marketing comportemental

L’individualisation de l’expérience client grâce au marketing comportemental

L’individualisation de l’expérience client grâce au marketing comportemental

4 décembre 2023

Louis Larrieu

Consultant Transformation Digitale

La professionnalisation du marketing comportemental a entièrement changé la façon dont les entreprises interagissent avec leurs clients. Nous assistons aujourd’hui à l’avènement de l’hyper-personnalisation, voire de l’individualisation de l’expérience client.

Le champ des possibles est encore repoussé par les nouvelles technologies émergentes qui viennent booster les techniques de marketing comportemental. Celles-ci reposent sur une compréhension en profondeur du profil et des habitudes du client pour lui offrir une expérience unique avec la marque et ainsi le rendre fidèle.

Le marketing comportemental, qu’est-ce que c’est ?

Avant de définir le marketing comportemental, intéressons-nous d’abord à la définition du marketing classique : “ Ensemble des actions qui ont pour objet de connaître, de prévoir et, éventuellement, de stimuler les besoins des clients à l’égard des biens et des services et d’adapter la production et la commercialisation aux besoins ainsi précisés.” (Merci Le Larousse 📖).

Nous pouvons ensuite l’appliquer et l’adapter pour notre définition du marketing comportemental : “Ensemble des actions reposant sur l’analyse poussée des comportements clients (online et offline), pour connaître et anticiper ses besoins et lui offrir une expérience hyper-personnalisée”. (Merci Rhapsodies 🙏)

Beaucoup de similitudes entre les deux non ? Finalement le marketing comportemental a toujours été partie intégrante du marketing. Mais aujourd’hui, le développement de solutions marketing orientées client permet de le mettre en application de manière toujours plus efficace.

marketing comportemental

La collecte des données client

La collecte des données client est bien entendu à la base du marketing comportemental. Les données collectées sont de tous types : données client sur les comportements online et offline, comme le comportement utilisateur sur le site web, les historiques d’achats en ligne et en magasin, les commentaires sur les réseaux, et bien d’autres. 

L’analyse des données client

Après la collecte, s’ensuit l’analyse des données, qui permet notamment d’identifier et d’affiner les profils clients. 

Des analyses telles que : 

Aujourd’hui, l’Intelligence Artificielle vient rendre ces analyses de plus en plus pointues et pertinentes. Les algorithmes d’apprentissage automatique permettent d’identifier des tendances cachées et de prédire de manière de plus en plus précise les comportements clients. 

L’activation des données client

Les analyses permettent ensuite de mettre en place des actions marketing différenciées en fonction des profils définis. Il s’agit « d’activer le client », c’est-à-dire de susciter une action engageante de sa part (ex : un achat, un abonnement, un clic, …).  Voici quelques exemples d’actions ou de parcours construits grâce aux techniques de marketing comportemental : 

Pour aller plus loin, différentes stratégies de marketing relationnel telles que le lancement de programmes de fidélité sont envisageables. Pour mettre en place ces stratégies, il est nécessaire d’étudier les différents scénarios de générosités possibles (générosité réelle, maximum, faciale, etc.) et de formuler plusieurs hypothèses sur des KPIs clés tels que le taux de réachat, le taux d’acquisition ou encore le taux de fidélité. Grâce à cela, il est possible d’avoir une idée des différents bénéfices d’un programme de fidélité d’un point de vue budgétaire et fidélisation. Mais nous en parlerons une autre fois…

Quels sont les avantages et défis du marketing comportemental pour les entreprises ?

Puissant moteur de fidélisation, le marketing comportemental est aujourd’hui capital pour transformer ses clients en “fans fidèles”. Plus un client est ancien, plus le nombre de données sur son comportement sera important, plus il sera possible d’hyper-personnaliser son contenu et donc de le rendre fidèle. Le ciblage des campagnes de marketing direct est rendu plus fin, les recommandations d’offres plus pertinentes ou le traitement des demandes SAV plus efficace. C’est donc là tout l’intérêt du marketing comportemental : faire entrer le client dans un cercle vertueux de fidélité. Le marketing comportemental devient ainsi un élément clé pour développer son activité en améliorant son taux de rétention.

Quels sont les avantages RSE du marketing comportemental ?

Une fidélisation qui peut être renforcée par les aspects durables du marketing comportemental. Celui-ci favorise une approche RSE des activités marketing de l’entreprise. Les communications vers les clients sont réduites, car plus efficaces et envoyées aux bonnes personnes, au bon moment, avec le contenu le plus pertinent. Si nous prenons l’exemple des emails, ceux-ci seront adressés avec un ciblage optimisé et donc avec un volume moindre.

