fait parler de lui.
Gregg, Change Manager ou « Agent of Change » d’une grande Banque Française, nous raconte pourquoi il a choisi cette spécialité :
Pourquoi les entreprises s’intéressent-elles de plus en plus au change management ?
Toutes les évolutions liées à notre époque génèrent, quel que soit le niveau d’organisation dans l’entreprise, un sentiment de saturation face aux changements.
Combien de fois ai-je entendu des collaborateurs protester : « oh non… encore ? Une fois encore nous changeons d’organisation ! », « Nous étions organisés comme cela il y a 5 ans pourtant et nous avons bien vu que ça ne fonctionnait pas ! » et aussi : « Encore un nouvel outil ? Encore une nouvelle méthode à suivre ? Encore des nouveaux process à respecter…. ?! »
Cesentiment de saturation génère des résistances qui se manifestent sous différentes formes : incompréhension, refus de coopérer, perte de repère, … qui ralentissent les transformations de l’entreprise et jouent peu ou prou sur lamotivation et l’engagement des collaborateurs et des managers.
De nombreuses entreprises, conscientes à la fois des enjeux mais aussi des difficultés à implémenter les changements, décident d’intégrer de plus en plus de compétences de Change Management pour mener à bien leurs transformations.
Très simplement, qu’est-ce que le change management ?
C’est le fait d’accompagner les utilisateurs dans l’appropriation de nouvelles méthodes, de nouveaux processus, de nouvelles applications et/ou des collaborateurs dans une nouvelle organisation.
Comment une prise de conscience a poussé le change management dans la stratégie des managers ?
Il arrive que des managers s’aperçoivent des mois après avoir donné une consigne qu’elle est mal appliquée, voir pas appliquée du tout ou pire, obsolète…
De ce constat, les managers qui souhaitent pallier ce risque réfléchissent à des solutions complémentaires quant au succès de leurs objectifs.
Cette prise de conscience est le point de départ de la mise en mouvement du Change. Chaque manager doit ensuite en comprendre les raisons, qu’elles soient collectives ou individuelles.
Ce questionnement doit permettre de trouver et de mettre en place des actions correctives ciblées, comme par exemple un plan de formation, un accompagnement personnalisé de type coaching, individuel ou collectif, une communication plus large qui redonnera du sens aux objectifs attendus…
Aujourd’hui, l’attente passive du constat de difficultés a posteriori, ne suffit plus. L’anticipation s’impose et les techniques de Change Management servent entre autres, à adresser de manière plus systématique la façon d’accompagner les personnes et leurs modes de fonctionnement.
Au-delà des techniques, le Change Management est un état d’esprit à adopter de manière permanente.
Quelles sont concrètement les principales étapes que les managers doivent adresser ?
Préparer le changement nécessite de se poser plusieurs questions : Quelle est la nature du changement ? Est-il simplement lié à un outil, à un nouveau périmètre, à une nouvelle organisation, un nouveau rôle ? Ce changement implique-t-il d’autres impacts pour les personnes ?
Cette étape préparatoire permet de mettre en perspective le ou les étapes à franchir pour passer de la situation actuelle à la situation future. Cet exercice doit être réalisé en co-construction avec des agents du change et le management pour ensuite être utilisée comme « le fil rouge » de la transformation.
Anticiper les résistances, par la réalisation d’une cartographie des acteurs de la transformation. Ceci met en lumière pour qui et à quel moment un accompagnement doit être mis en place (coaching, formation,…)
Créer l’envie en permettant à chaque personne de l’entreprise de découvrir ce qu’elle peut « gagner dans la transformation », en s’appuyant (ou non) sur les moteurs de motivation (statut, salaire, périmètre d’expertise, reconnaissance) pour amorcer les changements.
Communiquer en interne : Aucune population de l’entreprise ne doit être oubliée. Ainsi, pour toucher tous les acteurs de l’entreprise, le plus judicieux est de créer un réseau interne et, surtout, de l’animer. Cela permet de rendre le projet concret, que ce soit au niveau local, régional, national ou international.
Adopter une stratégie, en incrémentale ou en version « big bang ». Pour cela, la nature des changements et la situation de départ des différents acteurs doivent permettre de définir comment s’y prendre pour mettre en place les changements. Prenons comme exemple :
Un changement d’outil informatique auprès d’équipes qui travaillent encore en mode « papier », devra être implémenté de manière incrémentale pour favoriser l’adhésion et éviter de « perdre du monde en route ».
