Survivre grâce à son SI

Survivre grâce à son SI

15 décembre 2020

15 décembre 2020

– 5 minutes de lecture

Architecture inno

Lionel Martin

Consultant Senior Architecture

Les données sont partout et nulle part et sont bien souvent intangibles. Notre quotidien devient petit à petit un flot permanent de données générées, collectées et traitées. Elles sont cependant un moyen pour atteindre des objectifs et non une finalité. 

Les entreprises doivent donc avoir la capacité à naviguer vers leurs objectifs business, sur une rivière qui deviendra vite un océan de données. L’important maintenant est donc de savoir si elles ont les moyens de braver les éléments.

Les ‘éléments’ auxquels il faut faire face

1. L’obligation de la donnée

La donnée est omniprésente. Données personnelles, confidentielles, de navigation, de consentement, data science, data platform, data visualization, chief data officer font partie d’une longue liste de termes qui font le quotidien des experts mais aussi du client consommateur. Les données sont aujourd’hui un asset reconnu et à forte valeur ajoutée (1). Elles sont aussi un asset pérenne du fait des usages numériques et des opportunités business qui se réinventent tous les jours. 

Premier constat donc, l’obligation de la donnée. Elle est un passage obligatoire pour mieux connaître les consommateurs, répondre à leurs nouveaux besoins et être innovant.

2. La surabondance

La digitalisation croissante dans tous les secteurs, les réseaux sociaux, l’IOT, la mobilité, l’utilisation croissante des smartphones sont des exemples qui provoquent une forte augmentation de la génération de données. Les sources se multiplient, les besoins en stockage également (2). Par conséquent, nous sommes vite confrontés à une problématique grandissante : comment maîtriser toutes ces données ? Comment faire face à ce flot surabondant ? Et comment en tirer des informations utiles sans être noyé ? 

Les prévisions (3) tablent en effet sur une multiplication par trois ou quatre du volume annuel de données créées tous les cinq ans. Les chiffres sont implacables. 

Le deuxième constat est donc la surabondance. Un océan numérique déferle et chaque entreprise, peu importe sa taille, devra y faire face.

3. L’éphémère

Le numérique génère de nouvelles habitudes chez le consommateur : l’instantanéité, le choix abondant et la rapidité de changement. (offre, prix, produit, etc.). Ces habitudes se traduisent par des besoins de plus en plus éphémères. Elles raccourcissent les durées de vie des produits et des services, ou imposent de continuellement se renouveler pour se différencier. Les opportunités marchés sont nombreuses et il faut aller vite pour les saisir le premier. Être le premier est ainsi souvent synonyme de leadership sur le marché. (exemple : Tesla, Airbnb, Uber) L’éphémérité des besoins impose donc d’accélérer en permanence tous les processus internes, métier et SI. 

Le troisième constat est donc l’éphémère (besoin, produits, services) qui devient de plus en plus présent. Il est ainsi nécessaire d’être de plus en plus réactif pour s’adapter et évoluer rapidement face à ces changements permanents.

4. L’innovation permanente

Le numérique engendre aussi une accélération de l’innovation. Il rend accessible au plus grand nombre la possibilité de réinventer son quotidien. Cette accélération permanente rend plus rapidement obsolète l’invention d’hier. 

Qui aurait en effet pensé que nous allions pouvoir partager nos appartements il y a 10 ans ? Qui aurait pensé que payer sa place de parking se ferait sur son téléphone ? Et surtout qui aurait pensé qu’un téléphone deviendrait l’accès privilégié à toutes nos innovations de demain ?

Le dernier constat est donc l’innovation permanente. Comme pour l’instantanéité, cela génère un besoin de flexibilité et de rapidité fort pour pouvoir suivre le rythme d’innovations imposé par le monde digital.