En emprunte carbone qu’est-ce que cela donne ?

Un email envoyé équivaut à 0,3g de CO2. Si sur 1 année vous parvenez à réduire d’1 million le nombre d’envois, alors c’est 300 tonnes de CO2 qui ne seront pas produites. 

Et 300 tonnes de CO2, qu’est-ce que c’est ?

Une autre bonne raison d’implanter une stratégie de marketing comportemental dans votre entreprise !

envoie marketing mail

Quels sont les défis du marketing comportemental ?

L’hyper-personnalisation, atout incontestable de l’expérience client, s’accompagne également de ses défis. 

Chaque client se voit de plus en plus préoccupé par la protection de sa vie privée. Il est capital de pouvoir offrir des expériences personnalisées à ses clients tout en respectant les réglementations en vigueur.

On ne vous le présente plus, mais nous allons bien parler du RGPD. Cette réglementation impose des restrictions strictes sur la collecte et le stockage des données. Une réglementation à respecter sous peine d’une sanction financière. Ce règlement vise à donner aux citoyens européens le contrôle sur leurs données personnelles. Il exige le consentement du client lors de la collecte des données client. Le RGPD réglemente également l’utilisation, la conservation, la sécurité des données, ainsi que les droits des individus sur leurs données, tels que l’accès, la correction, la suppression et la portabilité.

De plus, si le marketing comportemental contribue à fidéliser un client, il peut aussi l’effrayer. L’hyper-personnalisation peut inquiéter au vu de la masse d’informations qu’une entreprise peut détenir sur ses comportements. Aussi, un client peut vite se retrouver face à une surcharge d’informations et son expérience s’en retrouvera impactée.

Il est alors capital d’être transparent quant à la collecte des données et de garantir la sécurité de celles-ci, tout en surveillant de près la pression marketing imposée à ses clients.

Illustration d’une expérience client rendue possible par le marketing comportemental

Plus haut, nous avons listé quelques exemples concrets rendus possibles par le marketing comportemental. Ces exemples illustrent comment le marketing comportemental peut être utilisé sur l’ensemble des étapes du cycle de vie du client, de la découverte d’un produit, à son achat, au SAV, jusqu’à la rétention et à la fidélisation du client. 

Alors pour illustrer ceci, suivons l’histoire d’Eric :

Eric est un père de famille et client régulier depuis 3 ans d’une entreprise d’électroménager. Pendant ces 3 années, l’entreprise a pu récolter différentes données sur Eric et les a analysées. Elle en a pu tirer les informations suivantes : 

L’objectif de l’entreprise est donc ici de réactiver Eric en lui proposant des offres qui répondront à ses besoins. Pour cela, elle va utiliser les techniques de marketing comportemental, en se basant sur les données récoltées. Nous allons donc voir au travers du parcours d’Eric, comment une entreprise peut employer le marketing comportemental à différents niveaux du parcours d’achat.

Comment une entreprise peut employer le marketing comportemental à différents niveaux du parcours d’achat d’Éric.

Et c’est ainsi que se termine l’histoire d’Eric.

Chacune des actions était pertinente avec son profil. Chacun des messages était en cohérence avec les attentes du client et les sollicitations ont été justement dosées afin que le client ne se sente pas oppressé. Les préférences ont toutes été respectées, du choix de support de communication jusqu’à la recommandation de produits ou de contenu. Grâce à cela, l’entreprise parvient à maintenir son engagement. Eric et l’entreprise trouvent donc tous les deux leur bonheur dans cette stratégie de marketing comportemental.

Comment le mettre en place chez vous ?

Une stratégie de marketing comportemental doit être finement réfléchie et suivre quelques étapes incontournables : 

  1. Définir ses ambitions en termes d’expérience client : ce que nous souhaitons que nos clients vivent, en fonction de leurs profils, de leurs besoins (ex : autonomie, disponibilité, …) et de la promesse de marque
  2. Définir les parcours cibles : quel canal, pour quel cas d’usage, pour quel type de client
  3. Construire une feuille de route portant sur : l’enrichissement de la connaissance client, le dispositif de marketing relationnel et digital, l’omnicanalité
  4. Mettre en place une organisation propice à l’omnicanalité : pas de barrière entre les canaux, les passerelles doivent être facilitées et fluides
  5. Se doter des bons outils et les intégrer de manière pertinente dans son paysage IT

Comme évoqué plus haut, les solutions de marketing orienté client répondent aujourd’hui à des besoins toujours plus pointus pour optimiser l’expérience client. Outre les outils classiques que nous connaissons en support à la relation client (CRM, Marketing automation, DMP), nous assistons aujourd’hui à l’avènement d’un nouvel outil, la Customer Data Platform (CDP). La CDP présente l’avantage de réconcilier les données online et offline sur des volumes qui peuvent être très importants. Elle analyse ces données finement pour activer efficacement le client en fonction de son comportement. Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger notre livre blanc sur les Customer Data Platform.

