Pourquoi l’accessibilité numérique est l’affaire de tous ?

Pourquoi l'accessibilité numérique est l'affaire de tous ?

Léopold Lucas

Consultant Numérique Durable

Constat d’un monde toujours plus numérisé : naviguer et interagir en ligne s’apparente aujourd’hui à un jeu d’enfant pour la majorité d’entre nous ! 

Une bonne partie de nos activités du quotidien se font par l’intermédiaire d’une interface homme-machine  : Travailler, se divertir, s’informer, interagir socialement ou même faire nos courses.

Pourtant, tout le monde n’accède pas à internet avec la même aisance : Difficultés de lecture, déficiences visuelles, handicaps moteurs, handicaps cognitifs, mauvais réseau et le plus présent : se sentir dépassée par l’immensité d’internet et la peur de faire une mauvaises manipulation.

Il existe une action prioritaire à effectuer pour réduire ces inégalités sociales : rendre accessible les interfaces et contenus en ligne.

Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ? Pourquoi cette démarche est primordiale ? Qui est concerné ? Par où commencer et que faire ? Cet article a pour objectif de répondre à ces questions et de vous donner les arguments pour mettre ce sujet au premier plan, sa place légitime.


Qu’est ce que l’accessibilité numérique ?

L’accessibilité dans le numérique c’est donner la possibilité à tout un chacun, qu’importe sa situation, d’utiliser à 100% les fonctionnalités d’un service numérique.

Cela signifie que ce service doit être facilement accessible (pas caché et trop lourd), que son contenu est compréhensible par n’importe qui (pas de complexité inutile, pas d’indication par la couleur seulement) et qu’une personne en situation de handicap pourra l’utiliser à son plein potentiel.

L’accessibilité numérique ne concerne pas seulement les personnes handicapées mais plutôt toute personne qui se retrouve en situation de handicap. Cette subtilité peut paraître exagérée mais en réalité, elle est l’élément le plus important. 

Pour rappel, constitue un handicap, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie par une personne, en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.


Pourquoi parler d’accessibilité numérique ?

Dans un premier temps, depuis 2006, l’accessibilité numérique est considérée comme un droit fondamental dans la convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU.

De fait, c’est un sujet phare qui est depuis ce moment-là réglementé. En effet,  en France, la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a, dès 2005, créé des obligations en matière d’accessibilité numérique pour les services numérique publics, et les a étendu à partir de 2019 aux entreprises dont le chiffre d’affaires excède 250 millions d’euros.

Lorsqu’on parle de service numérique, voici les services concernés : 

Pour encadrer cette démarche d’accessibilité numérique, un référentiel national, s’appuyant sur les standards internationaux (WCAG) a été créé : le Référentiel Général d’Amélioration et d’Accessibilité (RGAA). Ce référentiel comporte 106 critères répartis en 13 thématiques (images, navigation, couleurs, etc.) qui permettent de rendre des services numériques utilisable, perceptible, compréhensible et robuste.

Malheureusement, même si une réglementation existe, la réalité en est tout autre.

Aujourd’hui, internet n’est pas accessible

D’après un audit effectué par Contentsquare, sur les 50 sites français les plus visités, voici leurs taux de conformité : 

Résultat des courses, 1 site sur 2 ne respecte pas les obligations d’affichage de conformité. Parmi eux, seulement 1 affiche un taux de conformité à 100% alors que plus de la moitié affichent un taux inférieur à 50%, ce qui signifie qu’il sont totalement inaccessibles.

Pour apporter plus de clarté, selon le RGAA, un site ayant un taux de conformité entre 0 et 50% est inaccessible, entre 50 et 99% il est partiellement accessible et à 100% il est totalement accessible.

Derrière ces services numériques non conformes, il y a des entreprises qui se justifient bien souvent de cette façon : 

Pourtant, lorsqu’on se renseigne sur le nombre de personnes en situation de handicap, on comprend rapidement que ces arguments sont tout bonnement faux.

Une personne sur trois est en situation de handicap

Aujourd’hui, 80% des handicaps ne sont pas visibles. Et en France : 

Dans cette représentation de la population, on peut observer que lorsque l’on prend en compte les handicaps invisibles à l’œil nu, près d’un tiers de la population est en situation de handicap. En sachant cela, il est impossible de continuer à ignorer les bienfaits de l’accessibilité numérique.

