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Comment bien démarrer son projet d’API Management ?

Comment bien démarrer son projet d’API Management ?

2 décembre 2022

– 5 minutes de lecture

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Il y a encore aujourd’hui de nombreuses entreprises qui ne misent pas encore sur les API et qui se demandent encore comment faire. Elles se retrouvent souvent bloquées par le grand nombre de questions qui se posent à elles, ne sachant pas comment aborder ce genre de projets. Elles se retrouvent rapidement bloquées. C’est pourquoi je préconise une démarche MVP.

L’approche MVP pour un projet d’API Management

Parler d’approche MVP pour d’aussi gros projets peut surprendre. En effet, les points à soulever sont nombreux, que l’on parle de sécurité, des solutions techniques, de l’organisation, de la roadmap API ou encore de la définition de bonnes pratiques.

Mais les avantages d’une démarche MVP pour un projet d’API Management sont nombreux :

Cette approche MVP peut rapidement aboutir à une première API en un mois, certes imparfaite, mais utilisable. Est-ce qu’il y aura encore des questionnements après un mois ? La réponse est évidente : c’est oui ! Et vous serez même en mesure de classer ces questionnements par ordre de priorité !

Approche MVP et grandes étapes

Une approche MVP étalée sur quatre semaines est clairement réalisable, pour peu qu’on suive les grandes étapes suivantes :

En respectant ces étapes, vous serez en mesure de poursuivre votre programme API grâce au travail des initiatives priorisées, mais surtout, de pouvoir continuer sur votre lancée ! Et n’oubliez pas que les projets d’API Management nécessitent beaucoup de communication et d’évangélisation !

L’intelligence artificielle au service de l’architecture d’entreprise

L’intelligence artificielle au service de l'architecture d'entreprise

12 janvier 2021

– 3 minutes de lecture

Samaila Ibrahim

Des bâtiments aux systèmes d’information en passant par la santé, l’intelligence artificielle joue un rôle croissant dans la transformation de l’entreprise en ouvrant de nouvelles potentialités, mais aussi de nouvelles innovations. D’autre part, l’architecture d’entreprise (AE), historiquement au cœur des transformations de l’entreprise, est particulièrement concernée par les opportunités offertes par ces nouvelles capacités, notamment pour améliorer le fonctionnement interne de l’AE. L’hybridation entre l’intelligence humaine et l’intelligence artificielle (IA) sera la clé de voûte dans la mise en œuvre des capacités de l’IA, notamment au service de la transformation de l’AE et plus globalement au service de l’entreprise.

Cette hybridation se traduit notamment par…

Cartographie et contrôles de conformité

Avec les algorithmes de Machine Learning (ML), les architectes d’entreprise ont à leur disposition une nouvelle approche de cartographie des systèmes d’information au sein de l’entreprise. En effet, ces nouvelles capacités permettent à l’architecture d’entreprise d’automatiser (via un processus d’audit automatique) la cartographie des systèmes d’information en reliant les acteurs, l’organisation, les processus métier et les données. Cette cartographie automatique a le double avantage de permettre une accélération de l’ouverture du SI via une APIsation.

Dans le même sillage, les nouvelles capacités offertes par les algorithmes de l’IA permettront d’accélérer et de simplifier l’analyse des données dans le cadre règlementaire (RGPD par exemple) mais aussi pour les dictionnaires des données. Étant donné les nouvelles méthodes de travail (plus de collaboration, méthodes agiles, …), l’architecture d’entreprise aura à évoluer vers un modèle lui permettant de s’adapter rapidement aux changements continus. Elle aura aussi pour effet de libérer les architectes des tâches chronophages liées à la création et mise à jour des référentiels.

Proposer des modèles d’architecture en utilisant l’IA

Un des fondements des algorithmes de ML est de permettre de générer des solutions imitant la distribution statistique des données qui lui sont soumises pendant la phase d’apprentissage et de se soustraire des modèles statiques. Cette capacité permettra à l’AE de pouvoir présenter plus rapidement et plus efficacement des modèles d’architecture proche des besoins et des contraintes propres à l’entreprise. Certaines entreprises sont déjà dans le secteur.