Maintenant que nous avons fait un tour d’horizon du marketing comportemental, ses défis, ses opportunités et ses bénéfices, il ne reste qu’une seule question à résoudre : comment l’implémenter dans votre entreprise ? 

Une telle stratégie demande des interventions à différents niveaux. Utopique sur le papier, mais complexe à implanter, le marketing comportemental permet de se réinventer et d’exploiter les données pour une meilleure expérience client. Que cela soit sur les outils employés, la digitalisation du SI ou la digitalisation de l’expérience client globale, chacun de ces éléments doit être pensé et organisé en harmonie les uns avec les autres. C’est pour cela que nous accompagnons nos clients sur l’implémentation de stratégies digitales de fidélisation en veillant à toujours se positionner dans une vision client. 

Alors, par où voulez-vous commencer ?

Faites-le nous savoir.

data visualisation

La dataviz périodique by Rhapsodies Conseil

La dataviz périodique by Rhapsodies Conseil 

23 novembre 2023

Pierre Moneyron

Consultant Senior Transformation Data

Camille Petit

Consultante Transformation Data

n°1 – Les biais de perception en dataviz 

La dataviz périodique est une publication qui a pour objectif de mettre en évidence les bonnes pratiques et les écueils à éviter en matière de data visualisation (aussi appelée dataviz). A chaque publication, nous vous proposons de décrypter un nouveau sujet et un exemple de dataviz pour comprendre les ficelles de la réussite en datavisualisation. 

Dans cette édition, nous aborderons le thème des biais de perception en dataviz et nous verrons comment les limiter en prenant exemple sur une publication du Monde : lien vers la dataviz.

Visuel extrait de l’article du Monde présenté en introduction (lien vers l’article)

Si vous souhaitez aborder un sujet complexe, comme celui du Monde qui s’attache à expliquer le positionnement des députés par rapport à la majorité de l’Assemblée nationale, il est nécessaire de porter une attention particulière au type de graphique utilisé. 

Une pratique courante est de proposer une vision moyennée d’un phénomène mesurable sur un groupe (e.g. individus, produits) séparé en catégories (e.g. taille, lieu) en utilisant un graphique en barre. Ce type de visuel a l’avantage de comparer les sujets simplement et de donner l’impression de pouvoir appréhender la réalité d’un coup d’œil. 

Or ce n’est qu’une impression. La plupart du temps, nous ne nous rendons pas compte du biais de perception qu’induisent les graphiques en barre en gommant les disparités présentes au sein de chaque catégorie (ou barre du graphique). 

Dans son article publié sur Data Visualisation Society, Eli Holder explique l’importance de réintroduire de la dispersion dans la dataviz afin de ne pas créer ou confirmer des stéréotypes. [1]

Le stéréotype est une tendance naturelle, souvent inconsciente, qui consiste à penser aux individus en termes d’appartenance à leur groupe social. C’est une façon pratique et utile de réduire la complexité du monde qui nous entoure. Par exemple, au moment de visiter une ville que nous ne connaissons pas, nous pouvons nous adresser à un officier de police ou à un chauffeur de taxi pour demander notre direction, en partant du présupposé que ces personnes seront à même de détenir l’information. [2]

Cependant, il n’est pas opportun d’encourager cette tendance naturelle quand nous concevons des dataviz, en particulier quand le sujet est complexe et appelle une prise de décision éclairée et réfléchie.