Pas encore convaincu ? Voici d’autres arguments qui ne pourront que vous embarquer dans cette démarche.

Pourquoi l’accessibilité numérique est l’affaire de tous ?

Les différents types de handicap

De façon temporaire ou situationnelle, un grand nombre de personnes pourraient bénéficier de l’accessibilité numérique. 

Cette illustration de Microsoft Inclusive Design montre que derrière chaque handicap permanent, il existe des similitudes avec des situations que nous pouvons tous vivre. Par exemple, une personne chargée physiquement bénéficiera des fonctionnalités accessibles pour une personne ayant perdu un membre (validation sans contact). Une personne dans un environnement bruyant bénéficiera des fonctionnalités accessibles pour une personne en situation de surdité (sous-titres).

accessibilité numérique

Mitiger la fracture numérique

Selon le CSA, un français sur 6 est en situation d’illectronisme, ce qui signifie qu’elle est en difficulté, voir incapable d’utiliser un service numérique en raison d’un manque ou d’une absence totale de connaissances à propos de leur fonctionnement et parfois même de la peur de mal faire. L’accessibilité numérique ayant pour but d’améliorer la compréhension, la perceptibilité et l’utilisabilité d’un service numérique, il est aujourd’hui indéniable qu’il est nécessaire d’en faire un sujet d’importance pour réduire la fracture du numérique.

accessibilité numérique

Améliorer son image

En étant publiquement plus inclusif, on promeut l’engagement citoyen de l’entreprise. Cela permet d’attirer non seulement les clients, les investisseurs, etc; mais aussi de nouveaux talents en quête de sens.

Renforcer son référencement en ligne

Google (pour ne citer que ce moteur de recherche) peut pénaliser les sites inaccessibles, ce qui impacte négativement votre référencement. Si le robot d’indexation Google était humain, il cumulerait les handicaps : 

C’est donc en prenant en compte les bonnes pratiques d’accessibilité web que l’on améliore la compréhension du robot d’indexation et donc son classement sur les moteurs de recherche.

Être au service de l’écoconception

Penser accessible et inclusif dès la conception, c’est se concentrer sur les fonctionnalités les plus essentielles :

Pour en savoir plus sur l’éco-conception, nous avons rédigé un article qui pourrait vous intéresser ici.

Brisons quelques mythes

“Rendre un site web accessible est coûteux et prend du temps“ & “On peut rapidement ajouter l’accessibilité avant la Mise en Production“

Prendre en compte l’accessibilité numérique d’un service coûte de l’argent et prend du temps. C’est encore plus vrai lorsque c’est la première fois. En revanche, plus on prend tardivement en compte le référentiel d’accessibilité, plus son coût de mise en place sera élevé car nous serons obligés de refaire certains éléments non-accessibles.

accessibilité numérique

C’est pour cette raison que l’accessibilité est un sujet à prendre en compte dès le début de la conception d’un service numérique.

“L’accessibilité numérique c’est de la responsabilité des développeurs”.

Non, toutes les parties prenantes d’un produit sont garantes de l’accessibilité.

​​Le client doit consacrer du temps et du budget à l’intégration de l’accessibilité dès le début du projet pour des soucis de conformité et d’utilisabilité.

Les équipes marketing et de vente doivent comprendre que le fait de rendre les sites web et les applications plus accessibles peut directement influencer l’utilisation ou non des services.

Les équipes de design, doivent garder en tête qu’elles influencent de façon directe les bases du code qui sera écrit et ont une grande influence sur l’accessibilité d’un service numérique. Dans certaines organisations, un développeur ne remettra pas (ou ne pourra pas remettre) en question ce qui lui est envoyé par ce groupe. Les concepteurs et les spécialistes UI/UX doivent donc s’assurer que leurs maquettes sont accessibles avant qu’un développeur n’écrive ne serait-ce qu’une ligne de code.

Les utilisateurs finaux, doivent être au centre des choix effectués, qu’importe leurs situations, leurs navigateurs, leurs appareils et leurs technologies d’assistance. Il est impossible de rendre votre service accessible à 100 % à toute cette variété sans leurs retours. Les utilisateurs doivent donc pouvoir signaler les problèmes qu’ils rencontrent sur le service et l’on se doit d’apporter les modifications nécessaires.

Et bien sûr tout ça est rendu possible grâce aux développeurs qui rendent utilisable le service !

