numérique durable suv

SUV et Numérique : Les 2 fléaux environnementaux de l’ère moderne

SUV et Numérique : Les 2 fléaux environnementaux de l'ère moderne

26 mai 2023

– 7 minutes de lecture

Pascal Ly

Consultant Senior Architecture

Note préalable à la lecture : ce billet d’humeur est une cascade réalisée par un professionnel de la boutade, n’essayez pas de tout interpréter au premier degré.

SUV : L’empreinte écologique qui grandit à chaque kilomètre

Arrête-moi si tu peux

Tyre Extinguishers, Extinction Rebellion, dégonfleurs de pneus, si vous n’avez jamais entendu parler de la nouvelle mode des activistes sur ces derniers mois, c’est que vous êtes à côté de la plaque !

L’objectif de ces collectifs est simple : dégonfler un ou plusieurs pneus des 4×4 et SUV pour sensibiliser les propriétaires de ces véhicules contre la pollution et le réchauffement climatique, et les inciter à favoriser les transports en commun.

Pour mener leurs actions en toute discrétion, les militants écologistes agissent habituellement la nuit, en arpentant les rues des grandes villes en quête de pneus à dégonfler. Grâce à une méthode bien rodée, ils s’attardent peu sur une voiture et partent sur les chapeaux de roues quand ils se sentent surveillés ou lorsqu’ils sont démasqués.


pollution suv

Le lendemain, les propriétaires constatent, impuissants, que leurs véhicules ont été la cible de ces justiciers noctambules. Ils découvrent un tract apposé sur leurs pare-brises qui explique la démarche du collectif, mais également pour dénoncer la pollution de ces tanks en milieu urbain.

Un acte militant qui gonfle les automobilistes

« Ne le prenez pas personnellement. Vous n’êtes pas notre cible, c’est votre véhicule »

Le message semble clair : le propriétaire n’a rien à se reprocher dans cette histoire et inutile de monter dans les tours.

Seulement voilà, le désagrément, lui, est bien présent et a de quoi irriter le conducteur qui doit utiliser son véhicule au moment de la découverte du message.

Comment l’automobiliste peut-il bien accepter cet « acte de sensibilisation » au moment où il doit prendre le volant pour son besoin professionnel ou personnel ?


suv empreinte écologique

Difficile de prendre parti pour cette cause juste lorsque vous vous sentez victime d’une injustice… Bien au contraire, la réaction sera bien souvent à l’opposé de l’effet attendu : le propriétaire aura de quoi péter une durite et se désintéresser des conséquences de sa voiture sur un plan écologique !

Les SUV, derniers de la classe ?

Certes, les SUV trustent le podium en termes d’émissions mondiales de CO2 car le nombre de véhicules en circulation ne cessent d’augmenter. Mais il est aussi important de rappeler que les voitures de sport et berline de luxe peuvent polluer jusqu’à 2 fois plus que les plus gros SUV.

En toute logique, les ardents défenseurs de l’écologie devraient poursuivre leurs activités en allant également dégonfler les pneus des jets privés ou siphonner le carburant des yachts privés, sans oublier de déposer le message de sympathie sur les vitres !


empreinte écologique suv

Il semblerait que dégonfler les pneus des véhicules ne soit pas suffisant pour retirer les SUV du catalogue des constructeurs automobiles. Au contraire, les SUV sont devenus les chouchous des Français, et représentent près de la moitié des ventes de véhicules neufs.

S U V, 3 lettres qui divisent un monde et qui font débat, à tort ou à raison.

Le militantisme bruyant est-il la seule façon de sensibiliser à la lutte contre le réchauffement climatique ?

Les actions individuelles ne pourraient-elles pas également avoir un impact significatif sur la réduction de notre empreinte environnementale ?

Au-delà des claviers et des écrans : les conséquences écologiques de notre dépendance numérique

L’empreinte numérique : un acteur méconnu de la crise climatique

Trier les déchets, consommer localement, privilégier les moyens de transport moins polluants, acheter des produits recyclés ou réutilisables, et réduire leur consommation globale : ces gestes modestes, cumulés, ont un impact significatif sur l’environnement.