Proposer des modèles de mise en oeuvre

Reconnaissances biométriques, recommandations personnalisées, Chatbots, autant de modèles de ML largement utilisés dans différentes entreprises dans le monde, dans ce contexte hautement disruptif. L’utilisation de ces fonctionnalités a un impact majeur sur les processus standards des entreprises allant du métier à la technique. A ce titre, l’architecture d’entreprise, garante de l’harmonisation des processus et des SI, se doit de prendre en compte les impacts de l’intégration de ces technologies. De par son rôle, l’architecture d’entreprise anticipe la mise en place de ces technologies via des recommandations stratégiques.

L’architecture d’entreprise soutient les initiatives d’IA

Les initiatives IA ne sont pas simplement un ensemble d’initiatives complexes et coûteuses dans un environnement complexe, ce sont aussi des accélérateurs de la transformation des processus métiers. Du fait de sa fonction première, l’architecture d’entreprise est une alliée des initiatives IA sur ce domaine. L’architecture d’entreprise apporte la structure et la transparence nécessaires à la planification et à l’exécution de changements complexes dans un domaine aussi vaste et diversifié qu’une entreprise moderne. Une méthode pouvant servir à la mise en place d’une IA :

Conclusion

L’architecture d’entreprise a un rôle central à jouer dans l’expérimentation de futurs scénarios impliquant les algorithmes de ML. La connaissance transversale des flux de valeur, des processus, des technologies et des données de l’entreprise est un puissant vecteur de transformation et une opportunité pour toutes les entreprises. Adopter l’IA, c’est permettre à son entreprise de rester dans la course à l’innovation et pour délivrer un maximum de valeur.

Et si Indiana Jones déployait un outil d’AE …

Et si Indiana Jones déployait un outil d'AE ...

4 janvier 2021

– 6 minutes de lecture

Marie Gazal

Responsable d’application

Je n’ai rien contre vous, mais ça va prendre trop de temps de référencer et de compléter nos applis… Vous avez une ligne d’imputation ?

Chef de projet

C’est surtout un énième référentiel qui ne sera pas tenu à jour : beaucoup d’efforts d’initialisation au départ et pas de récompense à l’arrivée !

Directeur d’un domaine applicatif

Je monterai à bord seulement si on me prouve que ça marche et que les autres ont déjà complété leur part.

Indiana Jones

Damn…

En entendant ces retours, Indiana réalise à quel point le déploiement d’un référentiel d’architecture pour son entreprise d’archéologie ne va pas être chose facile… Surtout auprès des parties prenantes qui devront se charger de compléter les informations sur leurs applications.

L’arrivée d’un référentiel des applications, quel que soit l’usage qui en est fait (Application Portfolio Management, gestion de l’obsolescence, transformation du SI…), est majoritairement vu par les équipes opérationnelles comme une contrainte, en termes de temps, et donc de budget.

Armé de son chapeau fedora d’explorateur intrépide, Indiana se lance sur les eaux sinueuses de la mise en place d’un référentiel d’architecture et de la conduite du changement auprès de ses équipes.

Nous retracerons ses péripéties à travers ce retour d’expérience : que pouvons-nous faire concrètement pour lever les freins et faciliter ainsi le changement et l’acceptation de l’outil ?

Enfilez votre meilleur pantalon cargo et chaussez des boots en cuir confortables (nota bene : vous pouvez exclure le fouet de votre attirail) et… Action !

Pour bien se dérouler, l’expédition doit être bien organisée

Première étape, Indiana part à la recherche de recrues sur lesquelles il pourra compter pour mener à bien sa quête.