5. La capillarité de la donnée

Quel est le point commun aux constats précédents ? La donnée. La donnée est présente dans tous les processus et tous les usages en contact ou non avec le client. Ainsi la donnée, par nature, telle la propagation d’un liquide sur une surface, oblige à s’interroger sur les briques du SI qui l’utilisent pendant ces processus et ces usages : c’est la capillarité des données. 

Ensuite avec de l’expertise et de la méthodologie, tout s’enchaîne! La définition des besoins et la conception fonctionnelle au travers du prisme “donnée” dans une vision d’ensemble, feront que naturellement par capillarité, vous adresserez le cycle de vie de la donnée, sa valeur et l’architecture de votre SI pour répondre à ces besoins.

Survivre grâce au SI Data Centric

Dans ce contexte de surabondance, d’éphémérité et d’innovation permanente, comment alors maîtriser son patrimoine de données ? Il s’agit de raisonner données et non plus SI. L’objectif devient la gestion de la donnée. Se poser la question de comment gérer des données permet en effet d’adresser ces changements détaillés précédemment et par capillarité, le SI. Un SI centré sur les données est donc le moyen d’adresser ces vagues de changements et de résister aux éléments.
En effet, gérer les données impliquent des notions d’unicité, de qualité, de volumétrie, de performance, de confidentialité, d’échanges, de réglementations. L’amélioration de la conception du SI pour faire face à ce nouveau contexte est donc immédiate.

Les fonctions à adresser par le SI, qu’elles soient métiers ou techniques, et la gouvernance nécessaire à la gestion des données vont soulever des questions qui permettront d’adresser ce nouveau contexte d’éphémérité et de surabondance.
L’innovation permanente oblige, elle, à industrialiser la livraison des nouvelles fonctionnalités de ce SI centré sur les données.
Le SI se construit ainsi autour de la donnée : flexible, modulaire, et industrialisé. Par exemple des référentiels (produits, clients, fournisseurs, etc.) sont mis en place, garantissant la qualité et la mise à jour des données utilisées par toute l’entreprise. Un autre exemple est que les données collectées sont conservées à un seul endroit brutes puis standardisées pour identifier les relations entre elles. Ou encore des outils permettant d’avoir la définition, le cycle de vie et le propriétaire de chaque donnée sont déployés. Le SI devient ainsi un SI centré sur les données. (“Data Centric”). 

Il s’adaptera donc naturellement aux futurs changements du marché grâce à tout ce qu’implique la donnée. Il devient un socle solide adressant différents usages sans forcément avoir besoin de transformation en profondeur, longue et coûteuse.
Pourquoi ? Car encore une fois, gérer une donnée et faire en sorte qu’elle soit collectée, de qualité, sous contrôle, disponible partout en temps réel et en unitaire ou en masse, intégrées aux processus cœur de métier de l’entreprise, est universel et adaptable à tout usage.

Intrinsèquement la donnée est agnostique de l’usage qu’elle sert. C’est le SI Data Centric qui garantit cette fonction, et assure la survie de l’entreprise dans la jungle digitale.

Conclusion

S’impliquer fortement dans l’évolution du SI est donc nécessaire. L’objectif est de commencer petit mais de commencer Data Centric. Usage après usage, votre SI se construit toujours plus résilient aux différentes vagues de cet océan de données. Un autre bénéfice, et non des moindres : l’innovation des équipes n’étant plus ralentie par le SI, elle s’en trouve ainsi décuplée.

Construire un SI Data Centric, c’est la garantie d’avoir un SI modulaire et adaptable qui répond aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Il est ainsi une base solide sur laquelle construire la pérennité de l’entreprise dans ce nouveau contexte.

Découvrez-en davantage concernant l’expertise de Lionel : Architectures Innovantes.

(1) Comment valoriser vos données ? Le livre blanc ‘Augmentez la valeur de vos données’ Rhapsodies Conseil est là pour répondre à vos interrogations

(2) Quels sont les principaux inducteurs pour choisir le bon stockage de données ? Rhapsodies Conseil vous donne son point de vue.

(3) Estimations publiées dans le Digital Economy Compass 2019