Plutôt que de pointer du doigt les autres, nous pourrions tous agir de manière responsable pour réduire notre empreinte environnementale et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Il ne s’agit pas de juger les actions des uns et des autres, mais plutôt de promouvoir une prise de conscience collective, à commencer par son entourage, qui encouragera chacun à agir selon ses convictions et ses moyens pour préserver notre planète.

En particulier, il est intéressant de noter que l’utilisation croissante des objets numériques dans notre vie quotidienne a également un impact significatif sur l’environnement.

Le coût énergétique et environnemental caché de notre utilisation numérique

L’arrivée d’Internet dans nos foyers a marqué une véritable révolution numérique, et aujourd’hui, il est rare de trouver une personne qui n’a jamais été en contact avec une technologie numérique (vous visualisez bien vos grands-parents avec une tablette multimédia ?).

En 2022, Google enregistre plus de 8,5 milliards de requêtes par jour, générant ainsi un coût énergétique non négligeable à l’échelle mondiale. 

Ce Cloud-là n’est pas composé de petites gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace, mais plutôt de racks de serveurs et d’infrastructures techniques nécessaires pour les héberger.


empreinte écologique numérique

Malheureusement, l’utilisation croissante d’objets numériques a un impact significatif sur l’environnement.

Selon l’organisation Carbon Literacy Project, un email génère entre 0,03 g et 26 g de CO2 sans prendre en compte les pièces jointes. 

Le cabinet d’études Radicati Group a révélé que chaque jour, en 2022, 333 milliards d’emails ont été envoyés dans le monde entier


pollution numérique
L’empreinte carbone en quelques chiffres

En prenant une moyenne basse de 4 g de CO2 par email, cela représente environ 486 millions de tonnes de CO2 générés pour cette année.

Imaginez l’empreinte carbone que peut générer un appel personnel ou professionnel en visioconférence !

Par ailleurs, une étude de l’ADEME a démontré que la fabrication d’un ordinateur pesant 2 kg mobilise 800 kg de matières premières, et génère 124 kg de CO² sur un total de 169 kg émis tout au long de son cycle de vie.

À partir de cette constatation, il est facile de comprendre que limiter le remplacement fréquent de nos objets électroniques, tels que les ordinateurs, les téléphones portables ou les téléviseurs, permet de réduire leur impact environnemental. 

Ensemble, réfléchissons à notre façon de consommer et prenons conscience de l’impact de nos utilisations quotidiennes des technologies numériques.

Il est important de se demander si nous avons réellement besoin de posséder plusieurs modèles d’appareils différents qui risquent souvent d’être laissés de côté. 

Alors, prêt à évangéliser cette pratique autour de vous et à faire de la place dans vos placards ?

Pascal, podomobiliste chevronné et fervent croyant de la sobriété numérique

archimate 3.2 nouveautés

Toutes les nouveautés d’ArchiMate 3.2

Toutes les nouveautés d'ArchiMate 3.2

12 avril 2023

– 4 min de lecture

Ariane Chassagne

Consultante Architecture

ArchiMate est un langage de modélisation développé par l’Open Group, basé sur les concepts TOGAF, qui permet de partager un langage commun pour décrire, analyser et visualiser l’architecture d’entreprise. Le but ?  Aider à la prise de décision des transformations de l’entreprise.

Résultat d’années de réflexions (travaux débutés en avril 2020), la nouvelle spécification ArchiMate 3.2 est publiée le 18 octobre 2022. 

L’objectif de cet article est de montrer l’exhaustivité des modifications apportées par la spécification 3.2 d’ArchiMate.

Voici une synthèse de ces modifications qui seront détaillées plus bas :

La couche physique devient un composant de la couche technologie

Jusqu’ici indépendantes, Archimate 3.2 intègre la couche Physique dans la couche Technologie.

couches physique et technologie archimate 3.2

Les modifications de la notation

Deux changements majeurs dans la notation ArchiMate sont apportés par la spécification 3.2 :

Nous avons fait le travail de synthèse des modifications de la notation dans le tableau suivant :

modifications notations archimate 3.2
Modification de la notation ArchiMate 3.2

Voici donc la nouvelle notation Archimate 3.2 :

Notation ArchiMate 3.2
Notation ArchiMate 3.2

La modification de définitions

ArchiMate 3.2 clarifie et simplifie les définitions des concepts Outcome, Constraint, Business Function, Product et Technology Interface.