Dans le cas du sujet traité par le Monde, il aurait été possible de représenter l’adhésion au texte de la majorité non pas par député mais par parti politique. Or une représentation en graphique en barre du taux d’adhésion moyen des parlementaires par parti politique aurait renvoyé une illusion de similarité au sein des différents partis et aurait amené mécaniquement le lecteur à penser (cf schéma ci-dessous) : « Le parti politique A vote davantage en faveur des textes portés par la majorité que le parti politique C. Donc tous les députés du parti politique A sont plus proches de la majorité que tous les députés du parti politique C. »

Schéma illustratif réalisé à partir de données fictives (toute ressemblance avec des éléments réels serait fortuite)

Pour casser ces biais de perception, il est possible d’introduire de la dispersion dans nos dataviz et ainsi mieux refléter la complexité de la réalité. Des visuels tels que le nuage de point (Scatter Plot) ou le Jitter Plot sont de bonnes alternatives aux graphiques en barre ou histogrammes. 

Dans la dataviz du Monde, le nuage de points a été judicieusement choisi pour montrer le positionnement de chaque député. Cette représentation permet par ailleurs de croiser le taux d’adhésion des députés avec leur niveau de participation aux scrutins étudiés. Cela permet de calculer un indice de proximité plus complet et d’éclairer le sujet avec un nouvel axe d’analyse. 

Le lecteur est alors moins tenté de confondre le positionnement des députés avec celui des partis politiques pour le comprendre, et donc moins enclins à faire des préjugés.

Visuel extrait de l’article du Monde présenté en introduction (lien vers l’article)

En définitive, nous observons à travers l’exemple du Monde, qu’il est parfois nécessaire d’introduire de la dispersion dans les représentations visuelles pour traiter un sujet complexe. 

Les nuages de points et autres diagrammes de dispersion, permettent au lecteur d’appréhender un phénomène à la maille la plus fine et de limiter la création ou l’entretien de stéréotypes. Le lecteur est alors plus à-même de prendre du recul par rapport au sujet traité et de développer un point de vue éclairé quant au phénomène étudié. 

De manière plus générale, Eli Holder propose d’élargir notre conception de la “bonne dataviz” et d’aller au-delà de la représentation claire, accessible et esthétique. Il est nécessaire de prendre en compte sa responsabilité, en tant que créateur de dataviz, vis-à-vis de son public et du sujet traité. Il est essentiel de porter une attention particulière aux visuels choisis pour minimiser les interprétations inexactes, et par extension, la création de stéréotypes. 

[1] Eli Holder : Unfair Comparisons: How Visualizing Social Inequality Can Make It Worse

[2] Principles of Social Psychology – 1st International H5P Edition – Simple Book Production (opentextbc.ca)

version 6 de SAFe pour l’architecte d’entreprise ?

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour l’architecte d’entreprise ?

Quoi de nouveau dans la version 6 de SAFe pour l’architecte d’entreprise ?

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Salomé Culis

Consultante Architecture

Le VRAI Enterprise Architect

Cet article est le troisième d’une série présentant les évolutions des rôles des différents architectes dans la nouvelle version 6 du framework SAFe. 

Après avoir étudié le System Architect et le Solution Architect, rencontrons l’Enterprise Architect ! Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous souhaitions vous faire part de nos impressions quant aux évolutions du rôle de l’Enterprise Architect. 

Dans les versions précédentes, le rôle de l’architecte d’entreprise n’était pas très détaillé. Il était clair que celui-ci intervenait dans la définition de la stratégie et aidait à mettre en adéquation les évolutions du système d’information avec celles du métier de l’entreprise, mais cela s’arrêtait là. 

Dans cette nouvelle version, le framework contient beaucoup plus de détails sur les responsabilités de l’architecte d’entreprise. Celui-ci gagne ses lettres de noblesse et récupère dans sa bannette des sujets qu’il aurait toujours dû avoir (par exemple la rationalisation du portefeuille technologique). Son rôle n’est plus dans la pure stratégie décorrélée du terrain, il devient plus concret. 

En revanche, il a aussi tout un lot d’activités nouvelles, que nous détaillerons dans la suite, et qui nous font dire qu’il faut avoir les épaules très larges pour occuper ce poste. L’architecte d’entreprise semble être partout à la fois, il est devenu une sorte de couteau-suisse ou d’architecte tout terrain si vous me passez l’expression. 

Serait-il devenu l’architecte de l’entreprise ? Celui qui cumule bon nombre de responsabilités et qui collabore très largement avec l’ensemble de l’entreprise ? C’est ce que nous allons découvrir dans la suite ! 

version 6 de SAFe pour l’architecte d’entreprise

De nouvelles responsabilités : De la définition de la stratégie, aux mains dans le code.

