21 septembre 2025
Transformation Digitale
Vincent Boniakos
Team Leader
Le SEO n’est pas mort. Il s’est simplement paré d’acronymes brillants – AIO, GEO, AEO, SXO – qui entretiennent l’illusion d’une révolution. Pourtant, derrière la façade marketing, une vérité demeure : le SEO pour l’IA reste… du SEO.
Alors oui, le terrain change. Les moteurs deviennent conversationnels, les grands modèles de langage s’emparent des contenus, et le clic se fait rare dès qu’une réponse instantanée suffit. Mais les règles n’ont pas bougé : comprendre l’intention, produire un contenu utile et lisible, bâtir une autorité solide. La question n’est donc pas « faut-il réinventer le SEO ? » mais plutôt : comment appliquer ses fondamentaux avec rigueur pour être compris et repris par les IA ?
Une soupe d’acronymes qui entretient la confusion
Depuis deux ans, LinkedIn et les conférences marketing regorgent de nouveaux termes :
- AIO (AI Optimization) : être visible et compris par les IA.
- GEO (Generative Engine Optimization) : être cité par les moteurs génératifs comme ChatGPT ou Perplexity.
- AEO (Answer Engine Optimization) : devenir la réponse affichée par Google dans ses formats zéro-clic.
- SXO (Search Experience Optimization) : améliorer l’expérience utilisateur pour qu’il reste et convertisse.
Pris isolément, ces concepts pointent chacun un enjeu réel. Ensemble, ils forment une soupe alphabétique qui sert surtout le personal branding de quelques gourous. Résultat : les décideurs non spécialistes SEO se sentent dépassés, alors qu’il s’agit simplement d’un changement de vocabulaire.
Le SEO n’a pas changé, les supports oui
Dans les faits, ces “nouvelles disciplines” ne font que mettre en avant des pratiques déjà connues :
- L’AEO, c’est du SEO classique appliqué aux featured snippets et FAQ.
- Le GEO, c’est du SEO off-site – réputation et mentions – adapté aux IA.
- Le SXO, ce sont 15 ans d’UX et de conversion rate optimization branchés sur le SEO.
- Quant à l’AIO, il ne fait que reformuler la bonne pratique de toujours : structurer, sourcer et fiabiliser ses contenus pour qu’ils soient repris.
Autrement dit, rien de neuf sous le soleil. Le SEO n’a pas changé de règles ; il change de terrain d’application.
L’IA comme catalyseur, pas comme révolution
Ce que l’IA a changé, c’est la lumière crue qu’elle projette sur les faiblesses. Pendant des années, beaucoup ont pu compenser l’absence de stratégie SEO complète par une production intensive de contenus. Aujourd’hui, impossible de masquer les lacunes :
- pas de stratégie claire sur les intentions de recherche,
- contenus produits à la chaîne, sans preuves ni sources fiables,
- performances techniques approximatives,
- notoriété et mentions négligées.
Les IA ne pardonnent pas : elles citent les marques visibles, fiables et reconnues, et ignorent les autres. L’effet projecteur est implacable.
Le vrai enjeu pour les décideurs
Pour un CMO, un CDO ou un responsable acquisition, la question n’est pas « comment inventer une nouvelle discipline ? » mais « comment travailler enfin le SEO correctement ? »
Cela signifie :
- comprendre les intentions et y répondre avec des contenus clairs,
- garantir la lisibilité technique et la performance,
- bâtir une réputation et des preuves d’autorité,
- piloter le tout avec des indicateurs pertinents, y compris face aux IA.
Bref, revenir aux fondamentaux – mais avec une rigueur accrue, car les IA ne se contentent plus d’un bon mot-clé ou d’un backlink opportuniste. Elles privilégient les sources établies, fiables, consistantes.
le SEO IA n’existe pas, il n’y a que du SEO… fait sérieusement
Le “SEO IA” n’est pas une révolution. C’est une piqûre de rappel : dans un paysage saturé et conversationnel, seules les bases solides résistent. Ce qui change, c’est l’urgence de les appliquer correctement et de manière cohérente.
Et vous, dans vos projets 2025, préférez-vous courir derrière le dernier acronyme… ou consolider vos fondamentaux pour être repris, cité et choisi, que ce soit par Google, ChatGPT ou vos prospects ?