Issu de la spécification ArchiMate, nous avons synthétisé l’ensemble des modifications de définitions dans ce tableau (rouge : supprimé ; vert : ajouté) :

CoucheÉlémentArchiMate 3.1ArchiMate 3.2
MotivationOutcomeRepresents an end result.Represents an end result, effect, or consequence of a certain state of affairs.
MotivationConstraintRepresents a factor that limits the realization of goals.Represents a limitation on aspects of the architecture, its implementation process, or its realization.
BusinessBusiness FunctionRepresents a collection of business behavior based on a chosen set of criteria (typically required business resources and/or competencies), closely aligned to an organization, but not necessarily explicitly governed by the organization.Represents a collection of business behavior based on a chosen set of criteria such as required business resources and/or competencies, and is managed or performed as a whole.
BusinessProductRepresents a coherent collection of services and/or passive structure elements, accompanied by a contract/set of agreements, which is offered as a whole to (internal or external) customers.Represents a coherent collection of services and/or passive structure elements, accompanied by a contract, which is offered as a whole to (internal or external) customers.
TechnologyTechnology InterfaceRepresents a point of access where technology services offered by a node can be accessed.Represents a point of access where technology services offered by a technology internal active structure can be accessed.

La modification des méta-modèles

La spécification 3.2 modifie les méta-modèles des couches Business, Technologie, Physical, et des liens entre la couche Implémentation et Migration et l’aspect Motivation. 

Voici les évolutions de ces méta-modèles :


Business Composite Elements Archimate 3.2
Business Composite Elements

Technology Layer Metamodel Archimate 3.2
Technology Layer Metamodel

Technology Passive Structure Elements Archimate 3.2
Technology Passive Structure Elements

Physical Elements Metamodel Archimate 3.2
Physical Elements Metamodel

Implementation and Migration Elements with Motivation Eléments Archimate 3.2
Relationships of Implementation and Migration Elements with Motivation Eléments

En synthèse, les modifications des méta-modèles apportent les changements suivants :

Évolution des relations dérivées

Dans le but de réaliser des analyses d’impacts plus poussées, la spécification ArchiMate 3.1 avait introduit la notion de relation dérivée :

Si on a deux relations p(b,a):S et q(b,c):T avec a, b, c des éléments, p et q des relations respectivement de type S et T, alors on cherche à connaître la relation r de type U tel que r(a,c):U.

relation dérivées archimate 3.2

ArchiMate 3.1 définit :

En complément, Archimate 3.2 : 

évolution relation dérivées archimate 3.2

Conclusion

Les modifications du langage de modélisation Archimate apportées par la spécification 3.2, bien que mineures, permettent d’homogénéiser la notation, d’améliorer le méta-modèle et de supprimer des ambiguïtés par la clarification à la fois des définitions et des règles de restrictions des relations dérivées.

Pour approfondir le sujet, vous pouvez consulter la spécification d’Archimate 3.2.

Les autres articles qui vont vous intéresser

comité architecture

Définition d’une comitologie : Comment mettre en place une comitologie d’architecture efficace ?

Définition d'une comitologie : Comment mettre en place une comitologie d'architecture efficace ?

17 février 2023

– 7 min de lecture

Salomé Culis

Consultante Architecture

Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans la jungle que constituent les différents comités en entreprise, et les comités d’architecture ne font pas exception. Vous êtes perdus et ne savez pas comment définir la comitologie qui répondra aux besoins de votre organisation ? Suivez le guide !

Dans cet article, nous aborderons deux grandes étapes : 

Une comitologie utile et intéressante doit être construite pour répondre à vos objectifs

étapes définition comitologie

Identifier clairement les objectifs de la comitologie

Les objectifs des organisations étant très divers, il est naturel qu’une myriade de comités d’architecture différents existent : 

L’un des écueils principaux consiste à faire surgir dans les agendas autant de comités que de champignons après les premières pluies d’automne. On voit souvent des participants occasionnels se mélanger les pinceaux avec les trois ou quatre réunions portant un nom approchant. Et s’ils ne savent pas les différencier, nul doute qu’ils ignorent leurs objectifs…

Mais dans ce cas, comment créer une comitologie d’architecture claire, lisible et utile ? 

