Modes de travail dans le conseil – Le jour d’après

Modes de travail dans le conseil - Le jour d'après

L’objectif de ce dossier est de faire un bilan éclairé de la manière dont notre cabinet s’est adapté lors de la crise sanitaire de 2020 et fournir un guide de bonnes pratiques à destination de l’ensemble de nos collaborateurs et de notre écosystème.

Ce dossier est scindé en 2 grandes parties :

  • Constat & enjeux
  • Nos Expérimentations

25 janvier 2021

– 1 minute de lecture

Séverin Legras

Directeur Agilité, Projets & Produits

L’objectif de ce dossier est de faire un bilan éclairé de la manière dont notre cabinet s’est adapté lors de la crise sanitaire de 2020 et fournir un guide de bonnes pratiques à destination de l’ensemble de nos collaborateurs et de notre écosystème.

Ce dossier est scindé en 2 grandes parties :

Introduction :

La crise liée à la COVID-19 a bouleversé la manière de travailler pour toutes les entreprises. Notre domaine d’activité – le Conseil en Management – n’a pas été épargné, même si nous avions déjà certaines habitudes qui nous ont permis de nous adapter rapidement.

Si, lors de cette crise, le télétravail a beaucoup été évoqué, dans le monde du Conseil, ce point précis n’est pas forcément au cœur de la problématique du fait de la distance imposée par notre mode de fonctionnement. Nous travaillons principalement pour nos clients et depuis leurs locaux. Ainsi même avant cette crise, les échanges entre collaborateurs d’un cabinet de conseil devaient être organisés. Nous pouvons considérer que, vu du cabinet, les collaborateurs travaillaient déjà à distance.

Nous étions donc relativement préparés pour ce qui concerne les interactions avec notre organisation et nos collègues, un peu moins dans nos missions du quotidien chez les clients.

L’enjeu réel dans le Conseil, mais aussi pour d’autres secteurs ou organisations, n’est pas d’organiser le télétravail, qui n’est finalement qu’un mode de travail différent avec des avantages et des inconvénients, mais de faire en sorte que le travail à distance soit combiné le mieux possible avec le travail en présentiel. L’objectif, une fois la crise terminée, est d’identifier clairement les activités adaptées au travail à distance et celles qui nécessitent une présence sur site, afin de trouver un équilibre pérenne entre ces deux modalités.

Nous avons souhaité rédiger et partager la synthèse de nos apprentissages depuis le premier confinement, ainsi qu’un recueil des pratiques et expérimentations que nous avons menées ou que nous souhaitons mener dans les mois à venir.

https://www.rhapsodiesconseil.fr/wp-content/uploads/2015/12/Rhapsodies-Conseil-Le-jour-d-apres-Synthese.pdf

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Comment “être vraiment agile” grâce à la pyramide de dilts ?

Comment “être vraiment agile” grâce à la pyramide de Dilts ?

4 décembre 2020

– 8 min de lecture

Yann Tariel

Consultant Senior Organisation Apprenante & Leadership Agile

Dans le contexte actuel, quelle organisation n’a pas pour objectif “d’être plus agile” ? Être plus agile, la clé du succès ? Oui, mais comment y parvenir ?

Agile … is an attitude, not a technique with boundaries. An attitude has no boundaries, so we wouldn’t ask “can I use agile here”, but rather “how would I act in the agile way here?” or “how agile can we be, here? »

Alistair Cockburn

En traduction synthétique « L’Agilité, c’est un état d’esprit pas seulement des pratiques ! ».
D’expérience, nous savons qu’appliquer un framework agile ou utiliser des outils estampillés agiles (JIRA, Trello…) ne sont aucunement une garantie que vous allez évoluer vers un état d’esprit agile. 
La notion d’état d’esprit renvoie à la complexité humaine, 
une complexité qui se caractérise par un grand nombre d’éléments en relation d’interdépendance et sans coordination centrale.
Pas facile de s’y retrouver… sauf si nous utilisons la pyramide de Dilts. C’est un modèle que je trouve très pertinent pour structurer ces éléments et mettre en évidence leur relation.