La création d’un nouveau rôle transverse dans l’entreprise pour casser les silos, pourra en revanche être mise en place en mode « big bang » pour créer l’émulation interne le plus rapidement possible. Le niveau d’accompagnement devra être plus élevé en termes de formation et de coaching.
Reconnaître et saluer l’adaptabilité. Une fois la transformation opérée, évaluer les bonnes et mauvaises pratiques liées au changement permet de tirer les leçons de ce qui s’est passé. Egalement, accompagner la valorisation du changement et communiquer sur les bons résultats et sur la bonne adaptation de tous est essentiel ».
En conclusion, quelles sont les bonnes pratiques en change management à adopter lors d’une transformation?
Rassurer : la plupart des personnes associent le changement à la perte de quelque chose (avantage, temps disponible, statut,…). Donner du sens au changement, le décrire est important mais décrire et partager largement ce qui ne change pas l’est encore plus.
Ne pas sous-estimer les résistances au changement, prendre le temps d’en comprendre les raisons et de trouver les leviers pour y répondre.
« Renforcer le changement» en mettant en avant les collaborateurs ou les équipes qui se le sont déjà appropriés. Cela permet de les conforter dans leurs nouvelles habitudes, d’éviter un retour aux anciennes pratiques et surtout de générer de l’émulation auprès des personnes qui n’en seraient pas encore convaincues.
Le Change Management est une démarche attendue tout au long du processus de changement (d’applications, de méthodes, de processus, d’organisation etc..), à mettre en œuvre avec du « bon sens ». « Ledit bon sens » qui s’est perdu au fil du temps et des changements inexpliqués ou mal accompagnés pour de multiples « bonnes ou mauvaises » raisons. En outre, le bon sens n’est pas une recette de cuisine et le Change Manager gagne à être accompagné par des agents du changement ou des coachs dont c’est l’expertise.
La révolution digitale est bien en route ! Les Chief Digital Officer ne se comptent plus et Node.JS est désormais partout. Toutes les entreprises, même celles orientées B2B, renouvellent sans cesse leurs frontaux clients et autres applications mobiles afin de satisfaire des utilisateurs toujours plus exigeants.
Un DSI qui se fierait uniquement à toutes ces interfaces dernier cri (responsive design, flat design, progressive webApp…) aurait de quoi paniquer : « Chez Plouf, nous sommes très en retard, il faut tout refaire au sein du SI pour pouvoir construire ce type d’interface » !
Doit-on réellement s’affoler ?
Même si depuis l’extérieur c’est une magnifique voiture de sport qui apparaît, lorsque l’on soulève le capot, on tombe bien souvent encore sur un moteur de 4L (voire de Traction !).
En effet, la majorité des sociétés ayant déjà mis en place des frontaux modernes n’ont pas eu le temps et/ou l’argent (et parfois la volonté) pour moderniser l’ensemble de leur système d’information.
De la magie alors ? Pas tout à fait !
Les frontaux mis en place ne servent en réalité que d’interface utilisateur et les données affichées sont des copies de celles contenues dans les systèmes de gestion. Au mieux, celles-ci sont copiées dans un Data Lake / Data hub avec une couche d’API qui permet de les exposer, au pire elles sont copiées dans une base propre à chaque frontal sans forcément de réflexion sur la gouvernance de ces données (lignage, source(s), qualité, fraicheur – vérité à un instant t, cycle de vie, …).
Dans bien des cas, la mise en place de ces interfaces utilisateur peut se faire car elles se basent quasi-uniquement sur de la consommation de données. Or lorsque les données sont disponibles, il n’est pas extrêmement complexe de monter des frontaux modernes en utilisant les dernières technologies.
Cependant, un certain nombre de problèmes peut subsister, notamment lorsque ces frontaux sont utilisés pour modifier des données qui doivent être prises en compte dans les systèmes de gestion. C’est en effet ces systèmes qui gèrent la complexité des règles métiers, de la qualité des données et ce sont ces mêmes systèmes que l’on ne sait pas remplacer facilement par des outils modernes.