Afin de choisir la plus adaptée, il est tout d’abord capital de bien comprendre le contexte de votre entreprise et d’identifier vos objectifs. Cela peut passer par des interviews mais aussi être exploré dans le cadre d’un audit de maturité de l’architecture, qui comporte un volet sur la comitologie. 

Définir ensemble la comitologie qui répond aux objectifs identifiés

Une fois les objectifs clarifiés, la construction collaborative de la comitologie peut ensuite débuter !

Rhapsodies Conseil vous aide à dessiner la comitologie qui vous conviendra le mieux en s’appuyant sur : 

Votre connaissance fine de l’organisation dans laquelle vous évoluez sera également précieuse et devra être prise en compte. 

Vous obtiendrez à terme une description des différents comités d’architecture à mettre en place précisant : 

Ces éléments seront bien sûr diffusés au sein de l’organisation pour bien expliquer le rôle du ou des comités d’architecture. Bien communiquer en amont de la mise en place des comités permettra de s’assurer que tous les participants, récurrents ou occasionnels, n’aient pas de doutes sur leurs objectifs.

Il ne reste plus qu’à les mettre en œuvre et les animer !

Pas si simple me direz-vous ? Comment s’assurer que cette comitologie soit animée de manière efficace et réponde ainsi aux objectifs de l’organisation ? 

Tout en évitant à tout un chacun d’écouter distraitement d’une oreille en travaillant sur un autre sujet en parallèle ou en traînant sur son téléphone… 

Eh bien, en s’appuyant sur le PMO de l’architecture ! 

Le PMO de l’architecture : cet acteur clé qui rend vos comités efficaces et productifs

Qui est le PMO de l’architecture ?

Ce terme de “PMO” a été dévoyé et il peut paraître n’être qu’un scribe qui n’apporte pas de vraie valeur ajoutée. Notre conviction chez Rhapsodies Conseil est la suivante : cet acteur doit avoir une culture de l’architecture d’entreprise. Il peut alors faire tellement plus pour l’équipe architecture que compléter un fichier excel une fois par mois !

Il  dispose ainsi de nombreuses compétences : 

C’est pourquoi il est le plus à même d’animer la comitologie d’architecture et de la rendre intéressante pour l’ensemble des participants, décideurs y compris.

étapes comitologie

La première activité du PMO de l’architecture : sélectionner et vérifier les dossiers d’architecture

C’est lui qui propose un ordre du jour en fonction de la maturité et du niveau d’urgence des dossiers d’architecture. Il vérifie que ceux-ci sont bien complets avant leur passage en comité. Il comprend les enjeux et peut donc appuyer les différents architectes dans la préparation de leurs dossiers. Il dispose aussi de templates de dossiers d’architecture afin de guider les architectes nouvellement arrivés dans la rédaction de leurs premiers dossiers. 

Une bonne préparation avec des attendus précis, dont le PMO de l’architecture est le garant, permet d’éviter bien des désillusions en comité… Et de devoir à de nombreuses reprises rapporter les mêmes éléments complémentaires devant des participants qui ont oublié une bonne partie du sujet…

Le PMO de l’architecture est aussi en charge de l’animation des comités le jour J

L’animation des comités en tant que tels fait également partie de son rôle : il partage l’ordre du jour, suit le bon déroulement du comité, recueille les avis en séance et prend les notes explicatives. Il établit le relevé de décision et partage le compte-rendu aux différents participants. 

Il peut aider à remettre le comité sur le droit chemin quand les échanges s’enlisent. 

Un suivi est mis en place par le PMO pour que les décisions ne restent pas lettre morte

Suite aux comités, il réalise le suivi des dossiers en fonction des décisions : 

Il établit donc les ordres du jour des prochains comités. 

Ce suivi fin des ordres du jour permet d’éviter ce que l’on voit parfois : 

Il peut identifier les décisions qui donnent lieu à de la dette et en faire le suivi. 

De plus, connaissant les différents dossiers en cours, il maîtrise les dépendances entre les sujets. Il est donc à même de prévenir les architectes dont les sujets peuvent être impactés par les décisions du comité. Le PMO de l’architecture ayant une vision globale de l’avancement des sujets, il peut créer du lien entre les architectes. Cela permet aussi d’assurer que l’ensemble des décisions prises lors des comités restent cohérentes.