Mais avant d’utiliser ce très beau modèle (mini teasing, il va falloir patienter encore un peu), revenons-en à notre objectif, à cet état d’esprit agile que l’on vise. (car nous savons que « Tout objectif flou conduit irrémédiablement à une connerie précise. » Anonyme)

Pour clarifier notre objectif, commençons par le sens des mots :

1. Qu’est ce qu’un état d’esprit ?

C’est un état mental qui agit comme un filtre dans nos désirs et nos interprétations, nous prédisposant ainsi à penser, à parler et à agir d’une certaine manière.

Exemple : Avant le démarrage d’une compétition, le sportif se plonge souvent dans un état d’esprit de grande certitude. Les imprévus pendant la compétition généreront ainsi moins de doutes en lui, trop de doutes pouvant impacter négativement sa motivation ou lui faire perdre sa concentration.

concentration

Au contraire, entre chaque entraînement, le sportif pourrait adopter un état d’esprit de curiosité et de remise en question. Le doute sera dans ce cas-là une ressource positive pour le sportif, lui permettant d’envisager de meilleures solutions pour améliorer son entraînement.

entraînement pour être agile

Cet exemple souligne combien il est important d’adapter son état d’esprit en fonction de la situation et des objectifs que l’on poursuit. Si vous n’en êtes pas encore intimement persuadés, je vous suggère de regarder le TedX Change your mindset, change the game | Dr. Alia Crum.

Une seconde question nous vient alors tout naturellement

2. Qu’est-ce qu’un état d’esprit agile ?

Si nous associons l’Agilité au manifeste du développement agile de logiciels, nous pouvons dire que dans ce cas-là, l’état d’esprit agile recherché serait d’être prédisposé à penser, à parler et à agir en cohérence avec les 4 valeurs et 12 principes de ce manifeste.

On peut bien entendu étendre notre définition aux 5 valeurs et aux 3 piliers de Scrum (si l’on utilise ce framework)

piliers et valeurs scrum

ou au triptyque : build the right thing, build the thing right, build it fast

triptype scrum

ou à quelque autre concept que l’on associe à de l’agilité.
Il n’y a pas une seule bonne réponse de ce qu’est un état d’esprit agile. 

La bonne question à se poser pour trouver la définition de l’état d’esprit agile que vous recherchez est :

3. Pourquoi développer cet état d’esprit agile ?

Effectivement, avant la question du « comment », posons-nous la question du « pourquoi » (<- j’ai Simon Sinek qui me le chuchote constamment à l’oreille depuis que j’ai vu son TedX Simon Sinek – Comment les grands leaders inspirent l’action )

Globalement, nous pouvons voir l’agilité comme une réponse au contexte VICA : Volatile, Incertain, Complexe, et Ambigu (VUCA en anglais), qui devient de plus en plus une norme dans le monde de l’entreprise.

grille de lecture vuca vica

Si nous voulons développer un état d’esprit agile, c’est parce nous voulons nous doter de la capacité de penser et d’agir de façon adaptée et performante dans ce contexte.

Prenons un exemple en utilisant comme guide de réflexion l’une des 4 valeurs du manifeste du développement agile de logiciels : “les individus et leurs interactions plus que les processus et les outils”.
Si vous êtes dans un contexte changeant, alors les processus et les outils qui ont tendance à figer le système, sont une barrière à votre adaptation. Vous devez alors porter votre attention aux individus et aux interactions qui leur permettent de s’adapter au contexte. Dans ce cas, un état d’esprit agile est primordial.

Maintenant, si vous êtes dans un environnement avec une faible variabilité (pas VICA), il y a de fortes chances de gagner plus rapidement en performance en travaillant sur l’axe des processus et des outils plutôt qu’en travaillant sur l’axe des individus et interactions.
Ce serait là un état d’esprit moins agile mais qui serait pertinent vis à vis du contexte.

