14 avril 2020
– 2 min de lecture
Clément Lefranc
Senior Manager Architecture
Cette période délicate du confinement par bien des égards a mis en exergue un certain nombre de constats irréfutables :
- Les séniors représentent une part importante de notre population,
- Les maladies chroniques sont galopantes de part nos nouveaux modes de vie et requièrent des soins fréquents et sur le long terme,
- Les économies réalisées à tous les étages du système de santé fragilisent ce dernier, à commencer par le personnel soignant.
La population prend connaissance de ces faits à l’heure où :
- sa mobilité est temporairement entravée (au même titre que pour certaines populations à mobilité réduite),
- se rendre à l’hôpital fait courir un potentiel risque de contamination malgré les filières d’admission distinctes,
- le personnel soignant a lui même peur d’être infecté et doit sans cesse optimiser son temps ainsi que le matériel médical utilisé.
La téléconsultation est une réponse du digital sur le début du parcours de santé.
Elle permet une optimisation à un instant T pour tenter de poser un diagnostic à distance. Elle sera pertinente dans bien des cas de figure mais trouvera ses limites dans certaines situations, la médecine ayant toujours eu besoin de contact physique, d’auscultation pour identifier des marqueurs, des réponses corporelles à un problème donné.
Quelle suite donner une fois le diagnostic posé ?
Dans le cas où l’état de santé permet un suivi à domicile, soit :
- un(e) infirmier(e) libéral(e) passera plusieurs fois par jour pour prendre les mesures physiologiques (température, saturation en oxygène, tension artérielle, …), réaliser des soins et remplacer éventuellement les consommables médicaux (perfusions, bouteilles d’oxygène, …). Toujours en courant le risque d’être personnellement infecté, de contaminer sa patientèle non atteinte, et de multiplier les heures et les déplacements.
- il conviendra de refaire des téléconsultations pour suivre ponctuellement l’évolution de l’état de santé de la personne malade au risque de surcharger les médecins en téléconsultation ou de louper l’étape charnière avant l’aggravation de la maladie.
C’est à ce moment précis que les objets connectés peuvent être d’une grande utilité !
De plus en plus accessibles via des dispositifs grands publics :
- thermomètre connecté,
- oxymètre connecté,
- tensiomètre connecté,
- bouteille d’oxygène connectée,
- et bien évidemment montre connectée avec ElectroCardioGramme (ECG), saturation en oxygène, …
Ces objets connectés permettent en toute autonomie de prendre régulièrement (et sur une période de temps étendu) des mesures physiologiques personnelles fiables et de les télétransmettre à une plateforme médicale qui pourra automatiquement et très rapidement réaliser des interprétations médicales pertinentes (via des algorithmes d’intelligence artificielle notamment).
Les médecins pourront ainsi consulter les monitoring réalisés mais surtout être alertés automatiquement par la plateforme en cas de risques prédits ou décelés pour intervenir au plus tôt et sauver des vies.
Les avantages sont nombreux :
- Autonomie de la personne à domicile,
- Désengorgement des hôpitaux (en particulier les services d’urgence) pour le suivi simple,
- Libération du personnel soignant pour qu’il se consacre aux situations plus complexes,
- Optimisation des moyens matériels médicaux,
- Réduction des déplacements inutiles et donc des risques de propagation,
- …
La situation délicate dans laquelle nous nous trouvons actuellement met en relief tout le potentiel que peuvent nous apporter l’ensemble de ces nouvelles technologies.
Bien des questions (respect des données personnelles, confidentialité, secret médical, …) restent à instruire en périphérie des débats technologiques, mais à l’heure du Dossier Patient Informatisé, de la téléconsultation, nul doute que la télémédecine prennent de l’ampleur, bien aidé par le développement croissant de l’Internet Of Things.