Convaincu ? Voici comment se mettre en marche :

Commençons par les bonnes pratiques d’accessibilité numérique les plus importantes, catégorisées par les 4 piliers de l’accessibilité : 

Perceptible : 

Utilisable : 

Compréhensible : 

Robuste : 

Comme dit précédemment, l’accessibilité est à prendre en compte avant même le début des développements du service. C’est au moment de l’expression de besoin et des choix de conception que nous avons le plus de chance de prendre en compte l’accessibilité numérique. En effet, faire machine arrière ensuite sera plus compliqué car cela reviendrait à refaire !

Donc, avant même de penser à l’expérience utilisateur et les interfaces, il est important : 

Ensuite, pendant l’étape de conception il sera nécessaire : 

Ensuite, pendant la phase de développement, l’objectif sera de rendre “utilisable” le design proposé.

Pour préparer au mieux cette étape, il conviendra dans un premier temps : 

Pendant le développement, il ne faudra pas oublier : 

Et avant la mise en production, un audit est à prévoir pour obtenir le score de conformité au RGAA et une déclaration d’accessibilité, si vous êtes concernés par les exigences. Enfin, pendant la période d’exploitation du service, l’accessibilité numérique sera à maintenir et à suivre tout le long de sa vie.

Deux points d’attentions sont à garder en tête : 


L’accessibilité numérique est l’affaire de tous car : 

L’accessibilité est un état d’esprit, une culture à développer et à suivre, pas quelque chose de ponctuel car sinon cela ne fonctionne pas. La démarche ne doit pas être un one shot sur quelques produits mais plutôt une démarche de bout en bout. 

Chez Rhapsodies Conseil, nous proposons de vous accompagner dans la mise en place d’une démarche de Conception Responsable by design dans votre organisation.

Pour faire de cette démarche une réalité, nous pouvons intervenir à plusieurs niveaux : 

Si cela vous intéresse, vous pouvez nous contacter !

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11 juin 2024

Numérique Durable

Johanna Bouwens van der Boijen

Consultante Experte

On profite du nouveau plan d’intéressement de RC et des choix de supports financiers dans lesquels vous allez pouvoir investir votre épargne salariale, pour vous parler de l’épargne responsable.

Le saviez-vous ?

La première empreinte carbone individuelle, sans qu’on le sache, c’est notre compte en banque. Notre argent n’est pas du tout neutre vis-à-vis du climat.

Quand l’empreinte carbone annuelle moyenne d’un Français en 2020 est de 11,2 tonnes équivalent CO2 (eqCO2) par an, celle de son épargne grimperait à 16 tonnes eqCO2 par an pour 25.000 euros placés à la Société Générale,15 tonnes eqCO2 chez BNP Paribas, 11 tonnes au Crédit Agricole… contre 8,8 tonnes à La Banque Postale, calcule Oxfam.

Choisir une banque plus responsable peut donc être une action, placer son épargne salariale de façon plus responsable en constitue une autre.

Alors c’est quoi l’épargne responsable et pourquoi ?

L’épargne responsable a pour objectif d’allier à la fois le rendement financier et l’impact positif sur la société et/ou l’environnement, en prenant en compte des critères « extra-financiers » pour sélectionner les entreprises dans lesquelles investir. On les appelle « critères ESG ».

Intégrer des critères ESG dans la sélection des investissements permet :

Cette approche permet de mieux comprendre les stratégies des entreprises sur le long terme et de mesurer leur capacité à faire face aux grands enjeux de société présents et à venir. Autrement dit, les risques et opportunités sont identifiés de façon plus exhaustive. Cette même approche est appliquée aux obligations des États et des collectivités publiques.

La recherche de performance et l’épargne responsable sont parfaitement compatibles : les études académiques montrent que statistiquement l’épargne responsable est, au moins, aussi performante que celle sans critères ESG.

Concrètement comment faire ?

Vous entendez parler d’ISR, d’ESG, d’éthique, de bas carbone, de supports verts… Comment s’y retrouver ?

Investir dans des fonds responsables

Il existe un certain nombre de pratiques et de labels qui vous permettent de savoir si le produit d’épargne ou les supports que vous choisissez ont un objectif responsable ou intégrent des critères ESG : 

– Consulter la liste des supports disponibles qui soutiennent des causes environnementales et sociales, ou qui ont pour objectif l’investissement durable.