Quels sont donc les principaux points d’attention à surveiller lorsque l’on souhaite mettre en place ce type de frontal digital orienté utilisateur final ?
Définir les cas d’usage, les données attendues associées et la fréquence d’utilisation. Cela permet notamment de :
Dimensionner les solutions à mettre en place (exposition de service par une « application », nécessité de monter un Data Hub pour déporter un grand volume de consultations…).
Vérifier que le nouveau frontal s’intègre bien dans la gouvernance de données, que la traçabilité des données est bien assurée.
Limiter les actions directes sur les données depuis le portail et privilégier la collecte de demandes à traiter en asynchrone au fil de l’eau.
Le portail ne doit être qu’un point de collecte de demandes qui seront transmises et traitées en aval par les systèmes de production en fonction de leurs capacités.
Centraliser les données au sein d’un Data Hub plutôt que de multiplier les copies de bases. Les nouvelles technologies permettent d’allier volumétrie importante et haute performance.
La mise en place d’API (et d’une plateforme d’API management) permet également de découpler les frontaux du reste du SI. Ainsi, la poursuite de la modernisation du SI pourra se faire en limitant les impacts sur les « applications digitales » (et sur le reste du SI). De plus, les API sont aujourd’hui particulièrement efficientes pour les cas de consultation / recherche de données.
Notons tout de même que malgré un découplage bien pensé, on ne pourra pas éviter tous les impacts. Lorsqu’il y a des évolutions structurelles, tous les éléments d’un SI sont susceptibles d’être impactés. Les frontaux modernes développés sur des technologies aujourd’hui matures, restent toutefois relativement facilement évolutifs.
Les frontaux digitaux sont les principaux vecteurs de l’image d’une entreprise vers le monde extérieur. Il est donc primordial de leur accorder de l’importance.
Pour autant, doit-on s’arrêter là ? Probablement pas !
Ces nouveaux usages permettent de développer d’autres pratiques :
Les frontaux digitaux peuvent également avoir une forte plus-value pour des usages internes. Ils évitent les connexions à de multiples applications hétérogènes qui finissent par user les collaborateurs. Lorsque c’est pertinent, le développement de solutions digitales internes pour les collaborateurs est intéressant en termes de UX mais aussi de rationalisation SI.
Les API mises en place pour ces frontaux peuvent éventuellement être exposées à l’extérieur et ainsi être valorisées. Des partenaires, des clients ou des start-up peuvent réutiliser les API exposées et fournir indirectement aux usagers des services de l’entreprise d’une information « propriétaire » sur des canaux externes plus adaptés à ses besoins. Plus généralement, ces nouvelles technologies peuvent induire une transformation du « business model » ou répondre à de nouveaux besoins.
Pour les entreprises les plus avancées, la mise en place de ces frontaux est également l’occasion de profiter de ceux-ci pour faire du tracking du comportement / du parcours digital omni-canal de ses clients. Cette connaissance permet de personnaliser la relation avec un Client, de lui proposer une offre adaptée au bon moment ou de déclencher la Next Best Action quelle qu’elle soit.
On s’occupe uniquement des frontaux digitaux alors ?
Des frontaux dernière génération permettent de faire illusion auprès des utilisateurs et peuvent ainsi servir dans un bon nombre de cas de « cache-misère ». Si ces différents frontaux digitaux que l’on peut mettre en place améliorent le quotidien, il ne faut pas pour autant oublier de continuer la rénovation du reste du SI. Cela reste en effet bien souvent le « Legacy » qui soutient réellement les processus métier et les données de l’entreprise. Il est donc critique et mérite un effort de modernisation adéquate.
Pour mémoire, j’avais qualifié la gouvernance contractuelle de la relation comme un frein à l’innovation, au dynamisme et globalement à la valeur ajoutée du partenariat.
In fine, quand on observe ce qui se passe sur une majorité de contrats d’infogérance on s’aperçoit que :
L’efficacité des dispositifs d’infogérance dépend de l’adaptation des équipes de l’infogérant aux différents métiers client,
Dans un contexte client dynamique et exigeant, c’est la collaboration client-fournisseur qui conditionne un haut niveau de qualité et de valeur ajoutée,
Le passage de la coopération à la collaboration est un enjeu organisationnel pour la DSI et ses partenaires,
Rompre avec la rigidité de l’approche contractuelle traditionnelle permet de mieux collaborer.