La mise en place d’un référentiel d’architecture ne s’effectue pas sans un fort sponsoring de la part de la direction. Ces sponsors seront les plus pertinents pour répondre au « pourquoi » (Simon SINEK, « How great leaders inspire action »), ce fameux adverbe qui, à défaut de nous laisser coi, doit au contraire éclairer les lanternes et permettre aux intéressés comme aux sceptiques de rallier la cause. Ainsi, le directeur du Système d’Information, de l’architecture, des études, voire de la sécurité et des différents pôles applicatifs, semblent tous désignés pour accomplir ce rôle de « parrain » (sorte d’Al Pacino corporate) du projet.

Si nos sponsors semblent désignés d’office, nous aurons besoin d’aventuriers au sein de notre organisation projet, de personnes qui promeuvent la démarche et qui veulent utiliser l’outil. Ils seront de préférence opérationnels ou auront une bonne connaissance des équipes, de leurs besoins et contraintes. Ces aventuriers devront également être capables d’aller vaincre les démons de la réticence et de prendre du recul sur la situation. Ce seront des ambassadeurs du projet : des responsables d’applications, des responsables de pôles, des PMO ou autres fonctions transverses, ou même des personnes qui connaissent peut-être l’entreprise et son SI depuis plus de 20 ans… En bref, ces opérationnels seront nos yeux et nos oreilles pour les remontées terrain, afin de permettre à l’équipe projet référentiel d’architecture de répondre aux attendus et de lever le plus tôt possible les principaux freins au changement.

Armé de cette équipe solide, Indiana est prêt à débuter son expédition auprès des responsables d’applications !

Équipement approprié + capacité d’adaptation = le kit du bon aventurier

indiana jones équipement

Qui dit déploiement d’un nouvel outil dit nécessairement conduite du changement auprès des populations concernées. En l’occurrence, si nous arrivons avec un outil qui est vu comme une contrainte, il sera important d’adapter nos leviers à notre public. (Mettons momentanément de côté la méthode Indiana : le fouet n’EST PAS une solution adaptée à la conduite du changement. Est-ce bien clair ?)

En revanche, il conviendra de s’équiper d’un attirail adéquat en fonction de la situation. Qui sont mes utilisateurs ? Quels sont les canaux de communication les plus adaptés ?  Qu’est-ce qui fonctionne bien dans l’entreprise ? Sur quelles ressources puis-je m’appuyer ? sont autant de questions qui aideront à constituer l’équipement de l’aventurier.

Prenons l’exemple d’un kit qui a fonctionné :

L’une des composantes principales de la conduite du changement est la communication. L’enjeu sera d’apporter, avec pédagogie, toute la connaissance nécessaire à nos populations concernées, afin de les rendre autonomes et de les convaincre de l’utilité de la démarche. Pour cela, des formations adaptées, couplées à une communication régulière et orientée en fonction du public, seront nécessaires. 

La réussite du succès : itérer

Inutile d’arriver avec un schéma de déploiement trop préconçu : avoir des principes, oui, mais rigides, non ! Ce serait le meilleur moyen pour que les utilisateurs n’adhèrent pas. Il nous faudra faire preuve de souplesse et d’agilité pour éviter les écueils et nous emparer des idoles aztèques conservées dans les temples maudits sans se faire transpercer par les flèches piégées.

Plus encore, il faudra également donner la parole à ces parties prenantes de tout horizon et les inclure dans les décisions prises autour du référentiel (nomenclatures, règles de modélisation d’une application, ses instances, ses interfaces, ses composants techniques et les informations complémentaires utiles à renseigner).