L’entreprise Architect s’est ainsi beaucoup musclé au passage de la version 5 vers la version 6 du framework Safe. Il est certes toujours responsable, au mot près, de la stratégie. Mais d’un rôle de facilitateur semi-passif (« Collaborating », « Assisting », « Helping », « Participating », etc…), il bascule vers un rôle de prescripteur. Un regard critique dirait qu’il retrouve ses prérogatives naturelles… Ainsi les différents (et nouveaux) rôles définis par le framework Safe sont : 

L’architecte d’entreprise reprend donc son rôle d’architecte d’entreprise, du métier aux développeurs, en passant par l’organisation des équipes. Par contre, son rôle est beaucoup plus étendu que dans la version 5, se retrouvant ainsi au milieu de nombreux acteurs.

version 6 de SAFe pour l’architecte d’entreprise

Un accent mis sur la collaboration : D’une tour d’ivoire à un lean-agile leader

En effet, dans la version précédente de Safe, l’architecte d’entreprise était vu comme gravitant surtout dans les hautes sphères et ne collaborait qu’avec les autres architectes et des acteurs de haut niveau ou très transverses (Lean Portfolio Management, Agile Program Management Office, et le Lean-Agile Center of Excellence par exemple). 

Il était supposé maintenir des relations avec les personnes de chaque Train mais ses activités quotidiennes ne s’y prêtaient guère. A présent que son périmètre s’étend considérablement, il sera amené à croiser des acteurs beaucoup plus nombreux. Il intervient comme proxy des acteurs business et doit être capable de porter la vision et la stratégie business auprès des différentes parties prenantes. 

Il participe également à tous les événements en lien avec les enablers epics et aura donc l’occasion d’interagir avec les acteurs opérationnels des différents Trains. 

Ses responsabilités étant également plus distinctes de celles des autres architectes, leur complémentarité est d’autant plus mise en évidence. Une collaboration efficace entre l’Entreprise Architect, le Solution Architect et le System Architect garantit l’alignement. 

Enfin, l’Entreprise Architect doit incarner le Lead Agile Leader par excellence. Il mentore les équipes agiles, contribue à la mise en place de nouveaux modes de fonctionnement, et montre l’exemple en continuant à apprendre et à évoluer. Une forme de super héros inspirant tout le monde sur son passage, facile non ? 

Si ces sujets vous intéressent…

Pour plus d’informations sur ces sujets et sur le rôle d’architecte dans un environnement agile, n’hésitez pas à aller voir notre série d’articles sur l’architecture et l’agilité.

Les articles 4 et 6 peuvent en particulier se révéler utiles : 

Parmi la littérature conseillée par le framework Safe, on ne peut que vous conseiller le fameux livre “Team Topologies” qui évoque le rapprochement des équipes technologies et business :

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Google, le clouder de l’intégration

Google, le clouder de l’intégration ? Zoom sur leur nouvelle solution d’iPaaS

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7 novembre 2023

Srikanth Ramanoudjame

Consultant Architecture

“Application Integration” est un ajout récent au catalogue de services de la plateforme Cloud Google (GCP). Il s’agit d’une solution d’iPaaS (Integration Platform as a Service), composée par Google sur la base de ses Services Managés pour offrir des fonctionnalités que nous retrouvons traditionnellement dans les solutions  d’intégration pure players (#Boomi #MulesoftAnypoint #Snaplogic, …) (bibliothèque de connecteurs techniques/applicatifs, environnement de développement, mappings, …).

Quelles sont les caractéristiques du service “Application Integration” ? 

Sous quelle forme se présente le service et comment s’intègre-t-il avec les autres technologies de la plateforme GCP ?

Interface de la plateforme et modèle de déploiement

La plateforme permet de concevoir graphiquement les flux d’intégration entre applications à l’aide :

“Application Integration” est un service full managé de Google Cloud Platform. Pour l’heure un déploiement en mode hybride ou On-Prem n’est pas possible.

Modèle de facturation par typologies de connecteurs

Le service comprend une bibliothèque de connecteurs technologiques / applicatifs permettant de s’interfacer avec différentes applications, composants de l’écosystème Google ou tiers (progiciels du marché, bases de données open source, systèmes de messaging…). 

Ces « Integration Connectors » fonctionnent sur un modèle de paiement à l’usage, selon différentes modalités. Ainsi la facturation s’effectue en fonction des éléments suivants :

A titre d’exemple, on peut donc distinguer les connecteurs suivants :

Zendesk, Splunk ou encore ElasticSearch, etc. – pour des applications autres et en Preview

Google, le clouder de l’intégration

Intégration avec des outils/environnements de développement tiers 

Comme évoqué précédemment, la plateforme fournit une interface graphique pour construire des flux d’intégration en Drag & Drop, mais il est également possible d’intégrer des traitements spécifiques supplémentaires. 