1. L’efficacité des dispositifs d’infogérance dépend de l’adaptation des équipes de l’infogérant aux différents métiers
Encore trop de dispositifs infogérance ont une organisation calquée sur la structure du contrat.
Les différentes parties prenantes d’un projet d’externalisation informatique, considèrent le plus souvent que l’infogérance doit apporter des réponses standard sur la base d’un modèle d’opération industriel / optimisé. S’engager sur ce terrain, c’est oublier l’autre moitié de l’équation du projet d’infogérance : les métiers. En effet, si les réponses doivent être le plus standard possible, cela n’exclut pas pour autant de considérer la spécificité des besoins client au regard des différents métiers.
Des équipes face aux métiers
Face à une diversité de métiers – studios de design, laboratoires de recherche, usines de fabrication ou d’assemblage, fonctions support au sein des sièges, magasins ou agences commerciales, entrepôts logistiques, … – c’est l’adaptation des collaborateurs et de l’organisation de l’infogérant – équipes par équipes face aux différents métiers – qui fera l’efficacité du dispositif infogérance.
2. Dans un contexte client dynamique et exigeant, c’est la collaboration client-fournisseur qui conditionne un haut niveau de qualité et de valeur ajoutée
Depuis que l’on a mis en place ces processus ITIL à la noix, plus personne ne se parle…
Un DSI du CAC40
Certaines entreprises font le choix de l’infogérance pour confier un périmètre maîtrisé et statique afin qu’un fournisseur spécialisé le gère mieux et pour moins cher. Dans un contexte où la transformation digitale est partout et constitue un réel levier d’adaptation / de conquête business, de nombreuses entreprises sont cependant à l’initiative et les infogérants doivent aujourd’hui faire face à des contextes de plus en plus dynamiques et exigeants.
La collaboration comme levier d’adaptation
Dans des environnements dynamiques, en perpétuel changement, les dispositifs infogérance en silos et/ou basés sur des processus rigides ne peuvent donc absolument plus répondre aux objectifs de qualité et de valeur ajoutée attendus par les DSI et les métiers. D’ailleurs quels seraient les bénéfices des différentes transformations agiles et digitales menées par les entreprises si les infogérants devenaient le maillon faible de la chaîne d’agilité ?
Face à ce challenge, la collaboration client-fournisseur est un levier d’adaptation via le partage d’objectifs mobilisateurs et non plus via la « simple » répartition de tâches décrite dans les modèles d’organisation « RACI » que l’on trouve dans des PAQ (Plan d’assurance qualité) à l’applicabilité discutable dans un contexte où rien n’est plus figé.
Sur la base de mon expérience, et afin d’illustrer mon propos avec quelques exemples, j’ai noté que la collaboration client-fournisseur se produit quand :
les différents groupes de support (ceux des infogérants et ceux des clients), collaborent dans une logique de solidarité, d’apprentissage mutuel et de travail d’équipe,
clients et fournisseurs font évoluer de concert les processus opérationnels clés dans une logique d’amélioration continue, de cadrage et recadrage permanent ainsi que de maintien mutuel de l’outillage de ces processus,
le niveau d’échange et d’interaction entre clients et fournisseurs prend de la hauteur,
l’implication au coté des métiers est permanente dans une logique de gestion des attentes et d’adaptation aux spécificités, de revues régulières de coordination, de capitalisation / de diffusion des bonnes pratiques
3. Le passage de la coopération à la collaboration est un enjeu organisationnel
Pour la DSI et ses partenaires
La coopération implique que les acteurs internes de la DSI interagissent
dans un but commun avec leurs partenaires mais en se partageant les tâches.
La collaboration s’opère sans division fixe des tâches mais selon un partage d’objectifs qui remet parfois en cause les frontières organisationnelles internes à la DSI mais aussi externes vis à vis des fournisseurs.
Les modalités d’une collaboration efficace et structurée :
Faire le mieux possible avec les ressources disponibles : dans un environnement exigeant et contraint, la collaboration client-fournisseur associe capacités de création et d’initiative et doit s’appuyer sur la motivation, la disponibilité et les compétences de chacun quelle que soit son appartenance : DSI ou infogérant.