A travers cet exemple quelque peu provocateur pour l’agiliste convaincu que je suis, je veux montrer qu’il vous faut adopter un état d’esprit plus ou moins agile selon le contexte. 
Tout comme pour notre sportif, un état d’esprit de grande certitude est bénéfique en phase de compétition mais est néfaste en phase d’entraînement.

Après avoir mûri notre réflexion sur l’état d’esprit que l’on recherche (un état d’esprit adapté à notre contexte), nous pouvons passer à :

4. Comment favoriser l’émergence de l’état d’esprit recherché ?

C’est le moment d’introduire la pyramide de Dilts. 
Ce modèle se compose de 6 niveaux qui se superposent avec une gradation des aspects les plus concrets en bas aux aspects les plus abstraits en haut.

Note : le « nous » dans les questions peut faire référence aussi bien à un individu qu’à une équipe ou une organisation (<- une pyramide multi usages, cool, non ?).
Chaque niveau a une influence sur tous les autres mais il reste plus étroitement lié au niveau qui est juste en dessous et juste au-dessus de lui.

Pour mieux saisir les relations entre les niveaux successifs, prenons un exemple :
Imaginons une équipe qui passe de la responsabilité de maintenir un produit en fin de vie à celle de développer un nouveau produit. Nous sommes dans le cas d’un changement au plus haut niveau de la pyramide, au niveau du sens (mission). 

L’équipe va naturellement se poser la question de ce qu’elle doit modifier dans son mode de fonctionnement pour s’adapter à cette nouvelle mission.

Nous allons répondre à cet enjeu en utilisant la structure du modèle de Dilts par un questionnement à chaque niveau :

Etape 1 – niveau sens :

Etape 2 – au niveau identité :

Etape 3 – A partir du nouveau rôle qui a été identifié, nous procédons aux mêmes questions avec le niveau inférieur, le niveau des valeurs et croyances :

Et nous descendons ainsi de suite sur tous les niveaux jusqu’au niveau le plus bas qui est l’environnement.

Ce déroulé de questions par niveaux successifs va faire ressentir à l’équipe la nécessité d’un alignement, d’une cohérence, d’une « relation + / + » entre tous les niveaux pour obtenir la contribution la plus efficace au niveau de sa nouvelle mission.

Si nous n’avions pas utilisé ce questionnement structuré sur les niveaux de la pyramide, il est probable que l’équipe ait répondu sur des modifications à faire au niveau des capacités, des comportements et de l’environnement (par ex : passage de Kanban à Scrum et colocalisation avec l’équipe métier) mais pas au niveau des valeurs et croyances et de l’identité. On peut imaginer que l’équipe devra délaisser un état d’esprit orienté efficience et process (qu’elle avait adopté pour maintenir un produit en fin de vie) pour aller vers plus de souplesse et de priorité aux interactions dans le développement du produit avec l’équipe métier. 

Une autre clé de compréhension de la pyramide de Dilts est que l’influence entre les niveaux est plus importante dans le sens descendant que dans le sens montant. De fait, il est souvent préférable de régler un problème qui se situe à un niveau par un changement au niveau supérieur. 
Par exemple, si vous observez que le Product Owner transforme les daily meeting en séance de reporting (problème au niveau des comportements), l’exclure du daily meeting (solution au niveau des comportements) va sûrement transférer le problème ailleurs (il viendra solliciter l’équipe pour du reporting à d’autres moments que le daily). La solution est peut-être à trouver sur les niveaux supérieurs, comme au niveau des capacités en renforçant le management visuel ou au niveau de l’identité (un product owner n’est pas la traduction de chef de projet en anglais !). 

Je vous propose un dernier exemple qui montre l’importance de la cohérence entre les 6 niveaux logiques. 