Google Cloud Functions est un service de la plateforme GCP permettant de créer des fonctions déclenchées sur évènement.

La « Cloud Function Task » permet d’interagir avec des Cloud Functions crées sur GCP (seul l’environnement d’exécution Python est supporté par le service Application Integration pour l’implémentation des fonctions). 

L’exécution de la Cloud Function sera intégrée à la séquence d’exécution du flux d’intégration sur Application Integration.

Automatisation de parties de workflow de développement de flux 

Duet AI est un service Google proposant un assistant virtuel, intégré à l’interface d’”Application Integration”. L’assistant est ainsi intégré dans le workflow de développement du flux d’intégration, suggérant un mapping à l’aide d’inputs en langage naturel, sur l’intégration à implémenter :

En point notable, nous remarquons qu’”Application Integration” est avant toute chose une solution full GCP. Pas d’hybridation, cette modalité d’instanciation à date n’est dévolue qu’à APIGEE dans le catalogue de GCP sur les briques d’intégration. 

La solution Apigee est-elle pour autant le point d’entrée unique d’une architecture hybride ? C’est en tout cas l’impression que cela nous donne à date. 

Néanmoins, nous saluons l’effort de Google d’aller sur le marché de l’iPaaS, sans offre équivalente sur le marché des clouders Azure / AWS. Ces derniers proposent à ce stade, à couverture fonctionnelle comparable en matière d’intégration, des services / modules distincts plutôt qu’un applicatif packagé (logic apps, lambda, step functions…).   

“Application Integration” parviendra-t-il à détourner la clientèle des solutions iPaaS pure players ? Nul doute que les actuels clients GCP s’interrogeront.

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Table Ronde événement – Comment orchestrer ses parcours client en omnicanal ?

Événement - comment orchestrer ses parcours client en omnicanal ?

L’orchestration des parcours client en omnicanal a vocation à combiner pertinemment l’ensemble des canaux afin d’offrir des points de contact les plus pertinents et impactants pour le client. Cette orchestration s’avère de plus en plus complexe avec la multiplication des canaux et l’évolution rapide des usages des clients.

Dès lors,

Rhapsodies Conseil, Mercatel, la FEVAD, Retail Tech et Scal-e vous invitent le 12 décembre à échanger avec leurs experts.

Au programme

Une table ronde animée par Charlotte PAGOT, Chef de Projet de Mercatel sur les sujets suivants:

Inscrivez-vous vite !

OMOC

L’OMOC d’Harry Potter : Évaluation Magique des Impacts des Changements

L’OMOC d’Harry Potter : Évaluation Magique des Impacts des Changements

Aymeline Grégoire Landry

Consultante Senior Transformation Digitale

Lors d’une transformation, il convient de faire un arrêt sur image pertinent afin d’identifier toutes les conséquences des changements/impacts sur les collaborateurs, processus, métiers, autres projets en cours, etc.

Il existe plusieurs méthodes dans cette phase d’évaluation cherchant les impacts sur le SI, les données, les outils, la sécurité, l’organisation, le management, les processus, la sécurité. La plupart ont pour objectif de mieux comprendre les conséquences du changement sur les collaborateurs, afin de les accompagner efficacement en minimisant l’impact sur leur efficience.

La matrice OMOC est un outil servant à évaluer les impacts de changement ; il s’apparente à l’analyse d’impacts, effectuée après la mise en œuvre des changements. Les transformations sont la conséquence d’orientation stratégique, l’OMOC vient par conséquent évaluer la pertinence de la stratégie mise en œuvre. 

Comment évaluer si la stratégie est la bonne ? 

Il suffit de s’intéresser :

stratégie

Et alors l’OMOC ? Quésaco ?

La matrice désigne les 4 axes suivants :

Comment l’utiliser ? 

L’analyse des impacts par population se déroule en 4 étapes :

L’OMOC permet d’avoir une vue systémique du changement, quel qu’il soit. Il s’utilise généralement dans le cadre d’ateliers regroupant les référents des principaux métiers impactés par le changement. On peut par exemple placer l’exercice OMOC à la fin d’un atelier de définition des nouvelles procédures post-changement, ce qui permet aux collaborateurs de se projeter dans la situation cible et donc d’évaluer plus objectivement l’impact du changement. 

conduite du changement et pilotage performance OMOC

Chacun des axes est analysé et noté sur une grille de 1 (impact le plus faible) à 4 (impact le plus fort). Le résultat est généralement présenté sous forme de cible (voir exemple ci-dessous), ce qui permet de visualiser rapidement le degré d’impact sur chacun des métiers.

degré d’impact sur chacun des métiers OMOC

Quelle est la finalité de l’OMOC ? 