Vérifier les stratégies d’investissement décrites dans ce document : 

Bien qu’il existe plusieurs stratégies, 3 stratégies se distinguent des autres. 

Les stratégies dites « Best » consistent à sélectionner les entreprises les mieux notées selon les critères ESG. On en trouve 3 variantes en fonction des secteurs d’activité concernés et de l’évolution de la prise en compte des critères ESG par les entreprises qui composent le fonds

Les stratégies d’exclusion désignent le fait d’exclure par principe certaines sociétés parce que leur chiffre d’affaires provient d’activités considérées comme néfastes pour la société ou contraire à l’éthique (par exemple le tabac, les jeux d’argent), ou parce qu’elles ne respectent pas certaines normes internationales (par exemple la Déclaration universelle des droits de l’homme)

Les approches thématiques consistent, elles, à identifier les entreprises de secteurs d’activité précis liés au développement durable ou à la transition énergétique. Par exemple la gestion de l’eau, l’alimentation durable, etc.

Vous aider des informations réglementaires : 

Règlement SFDR : Depuis 2021, la réglementation européenne permet d’identifier les fonds qui ont des critères ESG.

Les institutions financières (banques, assurances, sociétés de gestion) doivent désormais classer leurs fonds en fonction de différents critères. L’objectif est de fournir des informations claires et comparables sur la durabilité de leurs fonds, selon la classification suivante :

Une image contenant texte, capture d’écran, Police

Description générée automatiquement

Règlement Taxonomie Verte Européenne : Cette réglementation classe les activités économiques considérées durables selon 6 grands objectifs et des principes. Un % d’alignement à la taxonomie verte indique à quel point le placement peut être considéré comme durable. 

Les différents labels français 

Le label ISR : Créé par l’État français, le label Investissement Socialement Responsable identifie les fonds intégrant une dimension responsable dans la gestion de leurs investissements. Cette dimension responsable englobe la prise en compte de critères ESG dans le processus d’investissement. 

Le label Relance : Mis en place par l’État français suite à la crise liée à la pandémie de Covid-19, le label Relance répond aux besoins de financement des entreprises françaises en mobilisant l’épargne pour relancer l’économie, tout en respectant des critères ESG.

Finansol : Attribué par l’association FAIR, le label Finansol vise à promouvoir les fonds adoptant une démarche solidaire et inclusive, notamment en soutenant l’insertion, le logement social et le commerce équitable.

Greenfin : Créé par l’État français en faveur de la transition énergétique et écologique, le label Greenfin assure la qualité écologique des fonds d’investissement. 

epargne responsable

Investir directement dans des entreprises ou des projets

Si vous souhaitez épargner de façon responsable, vous n’êtes pas obligés d’investir au travers d’un fonds. Vous pouvez aussi sélectionner vous-même des actions d’entreprises en fonction des informations extra-financières disponibles. Certaines sociétés ont même l’obligation de publier ce type d’informations au travers de la déclaration de performance extra-financière (DPEF)

Quels sont les bons réflexes pour investir de façon responsable ? 

Avant de se lancer dans l’investissement responsable, il est important de s’interroger de la même manière que pour un investissement classique (objectif, durée de placement, épargne de précaution, frais, etc.). 

Et n’hésitez pas à questionner votre conseiller bancaire ou d’épargne pour en savoir plus sur l’épargne responsable. 

Afin de vous aider votre dans votre prise de décision, vous pouvez consulter ces ressources complémentaires :

Connaître l’empreinte écologique de votre épargne https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/finances/finance-durable/rift-outil-pour-connaitre-impact-ecologique-epargne

Calculer l’empreinte carbone de votre compte bancaire : https://www.oxfamfrance.org/climat-et-energie/calculez-lempreinte-carbone-de-votre-compte-bancaire/

La Finance durable c’est quoi ? https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/finances/finance-durable/finance-durable-cest-quoi

https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/6538-epargnons-l-avenir-la-finance-durable-en-7-questions.html

https://www.abe-infoservice.fr/epargne/placements-financiers/finance-durable-que-savoir#quelles-sont-les-differentes-facons-dinvestir-durablement

Epargne salariale https://www.epargnesalariale-france.fr/pour-les-salaries/donner-sens-a-epargne

Exemples de plateforme de financement transition écologique

https://fr.lita.co/fr

https://team-planet.com/fr

green code IT ecoconception

Écoconcevoir des services numériques ce n’est pas (que) faire du Green Code !

