Roadmap opérationnelle de souveraineté numérique (document en accès libre).
Entre NIS2, DORA et les tensions géopolitiques, le sujet n’est plus « faut-il y aller ? » mais « comment on faLa souveraineté numérique a longtemps été un concept flou, coincé entre débats divers et postures. Mais en 2024, la donne a changé. Avec l’arrivée de directives européennes structurantes comme NIS2 ou DORA pour le secteur financier, et dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, la maîtrise de ses dépendances technologiques n’est plus une option : c’est un impératif de résilience.
D’ailleurs, la prise de conscience est là : 87 % des entreprises anticipent une montée en puissance de ce sujet. La question n’est donc plus « faut-il y aller ? », mais « comment on fait concrètement ? ».
Pour répondre à ce besoin, nous avons condensé notre méthodologie dans un document opérationnel : la Roadmap de Souveraineté Numérique. Cet article vous en présente les grandes lignes et vous explique pourquoi ce guide est l’outil qui manquait à votre DSI.
Une boîte à outils pour vos équipes
Enfin, parce que la critique récurrente est « il n’y a pas d’alternatives européennes », nous avons inclus dans ce fichier une liste de ressources pour sourcer vos futures solutions.
Vous y trouverez des liens vers des annuaires de solutions françaises et européennes (comme le catalogue CNLL pour l’Open Source ou les panoramas de l’écosystème SaaS européen).
Nous avons également compilé les références réglementaires indispensables pour votre veille (LPM, NIS2, DMA).
Conclusion : Un processus continu
Comme nous le concluons dans le document, la souveraineté numérique n’est pas un état final figé, mais un processus continu visant à renforcer l’autonomie et réduire les risques.
Ce document a été conçu pour être un outil de travail. Il est structuré, visuel et direct. Que vous soyez DSI, RSSI ou Architecte, il vous servira de base pour argumenter vos choix stratégiques et budgétaires.
1. Partager une définition claire pour aligner les équipes
Le premier obstacle à la souveraineté est souvent sémantique. Avant de lancer des chantiers techniques, il faut s’accorder sur ce que l’on protège. Dans notre roadmap, nous clarifions les piliers d’une véritable souveraineté, qui ne se limite pas à la localisation des données. Elle englobe entre autre choses :
Le Juridique : L’immunité aux lois extraterritoriales (comme le Cloud Act américain).
L’Opérationnel : La capacité à assurer une continuité de service totalement indépendante.
Le Technologique : L’évitement du verrouillage (lock-in) propriétaire.
La Chaîne d’approvisionnement : La transparence et la résilience des composants tiers.
2. Une méthode en étapes, de l’audit à la migration
Le cœur du document que nous mettons à votre disposition détaille une méthodologie progressive. L’objectif est d’éviter l’effet « montagne infranchissable » en découpant le processus.
- Phase 1 : L’analyse des dépendances et des risques
- On ne peut pas souverainiser ce qu’on ne connaît pas. La première étape consiste à cartographier vos fournisseurs cloud et logiciels, localiser vos données sensibles et, surtout, identifier les contrats contenant (ou non) des clauses de sortie et de réversibilité. C’est aussi le moment d’évaluer votre « posture sécurité » face au niveau de menace maximal.
- Phase 2 : La gestion de la Supply Chain Numérique
- C’est souvent l’angle mort des stratégies IT. Votre fournisseur est souverain, mais qu’en est-il de ses propres sous-traitants ? La roadmap insiste sur l’importance d’auditer la chaîne d’approvisionnement et d’implémenter des critères de sélection souverains pour les composants logiciels et matériels.
- Phase 3 : Migration et adoption de standards
- La souveraineté passe par l’interopérabilité. Pour éviter de recréer de nouveaux silos, nous recommandons de privilégier les standards ouverts et les « communs numériques ». Le guide aborde également le choix de solutions qualifiées (comme le visa de sécurité SecNumCloud de l’ANSSI) et l’importance des solutions d’identités souveraines.
Les erreurs à éviter (Le « Reality Check »)
L’une des sections qui nous tient le plus à cœur de ce document est la liste des pièges classiques rencontrés sur le terrain. Trop de projets échouent ou créent une fausse sécurité à cause d’incompréhensions techniques.
Par exemple, une erreur fréquente est de penser qu’un logiciel SaaS devient automatiquement souverain ou « SecNumCloud » simplement parce qu’il est hébergé sur une infrastructure (IaaS) qui l’est.
C’est faux : la qualification de la couche basse ne se propage pas magiquement à la couche applicative.
De même, confondre « Souveraineté » et « Localisation » est un piège courant : vos données peuvent être en France mais soumises à une juridiction étrangère via l’éditeur.