Le PMO de l’architecture participe également à l’amélioration continue de la gouvernance de l’architecture 

Enfin, son rôle transverse lui permet de construire le reporting de la comitologie : il suit le nombre de dossiers qui passent en comité, les décisions et les avis émis… Il peut alors proposer des améliorations de la comitologie afin d’optimiser la gouvernance de l’architecture. Il pourra donc vous aider à ajuster la comitologie si nécessaire en fonction de ce qu’il observe en comité et des issues des présentations. 

J’ai tenu ce rôle pendant 1 an et eu la chance de travailler avec des collègues qui avaient aussi tenu ce rôle. J’espère que cette synthèse vous sera utile et que vous connaissez désormais mieux le PMO de l’architecture, cet acteur qui garantit le succès de vos comités. N’hésitez pas à nous contacter pour échanger sur vos retours d’expérience. 

développer n'est pas modéliser

Pourquoi la modélisation de données est-elle indispensable ?

Pourquoi la modélisation de données est-elle indispensable ?

19 décembre 2022

– 5 min de lecture

Lionel Martin

Consultant Senior Architecture

Savez-vous que lancer les développements d’une solution sans modélisation de données, c’est comme construire une maison sans en avoir fait les plans ?

Si vous voulez avoir des solutions performantes et pérennes pour vos projets de transformation de vos SI, utilisez la modélisation de données, et en particulier la modélisation de données conceptuelle, comme un levier de performance.

Stocker des données n’est pas modéliser des données

Très souvent après avoir validé vos projets de transformation des SI pour atteindre les enjeux métier d’entreprise, l’objectif est de rapidement importer les premières données pour pouvoir les rendre ‘visibles’ et avoir des premiers résultats ‘concrets’.

Des développements sont donc lancés, sans l’étude préalable des données et des concepts nécessaires pour faire le lien avec le métier de l’entreprise. Ces développements conduisent à définir des tables et des jointures avec pour objectif de stocker des données. C’est la modélisation de données dite physique. L’objectif n’est pas le bon à ce stade. C’est une vision de solution court-termiste.

Une notion importante à appréhender est que le stockage des données et la structure de la base de données impactent directement la restitution, et donc l’usage des données. Cette structure est développée au travers du modèle de données physique.

Si vous mélangez les notions de modèle de données physique et de modèle de données conceptuel, et si vous ne comprenez pas bien les concepts fonctionnels manipulés, alors le modèle de données physiques ne répondra pas à tous les besoins adressés.

Toutes ces questions sont adressées au travers de la modélisation de données et en particulier la modélisation de données conceptuelle.

Dès lors, quels sont les objectifs de la modélisation de données ?

Nous avons vu que lorsque nous pensons modélisation de données, nous pensons tables, jointures, clefs étrangères. En réalité, cela revient à penser, tuyaux en PVC ou en cuivre, briques ou parpaings, avant même de savoir si nous souhaitons une maison de plain-pied ou à étages. La modélisation de données conceptuelle est donc une obligation.

Le modèle de données conceptuel conceptuel permet de définir des concepts (étonnant, non ?) transverses à l’entreprise, clairement définis entre les parties prenantes. Ces concepts sont liés pour répondre à un ensemble d’usages, qui lorsqu’ils sont regroupés dans des fonctions (définies au travers de l’architecture fonctionnelle), constitueront la solution informatique répondant aux besoins.

Le modèle de données conceptuel doit d’abord répondre à des usages propres au métier de l’entreprise. Prenons un modèle de données client par exemple. Il sera différent pour un assureur ou pour un industriel. Il sera également différent entre deux assureurs du fait de leur positionnement sur le marché. Le modèle conceptuel est donc basé sur l’utilisation des données qu’il contient : les usages valident le modèle. 

La modélisation de données : une démarche à valeur ajoutée pour la DSI et surtout pour le métier

Le modèle de données conceptuel décrit les données stockées dans la solution de manière compréhensible par les métiers. D’autre part, il impose une démarche rigoureuse de conception concourant à la réussite du projet.

La modélisation de données doit ainsi commencer par lister les usages et les données sous-jacentes ou associées. S’entourer à la fois d’experts des données et d’experts métier est donc la clé. En effet, nous avons mis en évidence plus haut que le modèle de données conceptuel doit répondre aux deux enjeux à la fois : 

Construire et valider le modèle de données conceptuel est donc une démarche itérative afin d’échanger très régulièrement entre le métier, les experts de la donnée et la DSI.