Pour faciliter l’acceptation, nous prendrons en compte les points de vue et adapterons l’expédition en fonction des imprévus, qui ne manqueront pas d’arriver (cf. Indy dans « Les Aventuriers de l’arche perdue »), mais qui permettront à coup sûr d’enrichir la portée du référentiel ! 

indina jones itérer

Après avoir recueilli les doléances, il sera important de trouver des solutions, de les documenter et de les généraliser auprès de tous les utilisateurs. Les équipes se sentiront plus ainsi engagées et responsabilisées, d’autant plus qu’on aura itéré avec elles sur leurs besoins. 

indina jones

Bien entendu, il faut savoir dire non à certaines demandes, afin de ne pas se retrouver avec une liste au Père Noël qui diluerait les objectifs premiers du référentiel.

père noël

Conclusion 

Intérieur – une deuxième salle de réunion dans une Université

Responsable d’application

Ça m’a pris du temps, mais j’ai mieux compris à quoi le référentiel allait me servir : partager la carte d’identité de mon application, visualiser ses flux d’échange, anticiper l’évolution de son état de santé technique, pour faciliter les études d’impacts.

Chef de projet

Je peux dorénavant avertir les autres responsables d’application de l’arrivée d’une nouvelle application dans la cartographie et afficher les impacts sur le système d’information. Associé au travail des architectes sur la vision future de l’entreprise, le référentiel prend une vraie valeur.

Directeur d’un domaine applicatif

Je dispose à présent d’une vue exhaustive de mon périmètre et d’informations de qualité sur les applications. Je me porte garant pour assurer la maintenance dans le temps de cette cartographie afin d’en faire bénéficier toutes les parties prenantes de la direction informatique.

Indiana Jones

Is this the real life? Is this just fantasy?

The end

Comme nous le constatons en cette fin de scénario, Indiana a pu lever les réticences majeures à l’aide de sponsors investis, de cas d’usage ciblés et d’une conduite du changement adaptée aux besoins des équipes opérationnelles. L’apport d’un tiers dans la démarche, neutre et indépendant, facilite cette conduite du changement.

Un exemple de la réussite de cette phase de déploiement est d’avoir fait entrer le référentiel d’architecture en tant que « réflexe » dans les mœurs de la direction du système d’information : « As-tu vérifié ce que dit le référentiel à ce sujet ? As-tu capitalisé ton étude SI dans le référentiel ? » Une fois que c’est fait, nous pouvons entrer dans une phase de mise à jour récurrente des informations, à l’aide d’un processus adapté et de KPI pour évaluer la qualité globale du référentiel dans le temps.

De votre côté, comment vous êtes-vous frayés un chemin à travers la végétation luxuriante de l’inventaire applicatif ? Comment avez-vous organisé l’expédition et quel kit du bon aventurier vous a le plus aidé ?

Sources images :

https://www.franceinter.fr/emissions/blockbusters/blockbusters-11-aout-2020

https://www.jones-jr.com/rotla_mo06_e_tournage.html

Image 2 Indiana Jones

https://fr.freepik.com/photos-gratuite/pere-noel-sac-montrant-pouce-vers-haut_9378888.htm#page=1&query=p%C3%A8re%20noel&position=4

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Dans la boîte à outils de l’architecte

Dans la boîte à outils de l’architecte

21 octobre 2020

– 4 min de lecture

Alain Saublet

Mettre en place la fonction Urbanisme/Architecture dans une Entreprise n’est jamais simple. Faut-il vraiment suivre le déroulement de méthodologies lourdes et complexes, style TOGAF ? Nous proposons une approche plus rapide et plus économique : partir d’outils déjà éprouvés, et en contrepartie, concentrer l’effort sur l’accompagnement au changement.

Démarrer une pratique d’architecture n’a rien d’une sinécure. Par où commencer ? Où dégager très vite de la valeur ajoutée ? Faut-il vraiment se lancer dans le déroulement d’une démarche méthodologique complète, mais longue et coûteuse? Notre proposition est de commencer par s’équiper d’une boîte à outils. En effet, au quotidien, l’architecte a besoin d’un petit nombre d’outils. Oui, mais lesquels ?

La contribution positive de l’architecte se démontre sur le terrain, dans sa capacité à accompagner les équipes de projet pour éclairer la voie et trouver les meilleures solutions, à la fois sur le court et sur le long terme. Pour cela, il a besoin des outils suivants:

Passer du sur-mesure au prêt-à-porter… et vice-versa !