De ce fait, l’analyse va permettre selon ces 4 axes, de noter et prioriser les axes d’accompagnement de conduite du changement (stratégie de communication, formation, accompagnement). Ainsi, au-delà d’impliquer les collaborateurs en leur donnant un espace d’expression, l’OMOC permet par les résultats de son analyse de construire des plans de communication et formation adaptés aux différentes attentes, elle est quantifiable et facilement diffusable, ce qui permet de garantir de bons indicateurs de suivi. 

Et si nous prenions un cas concret ?

Allez soyons fou, pourquoi pas faire une analogie sur un personnage que tout le monde connaît … Je veux bien sûr parler d’Harry Potter, dans le premier film « l’École des Sorciers ». 

Petit résumé du premier opus pour ceux qui ne l’auraient pas vu (et je tiens à le dire, c’est une honte) : « Harry Potter, jeune orphelin, a été élevé par son oncle et sa tante dans des conditions hostiles. À l’âge de onze ans, un demi-géant nommé Rubeus Hagrid lui apprend qu’il possède des pouvoirs magiques et que ses parents ont été assassinés, des années auparavant, par le mage noir Lord Voldemort.

Ce dernier avait également essayé de tuer Harry alors qu’il était un bébé, mais le sort a rebondi. En fréquentant pour la première fois le monde des sorciers, accompagné par Hagrid, Harry découvre qu’il y est très célèbre. Il entame sa première année d’études à l’école de sorcellerie Poudlard, où il apprend à maîtriser la magie aux côtés de ses deux nouveaux amis Ron Weasley et Hermione Granger. Au cours de l’année, le trio se trouve impliqué dans le mystère de la pierre philosophale, gardée au sein de l’école et convoitée par un inconnu qu’ils cherchent à démasquer. Ce dernier se révèle être Voldemort, qui habite le corps du professeur Quirrell » (merci Wikipédia).

Dans le monde des sorciers d’Harry Potter, les transformations ne sont pas rares, et tout comme en entreprise, évaluer leurs impacts est essentiel. C’est ici que l’OMOC (Outils, Métier, Organisation, Culture) peut jouer un rôle fascinant. En appliquant cette matrice à l’école de sorcellerie Poudlard, nous pouvons explorer comment chaque aspect de cette institution magique interagit avec les changements et évolue. Reprenons maintenant nos 4 axes et évaluons ensemble les impacts du changement chez Harry Potter : 

OutilsLe Pouvoir de la Magie au Quotidien Clairement, ici, Harry Potter ne sait pas se servir d’une baguette magique ou d’un balai volant. Il ne connaît absolument aucun des outils (cf la scène des courses de fournitures scolaires avec Hagrid et l’étonnement d’Harry face à tous les objets dont il a besoin (chaudron, plumes (oui oui, on passe du BIC à la plume). Nous évaluons l’impact des changements sur les outils d’Harry à 4.
MétierL’apprentissage au cœur de Poudlard Les élèves de Poudlard sont exposés à un large éventail de matières magiques, chacune avec ses propres compétences et défis. Les matières étudiées sont variées : Potions, Sortilèges, Métamorphose, Défense contre les Forces du Mal, Histoire de la Magie, Astronomie et Botanique. Harry Potter ne connaissant même pas l’univers des sorciers ne peut qu’être surpris et apprendre toutes les facettes de ce monde, nouveau pour lui. Nous évaluons l’impact des changements sur le métier d’Harry à 4.
OrganisationLe monde des maisons et des enseignementsLe système des maisons à Poudlard crée un sentiment d’appartenance et d’identité pour les élèves. Le mode de sélection des maisons est intéressant avec le Choixpeau, bien que le souhait de l’élève soit pris en compte. C’est d’ailleurs le cas d’Harry Potter qui craint de finir chez les Serpentards. En termes d’organisation, nous constatons ici que notre protagoniste a du mal à s’habituer à l’organisation, il déroge très souvent, si ce n’est, tout le temps au cadre de référence. Par exemple, il fait perdre plusieurs points à sa maison à force de ne pas respecter les règles de l’école. Il suit le troll, va dans la section de la bibliothèque qui est interdite. Toutefois, cela fait partie du caractère de Harry, l’environnement est nouveau mais il connaît déjà la discipline. Par conséquent, nous évaluons l’impact des changements sur l’organisation d’Harry à 2.
CultureLes valeurs magiques de PoudlardLa culture de Poudlard est tissée de valeurs telles que le courage, l’amitié et l’acceptation. Harry rencontre de nouvelles personnes. Il s’entoure de deux nouveaux amis, et leurs portraits sont intéressants : Hermione, « l’intello » qui pourrait représenter l’arrivée de jeunes diplômés en entreprise, plein d’ambition, il excelle en théorie. Ron, lui, n’est ni pratique ni théorique mais il détient la connaissance empirique du terrain et de l’évolution des mœurs, il a grandi dans une famille de sorciers. Harry ne s’est pas fait que des amis, il fait face à son adversaire, Draco Malfoy, détenteur de la connaissance historique et réformatrice du monde des sorciers. Harry apprend les valeurs fondamentales de ce nouveau monde mais le fait également bouger du fait de ses propres valeurs. Nous évaluons l’impact des changements sur la culture d’Harry à 4.
impacts du changement OMOC