Avant ma bascule dans le domaine de l’Agilité, je travaillais dans une entreprise où les départements collaboraient peu efficacement entre eux. Une année, le PDG se décide à prioriser dans les objectifs l’amélioration de la collaboration entre départements (notamment évolution du rôle et des responsabilités et donc du niveau identité) au service d’une plus grande performance collective (niveau sens).
Il fait une annonce à ce sujet et une formation est dispensée au plus grand nombre afin d’accompagner ce changement. C’est une formation qui met en avant des principes comme « nous sommes tous des clients internes », « les optimums locaux ne font pas un optimum global »,etc. Le but était de changer le niveau des croyances et des valeurs afin qu’elles soient plus en phase avec le changement désiré au niveau identité (collaboration) et au niveau sens (performance collective).
Cette formation n’a aucun effet durable car les autres niveaux (environnement, comportements, capacités) ne sont pas alignés et propices à cette plus grande collaboration. Tous les collaborateurs de l’entreprise ont des objectifs individuels. Chaque département a ses propres objectifs qui peuvent être quasiment en conflit avec ceux des autres. Chaque équipe déjeune séparément des autres.
Les éléments que je viens de citer ont une rétroaction beaucoup plus forte que l’action de la formation, le système revient à l’équilibre. Ce fut une belle démonstration des interactions fortes entre les niveaux de la pyramide de Dilts et du principe d’homéostasie.

Conclusion

En synthèse, voici l’articulation des réponses que je vous propose à notre problématique initiale “Comment être vraiment agile avec la pyramide de Dilts ?” 

  1. L’agilité n’est pas une finalité en soi. Analyser d’abord votre contexte (notamment sur son aspect VICA) et les objectifs poursuivis par votre organisation afin d’identifier quel est le niveau d’agilité le plus pertinent à mettre en place
  2. On peut être vraiment agile à condition que notre état d’esprit soit agile. Préciser donc les caractéristiques de l’état d’esprit qu’il vous faut adopter (notamment en fonction du niveau d’agilité défini précédemment).
  3. Analyser chacun des niveaux de la pyramide de Dilts afin de définir les incohérences et manques qui empêchent l’atteinte de cet état d’esprit et qui freinent votre performance dans votre mission (niveau du “sens”, niveau le plus haut de la pyramide)
  4. Définissez les actions qui pourraient être entreprises pour commencer à faire évoluer chacun des niveaux dans la direction souhaitée et les prioriser
  5. Mettez en oeuvre ses actions et vérifier leur efficacité dans la poursuite de ce nouvel état d’esprit
  6. Observez les changements d’état d’esprit opérés et assurez vous qu’ils ont un impact positif sur vos performances
  7. Bravo ! Félicitez-vous ! Vous avez accompli un beau chemin. Vous pouvez maintenant itérer en revenant à l’étape 4) ou challenger le tout et revenir à l’étape 1) 

C’est un bravo sincère sur cette étape 7) car l’utilisation de la pyramide de Dilts nécessite de l’humilité et une vraie volonté de remise en cause (qui aime révéler ses incohérences ?) pour être pleinement performante.
Ce travail sur les blocages et les incohérences  entre les 6 niveaux du modèle va fluidifier et aligner l’état d’esprit et l’action sur la mission.
C’est un chemin qui va libérer tous les potentiels de votre organisation !

libérer potentiels organisation

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Formation Certifiante Scrum Master

Formation certifiante Scrum Master

14 novembre 2020

– 1 minute de lecture

Séverin Legras

Directeur Agilité, Projets & Produits

Formation Certifiante Scrum Master

27 & 28 Février 2017

Tarif : 1 200 € (pour les deux jours)

Lieu : Rhapsodies Conseil – 43, rue de Liège – Paris

Naviguer sereinement dans des équipes agiles en maîtrisant les concepts et les pratiques via la méthodes SCRUM.

L’Agilité s’appuie sur une démarche itérative incrémentale ainsi que sur l’auto-organisation des équipes. Cette formation pratique de deux jours vous permettra d’appréhender les principes liés à la construction de produit Agile, ainsi que la mise en pratique de Scrum.

Vous apprendrez à organiser le travail des acteurs métiers, des managers et des équipes de  développement au travers de mises en situation.