Comment fabriquer ces outils ? Bien sûr, on pourrait dérouler une démarche complète de développement de l’architecture, mais il est plus rapide de partir d’un corpus de bonnes pratiques déjà éprouvées, que l’on enrichira pour l’adapter aux spécificités de l’entreprise. En particulier, on constate que d’une entreprise à l’autre, une partie des règles d’architecture sont communes. Cela se comprend : il en est de même dans toutes les disciplines de construction, qu’il s’agisse de fabriquer des bâtiments (par exemple, les règles de calcul de la section d’un pilier en béton), des meubles, ou des véhicules.

Il en va de même pour le processus d’instruction des projets : les étapes à respecter, les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes sont identiques. Seules les procédures sont dépendantes de l’organisation, sa taille, et ses enjeux.

Des modèles de solutions et des standards de facto sont également disponibles : architectures n-tiers, décisionnelles, modèles IAM pour la gestion de la sécurité des accès, Hadoop pour le big data…

Le modèle fonctionnel est spécifique pour ce qui concerne les fonctions propres au(x) métier(s) de l’Entreprise : les fonctions génériques (RH, Finance, Compta, GED,…) étant de leur côté identiques d’une Entreprise à l’autre. Deux entreprises qui font le même métier ont des cadres fonctionnels extrêmement ressemblants !

Une logique du « juste assez »

Il existe de nombreuses méthodes pour mettre en place l’architecture d’entreprise, et il existe aussi de nombreuses solutions pour outiller ce métier. Ces méthodes ont pour but de guider les architectes pour la production et le maintien de ce que l’on appelle parfois des «actifs» d’architecture.

Ces méthodes, telles que TOGAF, sont parfois jugées longues et coûteuses à mettre en place, et ce, à juste titre. En effet, elles constituent une « check-list » certes très utile, mais elles se concentrent sur la fabrication de ces outils, et non sur leur utilisation au quotidien. A notre sens, du fait de leur complexité, elles sont à utiliser dans des conditions bien particulières, pour des programmes de transformation significatifs. Or, il est très rare que le système d’information d’une entreprise soit reconstruit de fond en comble.

A l’inverse, notre approche consiste à partir d’outils déjà utilisables, et de les adapter aux spécificités de l’entreprise. Cette approche est donc beaucoup plus rapide et économique : typiquement, quelques semaines suffisent pour démarrer une fonction Architecture.

Le véritable enjeu : accompagner le changement

Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à avoir compris l’intérêt de la fonction architecture. Toutefois, la déployer reste un travail délicat : au départ, elle est souvent perçue comme superflue ou intrusive… Nos interventions chez nos clients se focalisent sur l’enjeu principal : accompagner ce changement, et faire en sorte qu’il soit accepté.

Soyons réalistes : on ne forme pas un architecte en six mois, ni même en trois ans, quelle que soit la méthode utilisée. En revanche, en quelques semaines, il est possible de l’aider à s’approprier des outils, et à les adapter aux enjeux de son entreprise et à son niveau de maturité.

Pour réussir ce changement, il est important d’accompagner l’architecte sur deux ou trois projets, afin de l’aider à prendre en main ses outils sur des cas concrets. Rien de tel en effet que l’application concrète à des projets de terrain, quelle que soit leur taille, pour démontrer le bien-fondé et la valeur ajoutée de l’architecture.

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La course vers le cloud hybride a commencé

La course vers le cloud hybride a commencé

3 août 2020

– 3 min de lecture

Sébastien Grenier-Fontaine

Depuis quelques années nous observons une croissance rapide du marché Cloud Public. Les offres Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure et Google Cloud Platform (GCP) sont arrivées maintenant à maturité.