Écoconcevoir des services numériques ce n'est pas (que) faire du Green Code !

18 janvier 2024

Léopold Lucas

Consultant Numérique Durable

Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de Green IT et de Numérique Responsable. Une des composantes principales de ces concepts vise à faire de l’écoconception dans le secteur du numérique (équipement ou logiciel).

Pourquoi faire de l’écoconception ? Quand doit-on le faire ? Qui est concerné ? Comment écoconcevoir concrètement nos services numériques ? Cet article a pour but de répondre à ces questions et briser quelques mythes qui circulent.

Qu’est ce que l’écoconception ?

L’écoconception dans le numérique, c’est concevoir des produits, services et équipements avec une démarche préventive consistant à intégrer la protection de l’environnement dès l’expression du besoin.​

L’écoconception des services numériques n’est pas uniquement une recherche d’optimisation, d’efficience ou de performance mais une réflexion plus globale sur l’usage des technologies afin qu’ils soient le plus sobre possible

Concrètement elle a pour objectif de réduire la consommation de ressources informatiques et l’obsolescence des équipements (augmenter la durée de vie), qu’il s’agisse des équipements utilisateurs ou des équipements réseau ou serveur.​

On pourrait également parler d’éco-socio-conception qui ajoute la prise en compte de l’ensemble des utilisateurs du service numérique. On intègre alors des éléments d’e-accessibilité et d’inclusion numérique. Car pourquoi s’occuper de la planète et pas de ses habitants ? Nous publierons un article sur la socio-conception prochainement  afin de montrer pourquoi cela nous concerne tous et comment prendre en compte la performance sociale dans nos projets.

Pourquoi parle-t-on de l’écoconception ?

Pour répondre à cette question, il est dans un premier temps important de faire face à ces constats concernant l’impact du numérique dans nos vies et sur l’environnement : 

Explication de l’effet rebond : Exemple du passage de la 4G à la 5G

Dans ce diagramme n’apparaissent pas les multiples autres effets rebonds causés par le 5G comme l’obsolescence perçu d’un téléphone avec une antenne qui nous en fait racheter un nouveau, ce qui veut dire qu’il faut fabriquer une puce 5G, qu’il faut que le territoire soit couvert donc que des travaux soient menés pour installer des antennes 5G, elles même fabriquées et pas en France, etc.

Les équipements numériques sont donc le plus gros problème. En France, l’étape de fabrication représente 80% de l’empreinte carbone du numérique selon GreenIT.fr contre 44% dans le monde. Cependant, l’étape d’utilisation reste nécessaire à aborder car elle est de plus en plus hors de contrôle.

En résumé, si l’on parle d’écoconception, c’est qu’il est nécessaire aujourd’hui de cadrer le numérique, pas seulement sur un aspect économique mais aussi d’un point de vue environnemental. Pour cela, nous pouvons agir sur plusieurs points : 

Deux mythes à briser sur l’écoconception :

Le développeur peut régler ce problème en codant de façon plus écologique !

Que veut dire “coder de façon plus écologique” ?

Cela s’apparente à effectuer plusieurs actions au niveau des paramétrages serveurs et du code afin de réduire la charge sur le serveur et donc la consommation d’énergie lors de la navigation. 

Comment ? En limitant le poids des éléments, le nombre de requêtes entre le site et le serveur, etc. Un ensemble d’optimisations permettant d’améliorer les performances d’un service afin d’être moins énergivores. 

Le développeur pourra bien sûr optimiser votre service mais il ne pourra pas le rendre foncièrement plus sobre. Or, l’un ne doit pas aller sans l’autre, c’est en étant plus sobre que nous améliorons d’autant plus concrètement la performance environnementale.

Et pour être plus sobre, il faut agir en amont du développement et donc en amont de la phase de réalisation, au moment de l’expression du besoin et de la phase de conception pour de meilleurs résultats. En effet, le service numérique ayant l‘empreinte la plus faible est celui qu’on ne développe pas !

Faire de l’écoconception c’est du temps et de l’argent !

L’investissement de départ en argent et en temps est un peu plus important quand on fait de l’écoconception car l’on doit constamment questionner l’utilité de telle ou telle fonctionnalité et les inscrire dans un processus durable. Cela peut prendre du temps au début. Cependant, c’est en prenant ce temps dès la conception du service que nous parviendrons à rendre cet investissement de départ marginal et un facteur de réduction des problèmes de maintenance et d’évolutivité.