A l’issue de la formation, une certification Scrum Master (PSM I) via un QCM en ligne vous est proposée.

Pédagogie:

A l’issue de cette formation, les participants seront en mesure de:

Structure de la formation:

Séverin Legras

Senior Manager

severin.legras@rhapsodies.eu

Tél : 01 44 70 16 16

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12 novembre 2020

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Séverin Legras

Directeur Agilité, Projets & Produits

Gartner estime que les budgets des DSI vont baisser de 8% en 2020 par rapport à 2019.

Dans ce contexte, c’est toujours la même sempiternelle question qui revient : comment faire plus quand on a moins d’argent ?

Il n’y a pas de solution miracle

Omo Micro

Si la réponse à cette question était si simple, quelqu’un en aurait fait une méthode et serait devenu probablement très riche en très peu de temps. 

Pas de solution miracle donc, mais peut-être des pistes de solutions à chercher dans les modes de fonctionnement de certaines équipes.

Première piste : dépenser moins.

Maigrir : lean, lean, lean…

Il s’agit ici d’optimiser les processus, de standardiser et d’automatiser au maximum pour réduire les coûts. L’approche Lean et ses dérivés dans l’industrie, l’IT ou le Management contient tout un tas de méthodes pour arriver à cet objectif. Cet article à ce sujet est très intéressant : “Sorry, But Lean Is About Cost Reduction…” et identifie certaines pistes :

… Oui mais pas n’importe comment !

Vous noterez que cet article au titre provocateur insiste finalement sur le fait que l’approche Lean n’a pas pour seul but de réduire les coûts, mais permet de le faire si on l’adresse de manière globale et intelligente.

Sur ce point, considérer qu’il est possible de réduire les coûts en supprimant des postes et en demandant toujours plus aux employés a peu de chance d’être rentable. Les coûts cachés ne sont pas loin : augmentation du turnover, de l’absentéisme, désengagement.

Par exemple, cette étude montre qu’une implémentation d’une approche Lean qui ne serait centrée que sur les aspects méthodologiques au détriment des aspects humains peut conduire à une augmentation de 82% du nombre d’arrêts maladie et de 62% de leur fréquence moyenne. En effet, une culture du process à outrance peut conduire à une diminution de l’autonomie et du contenu cognitif du travail, deux facteurs jouant sur la motivation intrinsèque du travailleur comme nous le rappelle Dan Pink dans cette vidéo “la vérité sur ce qui nous motive”.

Simplifier

Vous connaissez les 4 valeurs du Manifeste Agile ? Normalement oui. 

Vous connaissez les 12 principes sous-jacents ? Moins sûr n’est-ce pas ? 

Je les relisais récemment et l’un d’entre eux me semble totalement aligné avec le thème de cet article : La simplicité – c’est-à-dire l’art de minimiser la quantité de travail inutile – est essentielle.

Apprendre à faire simple pour travailler moins et donc dépenser moins, vous en avez forcément entendu parler. 

Innovation frugale vous connaissez ? Allez lire cet article où Navi Radjou nous dit : 

“Lobjectif est également de faire des produits simples, robustes et durables. Et daller vite.”

Qu’est-ce qui nous empêche de faire pareil dans la DSI ?

Antoine de Saint-Exupéry annonçait d’ailleurs le Lean et l’Agilité avant l’heure :

La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer.

Investir

Comment ? Dépenser moins en investissant ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ?

Et pourtant : investir au début et régulièrement permet d’économiser sur la durée.

Pas le temps d’industrialiser les tests, il faut qu’on produise de la valeur, c’est notre PO qui l’a dit.

Expliquez donc à votre PO que produire du code sans automatiser les tests aujourd’hui est plus rapide et moins coûteux, mais qu’il est probable qu’il devra repayer une toute nouvelle application dans 3 ans quand celle-ci sera impossible à maintenir.