Une jeune entreprise ou startup qui cherche à déployer une nouvelle application métier ne va même plus considérer d’acheter ou d’opérer des serveurs dans son data center ou via un hébergeur plus traditionnel.
Afin de répondre à la demande de certaines entreprises, ces trois leaders sur le marché du Cloud Public ont tous sorti ces dernières années une solution permettant le Cloud Hybride. Mais que valent aujourd’hui ces solutions ? A quels cas d’usage permettent-elles de répondre ?
Nous allons tenter de répondre à ces quelques questions dans cet article.

Les différentes stratégies d’adoption ou de migration vers le cloud

Si, pour certaines entreprises, une stratégie Cloud-First basée sur un seul fournisseur peut paraître tentante, celle-ci n’est pas sans risque comme nous l’avons expliqué dans notre article : Les 5 mythes associés à une stratégie Cloud-First

D’autres vont adopter une stratégie multi-Cloud, c’est-à-dire qu’elles vont retenir les services de plusieurs fournisseurs, qu’ils soient SaaS, PaaS ou IaaS, afin de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. 

Enfin, certaines ont fait le choix d’adopter une stratégie Cloud Hybride, afin d’avoir la possibilité de déployer l’infrastructure : soit sur une plateforme Cloud Public soit  sur leur data center On-Premise, soit sur un Cloud Privé.

Nous allons maintenant vous présenter chacune des solutions proposées par ces trois fournisseurs et vous expliquer leurs différences.

Azure stack

Azure Stack est un portfolio de produits qui existe depuis 2016 et décliné sous forme de 3 solutions : Hub, HCI, Edge. 

Chacune de ces solutions n’a pas tout à fait la même couverture fonctionnelle (et le modèle des prix est aussi différent) que les services Cloud associés. Ces offres viennent sans matériel et celui-ci devra être acheté en sus parmi une gamme certifiée par Microsoft.  

AWS Outpost

AWS a annoncé la sortie de sa solution Cloud Hybride fin 2019. Cela permet d’exécuter les services EC2, EBS, EMR et bientôt S3 en local. La solution comprend l’infrastructure et est livrée sous la forme d’une appliance. A noter que la solution Outpost ne permet pas de déployer ses services sur les autres fournisseurs Cloud Public.

A quels cas d’usage ou problématiques peuvent répondre ces solutions ?

Ces différentes solutions permettant de faire du Cloud Hybride peuvent être intéressantes pour certains cas d’usage. A titre d’exemples, nous pouvons citer :

  1. Tirer parti de ressources compute, stockage et d’analyse sur des sites ayant besoin de croiser des données avec des systèmes de gestion hébergés en local.
  2. Certains sites ou bureaux (ex : des points de vente) ont besoin d’exécuter des traitements critiques nécessitant des temps de réponses presque immédiats. Cela peut aussi être des transactions qui ne tolèrent pas les problèmes réseaux (ex : encaissement des achats clients).
  3. Dans le cas précis d’Anthos ou d’Azure Stack, cela permet de capitaliser sur vos compétences internes et de pouvoir avoir une seule usine logicielle CI/CD pouvant être déployée sur plusieurs plateformes.
  4. Enfin toutes ces solutions peuvent aussi servir comme option pour les applications nécessitant un Plan de Reprise d’Activité (PRA), pour faciliter vos migrations sur le Cloud Public ou pour faire du débordement pour absorber des pics de charge saisonnier à moindre coût.

Le revers de la médaille de ces solutions est que souvent seuls les services de base (IaaS, CaaS, certaines briques PaaS) sont proposés. Chaque année, les fournisseurs déploient des centaines, voire même des milliers d’innovations sur leurs propres data centers, dont vous ne pourrez pas bénéficier au fil de l’eau sur votre Stack Cloud OnPremise. Les plateformes Big Data ou e-Commerce ayant le plus besoin d’élasticité et de ressources quasi illimitées ne seront pas de bons candidats pour ce mode de déploiement.