Un modèle de données conceptuel performant est avant tout un modèle métier qui traduit des besoins métiers : on ne peut modéliser sans avoir une expression de besoin décrivant les usages.

La modélisation conceptuelle s’inscrit également dans une démarche de gouvernance des données. En effet, les premières questions posées naturellement quand le modèle de données se construit sont par exemple : quelle est la définition de ce concept ? dans quel cycle de vie s’inscrit-il ? etc. Les métiers définissent les concepts, les périmètres et les responsabilités avec le modèle de données conceptuel.  

Avec cette démarche, en tant que DSI, vous minimisez les risques de choix court-termistes et de complexité de la solution développée. Vous bénéficierez ainsi d’une solution évolutive, maintenable, documentée et qui minimise également le shadow IT.

En tant que métier, cela vous permet d’être au plus proche des développements et vous comprenez grâce au modèle de données conceptuel, les données manipulées dans la solution. Vous minimisez ainsi les risques d’inadéquation avec les attentes métier.

En tant que responsable projet, product owner, ou responsable SI, imposez donc d’avoir une démarche de modélisation de données qui commence par un modèle conceptuel dans tous vos projets SI. Il est un facteur clef de réussite !

La modélisation de données : une compétence clé

La gestion du cycle de vie du modèle de données conceptuel et des impacts sur le stockage des données (base de données), doivent être suivis et validés par une personne experte en modélisation de données. Le cycle de vie du modèle de données est un processus lent dont les évolutions ne se voient pas forcément. 

Une modélisation de données performante doit garantir une cohérence, une intégrité et une interopérabilité des données et des solutions. Une mauvaise modélisation de données crée ainsi lentement des blocages SI pour de futurs usages. Une illustration simple de cette mauvaise modélisation de données, est de laisser en attributs des données qui ont des cycles de vie différents de l’objet auquel ils sont rattachés. Multipliés par le nombre de données à l’échelle de l’entreprise et ajoutés à la complexité d’un modèle, ces problèmes de modélisation de données rendent le SI rigide.

La modélisation de données est donc une compétence spécifique. C’est une expertise qui s’acquiert au fur et à mesure des projets. Elle est nécessaire aux équipes de conception telles que les Business Analysts et les Architectes de données.

La modélisation de données, un facteur clef de succès de la transformation des SI

La modélisation des données est donc indispensable à un projet de développement de solution informatique. Comme évoqué précédemment, avec le modèle de données conceptuel, elle manipule des concepts métier de l’entreprise. Elle doit donc se projeter et anticiper les nouveaux concepts nécessaires aux nouvelles demandes client. Elle garantit ainsi l’agilité et l’évolutivité de votre solution face à la diversité des usages à adresser pour répondre aux demandes client en perpétuelle évolution.

Une question reste alors : la modélisation de données dépendant de la qualité des données des concepts métier, est-ce que les processus métier actuels de l’entreprise peuvent être modifiés pour fournir la qualité des données nécessaires aux nouvelles demandes client ?

api gouvernance

API : Tout est une question de gouvernance !

API : Tout est une question de gouvernance !

12 décembre 2022

– 4 minutes de lecture

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Les projets d’API Management sont fondamentalement simples. Il s’agit de faire échanger des données d’un système A vers un système B. Mais c’est sans compter sur le fait qu’un projet d’API Management fait intervenir un grand nombre d’acteurs, ce qui engendre de la complexité.

Les acteurs de la gestion des API

Pour commencer, nous pouvons énumérer les acteurs typiques impliqués :

On voit bien qu’il y a une multiplicité d’acteurs, qui vont tous pousser dans leur propre direction. Et on perd rapidement toute forme de coordination si :

Le défi de la complexité

Il est donc nécessaire de maîtriser la complexité de l’entreprise et la complexité due à ses interactions et à ses acteurs. En effet, selon la théorie des systèmes complexes, la complexité du système « entreprise » réside dans le nombre élevé d’acteurs et le nombre élevé d’interactions entre eux !

Ce qui est complexe, ce n’est pas de faire une API avec un acteur, mais de faire une API avec, par et pour de multiples acteurs.