Nous pouvons regrouper toutes ces pratiques d’automatisation (des tests, des déploiements, de l’infrastructure) sous le terme chapeau de DevOps (je préfère parler de BizDevOps). Ces pratiques et outils nous servent à faire des économies :

Sans oublier que BizDevOps, c’est avant tout un mode de fonctionnement qui favorise les interactions et la collaboration. Qui n’a jamais entendu une phrase du type : « Mon job c’est développeur, …peu importe ce qui arrive …je développe » ? Phrase qui annonce de bien mauvaises nouvelles dans quelques sprints…

Deuxième piste : produire plus de valeur

Prioriser

Cela fait plus de 10 ans que je travaille autour de l’agilité. Ce qui m’avait passionné dès le début, au-delà de l’amélioration des interactions et des relations humaines qui en découlent, c’est la priorisation par la valeur. Je ne sais pas combien j’ai fait d’ateliers avec des Product Owners (PO) pour les aider à appliquer ce principe si simple à énoncer, si difficile à mettre en œuvre.

Évidemment, aujourd’hui tout le monde est d’accord sur le principe de faire d’abord ce qui a le plus de valeur. Il y a 10 ou 20 ans, ce n’était pas si naturel, puisque de toute façon il fallait tout faire, alors pourquoi ne pas commencer par le plus facile, ou le plus difficile…

Avec mon équipe de coachs agiles, nous avons créé une école pour les PO d’une grande entreprise leader du e-commerce. Nous avons dédié un module entier d’½ journée à la valeur. Pas à la priorisation, mais à la représentation de la valeur. Car c’est un travail qui peut être extrêmement complexe. Il consiste à identifier les drivers ayant un impact sur la valeur et à les catégoriser : risques, valeur intrinsèque, valeur d’investissement, technologies… 

En travaillant sur la priorisation du backlog, le processus de développement en agile permet donc, pour un coût constant, de livrer en premier des fonctionnalités qui génèrent plus de valeur.

Alistair Cockburn nous propose d’ailleurs la définition suivante : 

“Agile is early delivery of Value and less bureaucracy”

Comprendre et mesurer

Pour produire plus de valeur, il faut probablement développer sa compréhension des utilisateurs et des clients. 

Et pour aller plus loin que cette simple phrase, j’aime beaucoup la combinaison des 3 approches Design Thinking + Lean Startup + Agile : 

Si même le Gartner le dit…

La combinaison de ces 3 approches est pour moi indispensable dans la réussite d’un produit car on peut très facilement en arriver à développer vite et bien des fonctionnalités parfaitement inutiles. J’intègre tout cela dans tous mes accompagnements pour product owners et product managers.

Au final : lean et agile, la solution ?

Ce qui définit l’Agilité, c’est cette importance donnée à l’apport de valeur plus qu’à la réduction des coûts. Il y a bien sûr une recherche d’efficacité, mais surtout d’efficience.

Avec plusieurs années d’expérience derrière moi, une combinaison des 2 est probablement une bonne approche : optimiser au maximum ce qui va être répétitif (tests, déploiements…) et accélérer au maximum le processus de création de valeur (priorisation, less is more…).

Comme dans un bon cocktail, tout est question de dosage et de vision globale : pour avoir un système efficient, il se peut que certaines parties du système ne soient pas optimisées au maximum, générant de fait une capacité à innover et à créer plus de valeur.

Pour arriver à trouver ce bon dosage permettant de produire plus de valeur, plus vite et avec moins d’argent, vous avez probablement besoin d’une bonne équipe produit qui :

J’ai observé personnellement une équipe de 6 personnes (PO, UX, devs) produire en 6 semaines ce qu’une équipe de 12 n’avait pas réussi à finaliser en 6 mois. 

Leur différence ? Probablement un peu plus d’expérience (et donc un TJM plus élevé  coucou les fausses économies) et surtout une capacité à se poser les bonnes questions. 

Rappelez-vous A. Einstein qui disait : 

“Si javais une heure pour sauver le monde, je passerais 55 minutes à définir le problème et cinq minutes à trouver la solution.”