Il ne faut pas se tromper, si Microsoft, Google et AWS disposent tous d’une solution pour faire du Cloud Hybride, c’est bien parce qu’il y a une forte demande même si cela permet de répondre à des cas d’usages bien précis. En 2017, la taille du marché pour le Cloud Hybride était estimée à 36 milliards $. Les analystes prévoient que celui-ci atteindra 171 milliards d’ici 2025 ! Alors qui gagnera la course pour dominer ce marché ?

cloud-ready

Comment devenir cloud ready ?

Comment devenir cloud ready ?

29 janvier 2020

– 4 minutes de lecture

David Couillard

Directeur Transformation Office Management

Comment une demande utilisateur déclenche une crise à la DSI ?

Lors de la pause café du CODIR, le DRH a présenté le nouvel outil qu’il souhaite déployer pour la gestion des notes de frais : depuis une application smartphone, le salarié prend en photo son ticket de caisse, la note de frais est ensuite automatiquement saisie et envoyée en validation. 
L’ensemble du CODIR a immédiatement adhéré (la réduction d’effectifs des assistantes de direction ne semble pas être étranger à la décision).
Il a été demandé au responsable informatique de mettre en place l’outil dans les plus brefs délais : la solution pourra être paramétrée par un prestataire pour répondre aux besoins de l’entreprise en moins d’une semaine. Pour tenir les délais, le CODIR demande à la DSI de faire fi des processus habituels et de s’appuyer sur le Cloud. Les délais de mise en oeuvre de technologies type serverless sont jugés beaucoup plus acceptables que les mois historiquement nécessaires pour acheter et configurer des nouveaux serveurs.
Idée géniale ! Tout content, le DSI repart avec ce projet voir ses équipes… Mais très rapidement la tâche paraît bien plus importante que prévue :

Les impacts si majeurs conséquents à cette demande du métier

Derrière une réponse en apparence simple d’un point de vue de l’utilisateur, (i.e. installer une application de gestion des notes de frais), se cache une transformation profonde du SI. Pour devenir Cloud Ready, la DSI doit ainsi adresser 4 chantiers majeurs :

La mise en place d’un cloud public

La gestion de l’obsolescence de la dette technique

La gestion des échanges de données

La sécurité “by design” du SI

Dans certains cas, ces quatre chantiers seront suffisants. Dans d’autres cas, il faudra compléter avec : 

(Re-)mise en perspective d’une transformation vers le cloud

Beaucoup d’entreprises initient ces transformations en ayant uniquement un objectif économique. Il est important de noter que dans la plupart des organisations, les économies espérées ne seront pas générées par la transformation technologique, mais par la transformation des processus qui les consomment. Un service technologique sera rentable dans le Cloud à condition qu’il soit dimensionné et disponible en fonction de la demande des métiers. Par exemple, les serveurs de développements peuvent être éteints la nuit, et certains services de Production re-dimensionnés la nuit lorsqu’il y a peu d’utilisateurs.
La transformation vers le Cloud permettra à la DSI et aux métiers d’être plus réactifs dans la mise à disposition de nouveaux produits et services. Les investissements pourront être limités car proportionnels aux revenus ou économies générés par leur consommation.
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons de consulter les 5 mythes associés à une stratégie cloud first :

En conclusion

L’utilisation du Cloud ne s’improvise pas, la transformation doit être planifiée afin de respecter les exigences métiers. Il faut aussi veiller à ce que les métiers s’approprient les nouveaux services au fil de l’eau.
Les organisations qui sont parvenues à se transformer ont pris le contrôle de leur transformation en formant massivement leurs acteurs aux technologies Cloud, et en se faisant accompagner par des sociétés expertes sur les différentes problématiques.
Il n’existe pas de recette préformatée permettant de répondre à ces problématiques. Même si de bonnes pratiques ont été éprouvées sur des projets majeurs, la feuille de route devra être adaptée au contexte de l’entreprise et à sa maturité. Le succès de la transformation du SI sera atteint à condition de replacer les enjeux métiers au centre de la transformation.

Vous pouvez approfondir le sujet avec cette article : Ten Commandments for Cloud Decision-Makers.