S’engager dans une logique d’amélioration continue : les nombreux et fréquents échanges entre les acteurs de la DSI et ses partenaires déclencheront des opportunités d’amélioration continue dont il faudra tirer partie dans des environnements où les contraintes ne facilitent pas forcément des logiques d’amélioration en rupture.
Paralléliser le travail des différentes équipes : organiser le travail en séquences de tâches parallèles pour plus de proactivité et des résultats rapides qui concourent à des buts communs.
Les différents acteurs doivent se parler pour se synchroniser : pour être efficaces, les acteurs de chacune des tâches devront partager des informations utiles et facilement exploitables sur les autres tâches parallèles.
4. Rompre avec la rigidité de l’approche contractuelle traditionnelle permet de mieux collaborer
Le mariage est un contrat social souvent incompatible avec le grand amour
Tahar Ben Jelloun
D’une gouvernance infogérance traditionnelle à une gouvernance collaborative
Si passer de la coopération à la collaboration semble séduisant sur le papier, comment se « dégager » d’une approche contractuelle qui installe durablement DSI et infogérants dans une coopération où innovation, dynamisme et valeur ajoutée sont le plus souvent absents ?
Principaux bénéfices d’une gouvernance collaborative pour une DSI :
Sans tomber dans une vision trop idyllique de la gouvernance collaborative, on peut cependant noter les bénéfices suivants :
Flexibilité et rapidité dans la résolution des problèmes et la réponse aux enjeux métiers
Adaptabilité aux changements face à des besoins internes ou liés à l’environnement externe
Capacité pour la DSI de garder le contrôle sur les événements et de les « comprendre »
Enfin, c’est aussi un excellent moyen pour cheminer vers plus d’agilité métier, plus de satisfaction des utilisateurs et une meilleure image de la DSI.
Par où commencer ?
Tout d’abord il ne faudrait surtout pas opposer gouvernance contractuelle et gouvernance collaborative : il faut d’abord obtenir de bons résultats via la gouvernance contractuelle pour progressivement se détacher de la « logique contractuelle » afin d’aller vers plus de « logique relationnelle ». Le juste équilibre entre ces deux logiques étant d’ailleurs un enjeu clé pour le partenariat. Adresser cet enjeu nécessite une bonne dose de pragmatisme en fonction des situations rencontrées.
Ainsi, l’analyse portera tout d’abord sur la maturité du partenariat en fonction des objectifs restants à atteindre : amélioration de la performance, relance d’une dynamique de progrès, développement du partenariat, mise en oeuvre d’innovations. On évaluera ensuite où l’on se situe sur l’axe contractuel : en rupture, sous le coup de pénalités ou dans un mode de pilotage « normal ». Les évaluations porteront enfin sur l’axe relationnel : confit, neutralité ou dialogue équilibré. Chacun des paramètres du partenariat devra alors être finement « réglé » dans le cadre des instances et des mécanismes de pilotage de la relation : revue de la performance quotidienne, comités techniques, comités de pilotage, comités stratégiques, identification et mise en oeuvre des plans de progrès, gestion des litiges et des crises, et enfin contract management.
Pour conclure
La gouvernance contractuelle est indispensable et prépondérante au démarrage d’un contrat d’infogérance afin de s’assurer que les engagements contractuels soient tenus. La gouvernance collaborative doit ensuite progressivement prendre le pas sur la gouvernance contractuelle afin d’engager une dynamique de progrès et développer le partenariat dans le but d’être plus efficace dans la recherche de solutions, de s’engager dans une logique d’amélioration continue et développer l’agilité métier. A chacun d’analyser sa situation spécifique – contrat par contrat – et d’adapter ses plans d’actions en matière de pilotage des services et de gestion de la relation fournisseur.
Optimiser la valeur de votre cartographie et de votre documentation avec nos bonnes pratiques![/chapo]
Dans notre monde complexe, la transformation permanente devient un principe de fonctionnement des entreprises. Celles-ci doivent alors choisir les changements qu’il est nécessaire d’implémenter et avec le plus de valeur ajoutée.
Pour faire les bons choix, la connaissance du fonctionnement de l’entreprise est incontournable. Cette connaissance doit être correctement structurée afin que chacun puisse trouver aisément les informations dont il a besoin.