Il est donc fondamental de :

A partir de là, on peut déduire deux prérequis :

Le mode d’organisation le plus souvent utilisé est le mode de gouvernance que j’appelle open source. L’équipe API encadre, guide, aide, soutient, mais surtout permet à chacun de contribuer facilement et efficacement.

De ces activités et défis ainsi énumérés, nous pouvons ainsi déduire deux types d’activités.

Deux typologies d’activités de l’équipe API

On peut ainsi diviser les activités d’une équipe API en deux types d’activités : les activités régaliennes et les activités étendues. En effet, la gouvernance d’une équipe de gestion d’API doit fixer un cadre dans lequel tous les acteurs impliqués dans les API doivent s’inscrire, afin que tous les acteurs puissent pleinement travailler.

Les activités régaliennes

Nous pouvons appeler activités régaliennes les activités pour lesquelles l’équipe de gestion des API a toute l’autorité et ne peut être supprimée. Dans ces activités, nous pouvons mettre :

Les activités étendues

Certaines activités doivent cependant être menées non pas sur un mode purement régalien mais sur un modèle beaucoup plus collaboratif, car après tout, il s’agit d’organiser les échanges entre au moins deux systèmes :

2 typologies de gouvernance, ou plutôt 2 “curseurs” de gouvernance

Enumérer une liste de tâches n’est pas pour autant équivalent à définir une gouvernance API.

De ces deux typologies d’activités, on remarque que le pattern “décentralisée” revient forcément.

En effet, le mode de gouvernance qu’on pourrait appeler “décentralisée” revient très souvent. Dans ce mode de gouvernance, l’équipe d’API Management a comme but principal de permettre à tout à chacun de contribuer facilement et efficacement. Ainsi, charge à l’équipe API Management de cadrer, orienter, aider, d’apporter du support, mais pas nécessairement d’implémenter et définir les APIs. C’est une logique de gouvernance qui cherche avant tout à permettre aux autres équipes de travailler de manière autonome.

Dans une logique totalement inverse, l’autre mode de gouvernance que l’on rencontre régulièrement est une gouvernance centralisée. Le centre de compétence d’API regroupe alors toutes les compétences nécessaires, et travaille de manière auto-suffisante.

Pour autant, rares sont les entreprises qui mettent en place une gouvernance aussi “marquée” par une de ces deux logiques. Toute la question est de pouvoir s’adapter à l’organisation de l’entreprise et de son SI, mais aussi de s’adapter à la maturité et à l’autonomie des équipes en place. Il faut toutefois bien chercher à autonomiser les équipes, sans quoi il vous sera impossible de “scaler” votre organisation autour des APIs, sans compter les effets de bord d’une logique de tour d’ivoire…

api-demarrer-projet

Comment bien démarrer son projet d’API Management ?

Comment bien démarrer son projet d’API Management ?

2 décembre 2022

– 5 minutes de lecture

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Il y a encore aujourd’hui de nombreuses entreprises qui ne misent pas encore sur les API et qui se demandent encore comment faire. Elles se retrouvent souvent bloquées par le grand nombre de questions qui se posent à elles, ne sachant pas comment aborder ce genre de projets. Elles se retrouvent rapidement bloquées. C’est pourquoi je préconise une démarche MVP.

L’approche MVP pour un projet d’API Management

Parler d’approche MVP pour d’aussi gros projets peut surprendre. En effet, les points à soulever sont nombreux, que l’on parle de sécurité, des solutions techniques, de l’organisation, de la roadmap API ou encore de la définition de bonnes pratiques.

Mais les avantages d’une démarche MVP pour un projet d’API Management sont nombreux :

Cette approche MVP peut rapidement aboutir à une première API en un mois, certes imparfaite, mais utilisable. Est-ce qu’il y aura encore des questionnements après un mois ? La réponse est évidente : c’est oui ! Et vous serez même en mesure de classer ces questionnements par ordre de priorité !

Approche MVP et grandes étapes

Une approche MVP étalée sur quatre semaines est clairement réalisable, pour peu qu’on suive les grandes étapes suivantes :

En respectant ces étapes, vous serez en mesure de poursuivre votre programme API grâce au travail des initiatives priorisées, mais surtout, de pouvoir continuer sur votre lancée ! Et n’oubliez pas que les projets d’API Management nécessitent beaucoup de communication et d’évangélisation !