L’OMOC à Poudlard : L’art de l’évaluation magique

L’application de l’OMOC à Harry Potter nous offre un regard unique sur la manière dont chaque aspect de l’école – les outils magiques, les matières d’études, le système des maisons et la culture – réagit aux changements. Tout comme les sorciers et sorcières utilisent la magie pour naviguer dans leur monde, l’OMOC peut être utilisé pour naviguer dans les défis des changements. En évaluant comment ces quatre axes interagissent et réagissent, l’OMOC peut fournir un aperçu plus clair des conséquences potentielles des transformations à Poudlard. 

Néanmoins, l’ensemble de tous ces bouleversements n’empêche pas Harry Potter de monter en compétence très rapidement et notamment de faire partie de l’équipe de Quidditch (talent inné pour être attrapeur de Gryffondor). Il est l’antithèse de la résistance aux changements, et pourtant, comme nous avons pu le voir, il ne respecte pas les règles de l’organisation, en revanche il détient le soutien de Dumbledore, directeur de l’école des sorciers Poudlard, et pour cela, il garde en tête une stratégie commune avec le directeur, une stratégie difficilement communicable à l’organisation. N’est-ce pas là, la clé d’une stratégie réussie ? Un alignement décloisonné. 

L’OMOC – La Clé de la Réussite Magique des Changements

Donc, en conclusion, Harry Potter s’adapte très bien aux changements ! 

L’OMOC d’Harry Potter dans l’école des sorciers nous permet de mettre en évidence l’ampleur des changements auxquels le personnage fait face. L’ensemble de l’entourage d’Harry Potter l’accompagne dans ces changements, ils le forment, lui expliquent les informations aussi tacites qu’implicites. Le changement radical du monde de vie d’Harry lui permet de se retrouver une « maison » en sécurité. En termes de matrice, des changements aussi radicaux sont rarement constatés. Toutefois, s’ils doivent apparaître, les conséquences s’avèrent le plus souvent tout aussi positives que ce que nous avons constaté pour Harry. Or, l’accompagnement est plus important, le collectif est engagé et aligné, mais le risque reste élevé. Quel défi pour les entreprises !

L’OMOC est trop peu souvent utilisé en entreprise, remplacé par l’analyse d’impacts, ce qui est dommage puisqu’il s’agit d’une évaluation chiffrée, livrable rare en conduite du changement. Associé à l’analyse d’impacts, il permet de suivre dans le temps d’un coup d’œil l’adaptation du terrain aux changements passés ou en cours : idéal pour un reporting en COPIL ou en CODIR. 

À Poudlard, comme en entreprise, l’OMOC offre une perspective globale pour évaluer les impacts des transformations. En considérant les outils, les métiers, l’organisation et la culture, nous pouvons anticiper les effets des changements et prendre des décisions plus éclairées. Tout comme Harry Potter s’est adapté aux changements et a grandi en compétences, les organisations peuvent utiliser l’OMOC pour naviguer avec succès à travers les défis et les opportunités du changement constant. Avis à tous les utilisateurs d’OMOC, plus les impacts sont faibles, plus c’est curieux, il serait intéressant de fouiller un peu plus loins pour confirmer ces chiffres.