Cartographie et documentation, définition
Une entreprise ne doit pas compter que sur les connaissances de ses employés. Certains peuvent partir et la connaissance qu’ils ont acquise sera alors perdue. Pour se prémunir contre cette perte, une organisation dispose de 2 outils, la cartographie et la documentation :
• La cartographie est une représentation sous forme de listes (des applications, des processus, etc.), de diagrammes et de matrices. • La documentation est l’ensemble de la production sous format type Office (PPT, Excel, Word, etc.) pérenne ou non, créée par des collaborateurs.
Ces deux outils doivent apporter de la valeur et être utiles, sinon ils seront sans intérêt et l’effort à fournir pour les construire et les garder à jour en vain.
La cartographie doit structurer la documentation
A partir de retours d’expériences sur la mise en place d’un système de cartographie et de documentation chez différents clients, la conclusion est que la cartographie et la documentation devraient être complémentaires et cohérentes.
La cartographie est de valeur car elle offre une vue globale et synthétique de l’entreprise selon plusieurs points de vue: stratégique, métier, fonctionnel, applicatif, technique, données, etc. Comme pour un plan de bâtiment, cela permet de connaître le rôle et la structure de chaque étage. Aussi utile soit-elle, cette vue globale n’explique pas comment chaque élément de l’entreprise fonctionne.
La documentation vient alors enrichir la cartographie grâce aux informations détaillées apportées sur chaque élément représenté. Les informations de l’entreprise sont collectées, classées, exploitées et diffusées grâce à la documentation. Elle est utile grâce aux réponses apportées aux différents besoins de connaissance pour assurer le fonctionnement opérationnel et pour mener les projets de transformation de l’entreprise.
Un intérêt certain, mais des freins importants
Malgré la nécessité de la cartographie et de la documentation, dans plus d’un cas, elles sont incohérentes, incomplètes ou caduques. La cause majeure des problèmes rencontrés est l’absence de principes structurants. Ceux-ci doivent apporter la cohérence entre ces deux parties, veiller à un apport réel de valeur et garantir que seulement ce qui est utile à l’entreprise est documenté et/ ou cartographié. En effet, un esprit frugal visant l’adéquation entre les besoins de l’entreprise et la cartographie et la documentation permet de se prémunir contre des efforts avec peu de valeur ou de pertinence.
Les principes régissant la cartographie sont : • Identifier la catégorie des informations (métier, fonctionnelle, applicative, etc.) • Organiser les informations par catégorie (métier, fonctionnel, applicatif, etc.), • Prendre, si possible, la stratégie comme point de départ de l’organisation de la cartographie • Puis structurer la cartographie par couches qui se déduisent l’une de la précédente.
Le schéma ci-dessous illustre la relation entre ces différentes couches qui composent l’entreprise :
Les principes régissant la documentation sont :
Définir les types de documents pour faciliter la classification
Identifier l’objet, le type et la pérennité de chaque document
Associer les documents pérennes à la cartographie à partir de l’objet décrit
Organiser les documents pérennes à partir de la cartographie
Ranger les documents projets par projet
A la fin d’un projet récupérer la documentation pérenne et la ranger selon les principes mentionnés ci-dessus.
Procédez par petits pas.
Le système de cartographie et de documentation peut être construit et géré comme un bâtiment :
Identifier les fondations : les principes structurants
Définir le projet de construction : le guide de modélisation et de documentation
Définir la structure globale du bâtiment : la cartographie synthétique et détaillée
Définir les systèmes utilitaires du bâtiment: les flux d’informations et les liens logiques entre les objets cartographiés
Décrire de manière détaillée chaque élément du bâtiment : la documentation des différents objets de la cartographie.
Gérer chaque projet de rénovation : de chaque projet de transformation récupérer les plans de transformations et les documents pérennes produits.
Les fondations sont les principes mentionnés et qui peuvent être adaptés et enrichis en fonction du contexte de chaque entreprise.
De la même manière que la construction d’un bâtiment doit être maîtrisée et la rénovation également, la construction de la cartographie et sa mise à jour doivent l’être également. Un guide de modélisation définit les règles de cartographie. Un référentiel d’architecture d’entreprise implémente ces règles et assure la maîtrise de la construction de la cartographie. Les différents niveaux sont liés entre eux et une cohérence globale existe entre les informations. Ainsi, la valeur apportée par la cartographie est mise à disposition du plus grand nombre de manière structurée et adaptable aux besoins diverses dans l’entreprise.