Attention je le répète : ceci n’est pas une solution miracle. Ca ne fonctionnera pas si votre organisation n’est pas collaborative, si vos métiers et vos IT ne savent pas se parler, si votre management met des bâtons dans les roues plutôt que d’aider les équipes de dev. Mais si vous prenez maintenant ce chemin, ce sera toujours mieux que la situation actuelle. C’est dans les situations de crise que l’Homme est le plus innovant. 

Alors faites comme Indy : lancez-vous.



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Le « modèle » Spotify n’est pas un modèle

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10 novembre 2020

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Séverin Legras

Directeur Agilité, Projets & Produits

Lorsqu’on parle d’agilité à l’échelle, c’est-à-dire de transformation agile sur toute l’entreprise, il existe plusieurs modèles qui ont été développés au fil du temps : SAFe, Less, DAD… Et puis il existe le « modèle » Spotify. Il est plutôt bien documenté car des coachs qui ont travaillé chez Spotify, comme Henrik Kniberg ou Matt Harasymcsuk par exemple, ont diffusé plusieurs vidéos sur le sujet.

On pourrait croire que ce qui a été fait chez Spotify peut être transposé ailleurs tel quel. C’est aller un peu trop vite en besogne.

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Je vous propose une petite parenthèse historique. Revenons à la fin de la seconde guerre mondiale, le constructeur japonais Toyota est aux abois, son patron confie à l’un de ses ingénieurs, Taiichi Ohno, la mission de redresser la barre de l’entreprise. Ohno s’appuie sur plusieurs travaux de recherches et conçoit le Just-In-Time, concept majeur du Toyota Production System avec le Jidoka qui était déjà en place dans l’entreprise. Toyota devient petit à petit un leader du marché automobile mondial jusqu’à devenir numéro 1 en 2007. Les concurrents de Toyota n’ont pas tardé à aller chercher les idées du japonais. Les visites se succèdent dans les usines Toyota. Les ingénieurs de GM vont y repérer les pratiques qu’ils s’empressent de copier dans leurs usines aux Etats-Unis. Plus tard, vers 1990, les concepts du TPS seront formalisés par James Womack et Daniel Jones pour s’appeler en occident : Lean. Les constructeurs occidentaux cherchent à rattraper leurs retard, ils investissent massivement sur l’adoption des pratiques observées, des procédures. Ils n’ont pas compris que la démarche Lean s’appuie avant tout sur l’amélioration continue et la place de l’humain dans le système. Ils ont copié un modèle sans le comprendre. General Motors sera déclaré en faillite en 2009…

Fermons donc cette parenthèse. Les entreprises aujourd’hui pensent qu’elles peuvent copier le « modèle » spotify : créer des « squads », les regrouper en « tribes »… Mais ce n’est là que copier des pratiques qui ont fonctionné dans un contexte précis : celui de Spotify. Ces pratiques ont fonctionné parce que la culture de l’entreprise l’a permis. J’utilise le passé à dessein, car aujourd’hui l’organisation et les pratiques chez Spotify ont évolué depuis 2012. Spotify a construit un système vivant, basé sur des valeurs de confiance, de droit à l’erreur, d’autonomie.

Inspirez-vous des valeurs de Spotify, de BlaBlaCar, de Voyages-Sncf.com ou même de Google si vous voulez. Et construisez VOTRE modèle. Construisez-le patiemment, par petit pas, par petite touche. Car de la même manière qu’un produit se conçoit sur des hypothèses (c’est le lean startup qui nous le dit), on bâtit un système en s’accrochant à la vision, en démarrant petit et en s’améliorant sans cesse. C’est peut-être ça le modèle Spotify en définitive.

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7 novembre 2020

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Une entreprise de premier plan en infogérance et hébergement. Créée en 2000, elle se développe rapidement et fait face aujourd’hui à la nécessité d’une adaptation de son organisation et d’un changement de culture managériale pour continuer sa progression.

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