Le service écoconçu cible concentrera uniquement des fonctionnalités essentielles, dans un monde où 50% des fonctionnalités développées des services numériques ne sont pas ou presque jamais utilisées. Il aura des coûts de maintenance réduits et aura à sa disposition une infrastructure adaptée au juste nécessaire et donc plus économique.

Estimation des fonctionnalités utilisées ou non dans des développements spécifiques Exceeding Value – étude effectuée par Standish Group en 2014

Enfin, il sera plus simple à maintenir et à évoluer et donc aura une durée de vie plus longue.

J’achète ! Par où commencer ?

L’écoconception s’articule autour de toutes les parties prenantes d’un projet, tout le long de son cycle de vie. En phase de conception, de réalisation, d’exploitation et de maintenance, et même en fin de vie !

Voici donc toutes les équipes concernées : 

En phase de conception les équipes de chefferie de projet sont mobilisées avec les métiers pour établir une stratégie qui permet de déterminer et de suivre la pertinence, les enjeux et le pilotage de la conception du service numérique.​ Dans le cadre de l’expression du besoin et de la réponse à ce dernier, un travail sur les spécifications du service sera également à faire. Les spécifications regroupent les éléments de cadrage projet, les moyens mis en œuvre, les objectifs et contraintes du projet sur toute la durée de vie du service numérique.

Une fois les spécifications fonctionnelles établies, les équipes de design auront pour but de définir les meilleures solutions d’interactions destinées aux utilisateurs. ​Pour ce faire, elles devront prendre en compte tous les documents et médias informatifs ajoutés au service numérique par des personnes contributrices et disponibles pour l’utilisateur final ainsi que leurs impacts environnementaux.​

Ensuite, les architectes solutions auront pour objectif de concevoir des architectures en prenant en compte en particulier l’impact environnemental des solutions choisies et surtout leur durabilité. Les architectes techniques auront pour objectif de proposer une infrastructure au juste nécessaire sans surdimensionnement et de favoriser les hébergements les moins polluants. Les architectes matériels devront quant à eux pousser l’utilisation au minimum d’équipements et si cela est obligé, qu’ils soient durables et adaptés aux besoins de l’utilisateur final.

Enfin, pendant la réalisation, l’équipe de développement devra veiller à diminuer les besoins en ressources de ce qui est développé. Le frontend étant souvent plus gourmand en ressources, une attention particulière est exigée pendant son développement.​

Pendant toute la vie de nos services numériques, il est donc nécessaire de les suivre pour savoir ce qui existe dans notre portefeuille d’applications, mutualiser certaines fonctionnalités avec des futurs projets, etc.

En fin de vie du service, il est important de le décommissionner afin de réduire les coûts (et donc la consommation d’énergie), de rationaliser et sécuriser le SI et même de valoriser des équipements ou des données.

Le Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques (RGESN) pour agir plus concrètement

Pour aller plus loin dans la démarche d’écoconception, n’hésitez pas à vous renseigner sur le RGESN, référentiel regroupant des actions concrètes à mettre en place.

Une corde à notre arc en plus pour combattre les effets néfastes de l’activité humaine sur le monde

Écoconcevoir des services numériques ce n’est pas que faire du Green Code pour ces 3 raisons : 

En conclusion, il est aujourd’hui indispensable de se mettre en marche dans la prise en compte de la performance environnementale dans vos projets de conception et dans l’exploitation de vos services numériques. Au-delà d’une démarche citoyenne, c’est une démarche pour nous même qui a pour but de ne délivrer que de la valeur utile et non destructrice. 

De plus, dans un contexte légal en constante évolution dans ce domaine, faire de l’écoconception est une manière de respecter la loi REEN et d’anticiper toute loi ou mise à jour de cette loi à venir qui pourrait obliger d’afficher l’empreinte environnementale des activités des entreprises. C’est aussi une manière d’attirer de nouveaux talents, conscients des enjeux du monde de demain, à rejoindre des entreprises engagées pour la planète.

Chez Rhapsodies Conseil, nous proposons de vous accompagner dans la mise en place d’une démarche de Conception Responsable by design dans votre organisation.

Pour faire de cette démarche une réalité, nous pouvons intervenir à plusieurs niveaux : 

Si cela vous intéresse, vous pouvez nous contacter !