Si possible, le point de départ pour la construction de la cartographie devrait être la stratégie. A partir de celle-ci le métier de l’entreprise est décrit. La réalisation du métier engendre des besoins pour l’entreprise qui sont catégorisés dans une vue d’ensemble fonctionnelle. Comme le système informatique et technique de l’entreprise existe pour répondre aux besoins de l’entreprise, la vue d’ensemble fonctionnelle le structurera.
Chaque étage de la cartographie de haut niveau est ensuite décrit en détail et enrichi des échanges d’informations. L’identification des liens entre les différents étages de la cartographie vient compléter cette démarche et est implémentée dans le référentiel d’architecture d’entreprise.
Une fois la cartographie structurée et le référentiel d’architecture d’entreprise mis en place, la base d’organisation de la documentation pérenne est assurée. Les principes de structuration de celle-ci peuvent alors être mis en pratique. La documentation deviendra bien plus utile, grâce à une organisation qui a du sens et qui évite la recherche inutile des informations.
Pour les projets de transformation, le référentiel d’architecture d’entreprise doit servir de point d’entrée dans la phase de cadrage afin d’offrir une vision partagée et globale du fonctionnement de l’entreprise. Les documents liés à la vie du projet peuvent être gérés grâce au référentiel ou séparément. A la fin du projet les différentes transformations apportées par celui-ci seront reportées dans la cartographie et la documentation pérenne produite ou mise à jour y sera associée. Cette inclusion de la cartographie et de la documentation dans les processus projet fera que celles-ci ne seront réalisées qu’au niveau strictement nécessaire. Cela libère du temps pour réaliser le projet au lieu de passer son temps à le documenter.
Différentes méthodes d’optimisation, souvent complémentaires
Mettre en place un système de cartographie et de documentation est important. Par contre, sans l’optimiser et le garder à jour, il perd vite de son intérêt. La pérennité de ce système peut être assurée par des solutions complémentaires comme l’agilité, le Lean ou le principe 5S.
Le principe 5S facilite l’ordre mais aussi la rigueur afin de prévenir les écarts.
Il préconise de structurer un système par catégories d’éléments, d’identifier les anomalies et de viser toujours la rigueur. Ainsi, 5S permet à partir des principes sur la cartographie et sur la documentation de constituer des systèmes ordonnés et cohérents. Cet ordre met en lumière ce qui est en double et réduit le temps de recherche de l’information. Par contre, 5S ne répond pas au besoin de cartographier et de documenter seulement ce qui est demandé.
Le Lean vient alors comme solution au problème de cartographier et de documenter le juste nécessaire. En effet, son principe de base est d’ajuster la production à la demande. Le Lean propose de regarder ce qui est demandé le plus, par qui, et pour quelle raison et s’organiser en conséquence. L’audit des chaînes de production documentaire et de cartographie fait ressortir ces éléments. Ainsi, le système de cartographie et de documentation déjà ordonné par le 5S, se voit allégé au juste nécessaire avec des temps de production optimisés.
L’agilité apporte une perspective orientée valeur des documents et de la cartographie. Seules les cartographies et les documents apportant le plus de valeur perdurent et sont traités en priorité. Au lieu de tout garder à jour comme parfois demandé, l’effort documentaire est concentré sur ce qui apporte le plus de valeur.
Ensemble, ces trois méthodes produisent un système ordonné par le 5S, rendu pertinent et accéléré grâce au Lean, et optimisé en termes de valeur grâce à l’agilité.
Pour conclure, la cartographie et la documentation doivent former un tout cohérent. Elles sont régies par des principes différents qui visent à la fois l’apport de valeur et limitent l’effort à ce qui est utile. Ce système se construit petit à petit comme un bâtiment. La maîtrise des impacts de la transformation de l’entreprise sur la documentation et sur la cartographie est réalisée grâce à un bon référentiel d’architecture d’entreprise et une démarche optimisée mêlant l’agilité, le Lean et le 5S.
Ensemble, la cartographie et la documentation cohérentes facilitent la réduction du time-to-market et l’élimination des redondances par une information structurée et rapide d’accès.